Les Guignols de l’infos cryptés ? Ça décode, à Canal+ !

Esprit Canal, es-tu là ?

Nos paysans sont au bord de la révolte. Rien ne va plus en Grèce. Le terrorisme islamiste Uber POP bat son plein. Les comptes de la France sont plus que jamais dans le rouge et il y a péril écologique en la demeure, à en croire notre cher pape François. Mais tout cela n’est que broutilles devant l’indépassable cataclysme qu’on nous annonce : « Les Guignols de l’info » ne seraient plus diffusés en clair sur Canal+ et ne seraient désormais plus regardables que par les seuls abonnés de cette emblématique chaîne à la c…

Bref, l’apocalypse, et bref retour en arrière, surtout. Du temps de leur splendeur, au début des années 90, « Les Guignols de l’info » ont ringardisé le Bébête-Show de Stéphane Collaro, avant d’être à leur tour démonétisés par plus talentueux qu’eux. Laurent Gerra, par exemple, bien meilleur emprunteur de voix et dont une grande partie des textes est signée de la plume d’Albert Algoud, par ailleurs transfuge d’un Canal+ qu’il ne serait pas inopportun de désormais rebaptiser Banal moins.

Esprit Canal, es-tu là ? Esprit d’impertinence décalée, disait-on au siècle dernier… Et mon fessier sur la commode, tant qu’à faire ? Car de l’aveu même de ses historiques fondateurs, Pierre Lescure et Alain De Greef, « Nulle part ailleurs », vitrine historique du machin en question, n’était jamais rien d’autre qu’une décalcomanie du Saturday Night Live américain, là où est née une génération entière de comiques plus ou moins troupiers, d’Eddie Murphy à Bill Murray, tout en passant par les Blues Brothers, Dan Aykroyd et John Belushi, donc.

Canal+, c’était une sorte de post-situationnisme – Pierre Lescure avait beaucoup lu Guy Debord -, sauf que leur branchitude arrivait un peu après la fête ; un peu comme si on avait découvert les Rolling Stones avec « Miss You », leur tube disco, publié en 1978, soit quelques années après le grand bouleversement des sixties. Le plus rigolo demeure encore la fausse indignation des hommes et femmes politiques, jurant que la mise au rancart de cette séquence de chansonniers serait insulte à la démocratie, injure à la République. Mais Vincent Bolloré, nouveau patron de cette chaîne ayant fait fortune sur le foot et le film de boules – plus beauf, on ne fait pas -, demeure malgré tout maître à bord et fait bien ce qu’il veut de sa propre nouvelle et petite entreprise.

Dernier petit détail : ceux de nos élus qui prétendent qu’en France le rire serait sacré étaient les premiers à vouloir coller un Dieudonné au zonzon il y a quelques années. Alors, il faudrait savoir. Ils ont l’esprit Charlie ?

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