Savez-vous que les Francs vinrent en Gaule parce qu’ils étaient « poussés par la misère » et la « pauvreté » ? Et non parce qu’étant un peuple de guerriers leur principale activité était la guerre et guère la culture paisible des carottes ? La première phrase est pourtant écrite telle quelle dans le cours d’histoire de ma fille en CM1 à Lyon, oubliez la seconde phrase. Les Francs sont donc les « migrants » de l’époque. Pis : Charles Martel apparaît, fondant la dynastie des carolingiens sans qu’il ne soit fait état de son combat contre les Sarrasins…

J’attends donc le compte rendu des Croisades… La charge ira sans doute contre l’Occident chrétien comme de coutume… puisque le discours de certaines officines même pas islamistes mais tout simplement issues du communisme et de la pensée gauchiste (en particulier maoïste) sera d’expliquer que les Croisades ont mis fin à la haute civilisation islamique qui aurait éduqué un moyen-âge barbare et surtout cruel et hypocrite, destruction qui aurait été la cause principale sinon unique de la décadence de celle-ci au profit de celui-là…

Quelles sont les conséquences de ces mensonges éhontés, en tout cas ceux déjà que j’ai vus et vérifiés dans le cahier de ma fille? Le fait que certains descendants des seconde troisième quatrième générations des immigrants issus d’Afrique du Nord vont s’emparer de ce discours faussé pour légitimer leur basculement idéologique dans une culture anti-occidentale forcenée avant de franchir le dernier pas pour certains vers le combat criminel, les autres soutenant implicitement en attendant mieux (la victoire des premiers).

Ne parlons pas par exemple de ce tout ce qui se dit sur une « Algérie »d’avant 1830 qui aurait été une puissance aussi développée que l’Allemagne si la France n’avait pas enrayée ce processus comme le relate Gilbert Meynier dans son « Histoire intérieure du FLN » alors que cette « Algérie » là n’a jamais existé (je l’ai étudié dans Les Berbères à la croisée des chemins).

Mais les idiots utiles n’en ont cure; tels ceux qui n’ont de cesse de marteler à la façon d’un dénommé François Burgat invité à l’émission de Finkielkraut (samedi 7 janvier 2017) que le « terrorisme » actuel ne serait que le résultat d’une « contre-violence », comme si les acteurs du premier terme n’avaient pas en eux de violence, du tout, que de la paix et à en revendre. Gilles Kepel, dans cette même émission, tenta pourtant de rétorquer qu’il ne fallait pas faire uniquement dépendre cette violence au contexte, qu’elle était à étudier de manière spécifique, en vain, car fort de la domination idéologique de son discours dans la sphère universitaire et scolaire François Burgat avait beau jeu de mettre sans cesse en avant sa « matrice » d’explication léniniste (l’impérialisme de la colonisation et sa domination) osant même parler de Sétif pour donner un exemple de « violence coloniale » alors que cet épisode fut une pure provocation cherchant à créer un fossé empli de sang entre les « européens » et autochtones.

Et, comme il fallait s’en douter (sauf que cela surprend toujours) alors que Burgat, dans cette même émission, légitimait une violence faite à Kepel (un de ses affidés ayant voulu interrompre une conférence de ce dernier à New-York ce qui avait conduit à une réaction très vive de Kepel en fichant dehors le provocateur qui alla s’en plaindre à la police) et alors que Kepel au lieu d’être vif et tranchant sur cet incident en vint soudain à détourner la tension (après avoir quelque peu rouspété néanmoins) Kepel se mit à expliquer que ses études n’avaient pas uniquement comme objet l’extrémisme islamique (comme le lui reproche Burgat) mais « tous les extrémismes » par exemple celui de « Riposte laïque » (sic!)…

Or, ne voilà-t-il pas que Finkielkraut s’en mêle en cassant lui aussi du sucre sur RL parce que dit-il il aurait été attaqué violemment par celui-ci lorsqu’il avait émis des « réserves » sur l’élection de Trump (en guise de réserve il l’a traité de « con » dans Causeur). Rappelons déjà à Finkielkraut que ce même site a abrité un de mes articles le défendant lors de l’incident violent à Nuit Debout qui en fit une victime. Avançons ensuite que RL, au-delà de son ton passionné et vif (reproche-t-on aussi violemment à Charlie Hebdo le sien? Pas sûr…) n’a pas à être le bouc émissaire de l’impasse idéologique des Finkielkraut/Kepel en ce sens où ils sont incapables de comprendre qu’un Burgat est autant un idiot utile que les Boniface Badiou et Plenel, voire plus encore comme l’indique Frédéric Encel en les traitant d’ « ennemis de la Nation ».

Car sans faire mien nécessairement cette appellation, il commence à suffire que ces sieurs se départissent d’une analyse sérieuse de la situation actuelle en se regroupant avec tant d’autres pour attaquer R.L, d’abord, au lieu de s’en prendre précisément au contexte qui a permis à un R.L de surgir et d’avoir une audience telle qu’un Juppé a cru devoir le citer (alors que la consigne parmi les idiots utiles et autres chevaux de Troie est de ne jamais le faire).

Il suffit en fait d’écouter dans cette même émission la manière dont Finkielkraut et Kepel écoutent quasi religieusement la manière dont Burgat justifie sa piteuse analyse (un conglomérat insipide de marxisme-léninisme à la sauce castriste et boumedienniste) pour comprendre qu’il n’y a rien à attendre d’eux (sauf peut-être Kepel s’il continue à progresser vers une vraie émancipation de sa pensée) en tout cas pas du tout Finkielkraut tant il est métaphysiquement dépendant d’un Foucault et donc d’une pensée postmoderne et déconstructionnisme posant comme coupable ultime la rationalisme cartésien (ce qui est désopilant lorsque l’on lit Descartes). Faisons une (courte) parenthèse :

Ainsi la formule supposée de Descartes « maître et possesseur de la nature » vise le domaine de la…santé humaine (Discours de la Méthode, sixième partie) et guère l’industrialisation de la Terre… Mais personne n’en a cure de cette mésinterprétation. D’où l’incessante justification de « Finkie » qui croit voir dans l’islam politique contemporain une critique même déviante de ce cartésianisme supposé vecteur de la domination occidentale, et ce à l’instar de Foucault louant la révolution iranienne (mais jugeant qu’elle ne va pas assez loin dans la destruction des fondements de la démocratie occidentale comme je l’ai montré dans de nombreux ouvrages, mais ce dans l’indifférence générale).

Finkielkraut en réalité épouse les thèses de Heidegger lisant Nietzsche stipulant que la source du nihilisme qu’est le technicisme actuel serait à chercher dans Descartes lorsque celui-ci cherche à émanciper la raison philosophique de la raison théologique par le doute méthodique alors que Descartes prétend seulement les distinguer et non les séparer (mais ceci est une autre histoire que j’aborde dans mon dernier ouvrage Être et Vérité…guère médiatisé lui aussi).

En réalité les contradictions internes du processus civilisationnel occidental ne sont aucunement liées au contradictions internes d’un islam ayant précisément rompu le lien dialectique, conflictuel, entre loi rationnelle (donc humaine) et loi divine (donc absolue) ; ce qui explique pour une part son impasse théorique et pratique malgré son traité du désespoir écrit à nouveau dans le sang.

Finkielkraut prétend le contraire, libre à lui, mais il n’a pas à nous entraîner dans son impasse, car cela en est une, il suffit d’observer en sus son incompréhension totale de ce qui se passe en Israël  pour en saisir l’ampleur. Car les palestinistes ne sont aucunement animés d’une volonté de paix, que leur volonté d’éliminer toute présence juive des territoires contestées n’est qu’un prétexte, un premier pas, leur volonté étant de faire de toute parcelle de terre la propriété unique de leur interprétation tronquée de la loi divine.

Voilà ce que Finkielkraut (et BHL) ne comprennent pas, voilà pourquoi ils deviennent sous nos yeux des chevaux de Troie, malgré les quelques vérités qu’ils essaiment ici et là mais en vain tant ils ne s’en prennent pas au fond de la pensée profondément politique de l’islam « dominateur et sûr de lui » mais projettent seulement cette domination sur l’Occident techniciste alors que ce dernier ne peut être réduit à cela et que le premier n’est pas étudié dans sa profondeur raciste au sens métaphysique (nietzschéen/heideggerien) : celui de poser la race islamique en tant que Communauté, au dessus de tout (über alles).

Il est temps de donner congé à ces idiots utiles devenus sans le savoir des chevaux de Troie.

Le 8/1/2017     Lucien SA Oulahbib – Résilience

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Maguid

La seule chose que je me dois de relever dans cet exposé, auquel j’adhère par ailleurs, c’est l’expression « sans le savoir ». Je suis convaincu du fait que, non seulement ils ne sont pas des « idiots utiles » mais des intelligents nuisibles et complètements conscients et déterminés.