Macron dénonce les « crimes de l’État français », au camp de déportation des Milles  

Emmanuel Macron a dénoncé lundi « les crimes de l’État français » lors d’un déplacement au camp d’internement et de déportation des Milles (près d’Aix-en-Provence) à l’occasion du dixième anniversaire de son ouverture au public. 10.000 prisonniers y furent internés sous le régime de Vichy.

Le chef de l’État s’est exprimé ce lundi, à l’occasion du dixième anniversaire de l’inauguration du Site-mémorial du Camp des Milles sur le site d’une ancienne tuilerie où le régime de Vichy a interné des milliers de juifs, dont 1.800 d’entre eux furent déportés vers les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

Emmanuel Macron était accompagné du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. Cette venue a été saluée par Alain Chouraqui, président-fondateur de la fondation du Camp des Milles. Ces bâtiments en brique rouge sont aujourd’hui un lieu de mémoire qui accueille des milliers de jeunes pour leur faire découvrir les mécanismes qui font basculer une société vers le totalitarisme et les crimes de masse.

Déplacement du président de la République Emmanuel Macron à Aix-En-Provence, au Camp des Milles. © Maxppp – TOMASELLI Antoine

« Le camp des Milles, ce furent les crimes de l’État français »

« Le camp des Milles, ce furent les crimes de l’État français », a martelé le président, en rappelant que « la France aux mains de Pétain et Laval s'(y) est perdue » en « raturant les principes de 1789 ». « C’est aux Milles que (la République) connut, comme au Vél-d’Hiv, l’un de ses plus complets parjures », en « nous rappelant qu’il y eut sur notre sol des camps » et que « la déportation s’est (aussi) organisée » dans la zone que « le régime du maréchal Pétain administrait alors en son nom ».

« Les Juifs furent les victimes délibérées de l’État français »

« Le camp des Milles n’était pas un accident de l’histoire, mais le fruit d’un glissement délibéré vers le crime », a encore insisté Emmanuel Macron, soulignant que « les juifs furent les victimes délibérées de l’État français ». « Ici se sédimente chaque renoncement, chaque faute, chaque crime des autorités françaises », a-t-il ajouté.

L’action du mémorial, saluée par le président

Le président français Emmanuel Macron, à droite, marche à côté du président de la Fondation du Camp des Milles Alain Chouraqui sur le site de commémoration du Camp des Milles à Aix-en-Provence, dans le sud-est de la France, le 5 décembre 2022. (Crédit : CHRISTOPHE SIMON / POOL / AFP)

Le président de la République a salué l’action du mémorial qui « restitue un climat politique et démonte les ressorts de l’entreprise génocidaire : il dit pourquoi les mêmes causes produisent les mêmes effets dans d’autres lieux à d’autres époques », en soulignant que « l’antisémitisme, le racisme, toute forme de rejet porte en elle l’anéantissement de toute humanité, comme la nuée porte en elle l’orage ».
Emmanuel Macron a notamment souligné la « persévérance » d’anciens déportés et résistants pour empêcher la disparition du site et sa transformation en fondation, aujourd’hui présidée par Alain Chouraqui, à qui il a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur.

Par Isabelle Lassalle  De  France Bleu

 

Qu’est-ce que le camp des Milles, où Emmanuel Macron se rend ce lundi ?

Le Camps des Milles à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), en décembre 2021.

Le Camps des Milles à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), en décembre 2021. | NICOLAS TUCAT / ARCHIVES AFP
En 1939, un camp d’internés allemands
Ce camp, installé dans une usine de fabrication de tuiles désaffectée, a été ouvert en septembre 1939, quelques jours après la déclaration de guerre à l’Allemagne, pour enfermer des ressortissants du Reich vivant en France.
Bien que très souvent antifascistes et antinazis, ces derniers furent considérés, comme le rappelle le site du Mémorial du Camp des Milles, comme des « sujets ennemis ». « Les internés sont victimes d’un mélange de xénophobie, d’absurdité et de désordre administratifs ambiants et vivent dans des conditions très précaires », poursuit le site de l’institution.
« Des peintres comme Max Ernst, Hans Bellmer, Ferdinand Springer font partie des réfugiés allemands et autrichiens qui se retrouvent internés au Camp des Milles », explique le mémorial de la Shoah.
Puis un camp pour les candidats à l’exil
Avec la défaite du printemps 1940, l’identité des internés change. Des anciens des Brigades internationales, d’abord internés dans le Sud-Ouest, rejoignent le camp des Milles, suivi par des Juifs de l’ouest de l’Allemagne. Le camp accueille alors, dans des conditions qui se dégraderont très rapidement, 3 500 personnes.
Puis le gouvernement de Vichy place au camp des Milles les candidats à un exil officiel outre-mer.
À l’automne 1942, une antichambre des camps de l’Est
En août et septembre 1942, alors que le gouvernement de Vichy a promis à l’Occupant de lui livrer 10 000 juifs étrangers ou apatrides, le camp change de vocation et devient un camp d’internement pour les Juifs de la zone non-occupée.
Cinq convois partiront du camp des Milles vers le camp de Drancy, avec à leur bord plus de 2 000 personnes. La majorité d’entre elles seront ensuite déportées vers l’est.
Quelques semaines après le départ de ces trains, les Allemands envahissent la zone non-occupée, en réaction au débarquement américain en Afrique du Nord. Le camp est alors vidé et transformé quelques mois plus tard en dépôt de munition. Il aura, au total, été le lieu de détention de près de 10 000 personnes.
www.ouest-france.fr/

 

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Adam

Macron désigne un ennemi imaginaire (l’extrême droite) pour couvrir le vrai ennemi antisémite qui est l’islamisme. Pas un seul juif tué par des supposés nazillons depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En revanche, combien de juifs assassinés par des islamistes ? Honteux.

Oradour en 2017, Mémorial de la Shoah en 2022, maintenant le Camp des Miles, … jusqu’à quand va-t-il instrumentalisés les martyres juifs pour des objectifs électoralistes ? Mais pourquoi s’en priverait-il du moment que le Crif ne combat que Marine Le Pen, laisse une paix royale à Mélenchon et ses islamo-gauchistes de la NUPES, et s’acoquine avec une Hidalgo copine du terroriste Mahmoud Abbas ?

Il est temps que quelqu’un élève la voix. Ce ne sera ni Arfi, ni Mergui, ni Korchia, ni Korsia, … qui sont tous des juifs de cour plus attirés par les honneurs que par une vraie défense de ce ce que nous sommes.

Patrick Marie

Plutôt que d’instrumentaliser sans vergogne la résistance au nazisme et l’antisémitisme, le président désinvolte devrait plutôt s’interroger sur l’origine des actes antisémites, aujourd’hui. Comme le fait remarquer GW Goldnadel, la totalité de ces actes sont commis par des individus d’importation.
Macron souffle sur les braises et fragmente une société plus divisée que jamais.
A jouer avec le feu…