La Haye a validé jeudi qu’Ibrahim El Bakraoui avait bien été expulsé de Turquie vers Amsterdam et que la Belgique en avait été notifiée. Une version que réfutait mercredi le premier ministre belge.

La version turque semble se confirmer : face au Premier ministre belge, qui soutient ne pas avoir été au courant des allées et venues de l’un des frères El Bakraoui, le ministère néerlandais de la Justice confirme jeudi que l’un des trois kamikazes de l’aéroport de Bruxelles, le Belge Ibrahim El Bakraoui, a bien été expulsé vers les Pays-Bas par la Turquie en juillet. « Les autorités turques ont exigé qu’Ibrahim El Bakraoui quitte le territoire et ont donc organisé un vol depuis Istanbul vers Amsterdam le 14 juillet 2015 », a indiqué le ministre Ard van der Steur dans une lettre envoyée au parlement.

Une note passée inaperçue

Les autorités turques ont prévenu La Haye, par note déposée dans un portail électronique, mais cette note « ne présentait absolument aucune information ou clarification » sur les personnes expulsées, a ajouté le ministre. Une note similaire avait été envoyée aux autorités belges, a assuré le ministre, soulignant que « contrairement à d’habitude », il « n’y a pas eu de contact direct entre les services de police ».

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait accusé la Belgique mercredi de ne pas avoir été « en mesure d’identifier » les liens entre Ibrahim El Bakraoui et le djihadisme. Ibrahim El Bakraoui a été formellement identifié par les autorités belges comme l’un des deux djihadistes qui se sont fait exploser dans l’aéroport de la capitale belge.

La Turquie s’est à plusieurs reprises plainte que les pays occidentaux ne tiennent pas compte de ses mises en garde concernant les djihadistes qu’elle expulse ou repère. Mais depuis 2013, seulement six notifications d’expulsions ont été placées dans ce portail électronique, a affirmé M. Van der Steur, répétant : « les services de police en Turquie prennent contact avec les policiers de liaison (dans le pays) s’il est question d’une expulsion ».

« Il n’y avait aucune raison d’agir » au sujet de Bakraoui

Sur les six notifications placées dans le portail, cinq avaient été suivies d’un contact direct. En 2015, il y a eu environ 40 notifications des autorités turques à la police néerlandaise au sujet d’expulsions, accompagnées par des explications s’il existe des soupçons de radicalisation ou de terrorisme. « Nous invitions les autorités turques à toujours partager ces notifications avec l’officier de police de liaison, directement et à temps », a ajouté le ministre néerlandais.

Ibrahim El Bakraoui disposait d’un passeport belge, n’était pas accompagné de policiers et n’était pas enregistré dans le système, a-t-il ajouté : « il n’y avait aucune raison d’entreprendre une action à son arrivée à l’aéroport de Schiphol ». Les Européens ont de leur côté longtemps dénoncé le manque de coopération d’Ankara dans la traque des apprentis djihadistes étrangers, dont la plupart rejoignent les rangs du groupe Etat islamique (EI) via son territoire. Depuis plus d’un an, Ankara a toutefois nettement renforcé ses contrôles.

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