les médias adorent accuser Israël d’avoir gâché Noël à Bethléem

Comment les médias accusent Israël d’avoir gâché Noël à Bethléem (une fois de plus)

Rinat Harash

C’est à nouveau cette période de l’année. Mais nous n’allons pas répéter ce qui est évident: les médias adorent accuser Israël d’avoir gâché Noël à Bethléem.

Nous allons cependant souligner la stratégie qu’ils utilisent pour y parvenir.

Voilà le problème: les médias doivent couvrir ce qu’ils voient. Et à Bethléem, ils voient une poupée de l’enfant Jésus placée dans les décombres, pas de touristes et des manifestations de solidarité avec Gaza. C’est sans aucun doute un Noël sombre dans le lieu de naissance traditionnel de Jésus, et il faut en parler.

Mais les médias devraient et peuvent faire preuve d’esprit critique dans le choix des personnes à interviewer et des sujets de fond. Et c’est là qu’ils échouent.

Le seul prêtre à Bethléem ?

La star médiatique de la saison, à part Jésus, était (encore une fois) Munther Isaac, pasteur de l’église luthérienne de Bethléem.

Des médias comme Reuters , BBC , ABC News et NBC News ont été heureux de citer Isaac pour une raison simple: son église était responsable du coup médiatique montrant l’enfant Jésus sous les traits d’un enfant palestinien au milieu des décombres de Gaza.

C’est vrai. Mais nulle part ces médias n’ont mentionné qu’Isaac avait également justifié le massacre du 7 octobre et avait été décrit comme comme « le grand prêtre du christianisme antisémite ».

Les médias respectés ne devraient pas se laisser manipuler par un prêtre. Les journalistes professionnels auraient dû prendre la peine de comparer son point de vue à celui d’autres voix de la communauté chrétienne locale.

Mais le problème est plus profond. Ces médias dépendent de producteurs palestiniens à Bethléem qui ne remettront jamais en cause, par peur ou par partialité, ce discours anti-israélien. Et leurs patrons étrangers n’oseront pas remettre en question leur travail, car ils ont besoin de leurs relations.

Contexte sélectif

Une autre preuve du parti pris saisonnier des médias contre Israël peut être glanée dans les informations de fond fournies dans certains articles.

Au lieu de rappeler aux consommateurs d’informations la responsabilité de l’Autorité palestinienne dans la diminution du nombre de chrétiens locaux, de nombreux médias incluent de longs paragraphes de contexte sur l’occupation de la Cisjordanie par Israël.

Dans l’article de Reuters , par exemple, une section entière est consacrée à la colonisation israélienne. On peut lire notamment :

Israël a construit des colonies juives sur tout son territoire, considérées comme illégales par la plupart des pays. Israël conteste cette affirmation, invoquant des liens historiques et bibliques avec ce territoire. Plusieurs de ses ministres vivent dans des colonies et sont favorables à leur expansion.

De même, la collection de photos « Noël à Bethléem » de l’AP comprend une image de la barrière de sécurité qui entoure partiellement la ville, alors qu’un homme passe par hasard devant un graffiti sur lequel on peut lire : « Les murs sont faits pour être bombardés. » Peu importe que ce mur se dresse là alors que Bethléem jouissait d’une période de fêtes de fin d’année prospère.

N’oublions pas que ce biais ne se limite pas aux fêtes chrétiennes. Chaque fête célébrée par les Palestiniens de la région – du Ramadan à Pâques – est automatiquement évaluée en fonction des actions d’Israël.

L’inverse n’est jamais vrai, comme si les Palestiniens n’étaient pas responsables de quoi que ce soit. Par exemple, les médias n’ont jamais accusé ouvertement le Hamas d’avoir gâché la fête juive de Simchat Torah, qui avait été délibérément choisie comme date du massacre du 7 octobre.

Les médias semblent accorder aux Palestiniens « opprimés » une vertu automatique, tandis que les « oppresseurs » israéliens sont perçus comme des êtres foncièrement mauvais. La période des fêtes de fin d’année n’est qu’une occasion de plus de le montrer.

JForum avec HonestReporting

Rinat Harash, Ph.D, est un professionnel chevronné des médias d’information, avec 15 ans d’expérience en tant que journaliste Reuters, monteur vidéo et producteur couvrant Israël et les territoires palestiniens.