Gilles-William Goldnadel: «Les États-Unis sont les champions de la racialisation obsessionnelle»

Joe Biden souhaite nommer une «femme noire» à la Cour suprême des États-Unis.

Joe Biden souhaite nommer une «femme noire» à la Cour suprême des États-Unis. KEVIN LAMARQUE / REUTERS

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Alors que le juge à la Cour suprême, Stephen Breyer, doit prendre sa retraite à la fin du mois de juin, Joe Biden pourrait honorer sa promesse de nommer une femme noire pour le remplacer. L’avocat déplore que le sexe et la race soient les motivations premières de cette nomination.

La racialisation obsessionnelle semble irrésistible. Les États-Unis en sont les peu enviables leaders. Leur président Biden encensé initialement par cette même presse progressiste qui n’en finit plus de déchanter, semble le docile prisonnier des Démocrates de la gauche extrême. C’est ainsi qu’il a décidé que le prochain juge à la Cour Suprême serait une femme noire. L’opinion s’habitue sans bruit à ces racialismes et sexualismes combinés. Nul, évidemment, n’aurait pu voir d’inconvénients à une telle désignation d’une femme de couleur compétente et intègre. Mais que la condition première et sine qua non de sélection soit le sexe et la race constitue une première dans la dernière des obsessions essentialistes, qui tient du préjugé raciste préférentiel.

Même racialisme dans le domaine criminel : je recommande la lecture édifiante de l’article de Luc Lenoir sur le site du Figaro du 21 janvier. Il y relate l’assassinat, le 13 janvier à Los Angeles, d’une jeune étudiante au doux visage blanc de 24 ans, Brianna Kupfer, par Shawn Laval Smith, criminel récidiviste afro-américain de 31 ans. Cet événement a choqué nombre de quotidiens américains en raison du laxisme effrayant de la police et de la justice qui avaient laissé en liberté l’assassin en dépit de son terrifiant passé.

Hormis Le Figaro, l’affaire a laissé de marbre la presse hexagonale. Nul ne devrait en être surpris.

J’ai montré dans mon Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche qu’un sournois racisme anti-blanc occultait systématiquement les violences contre les uns et focalisait sur les autres.

Alors que nul dans la presse n’a insisté sur les couleurs de peau de la jeune Kupfer et de son meurtrier, immédiatement, le Los Angeles Times s’est senti dans l’ardente obligation racialiste de publier un article intitulé : «Pleurons Brianna Kupfer mais n’oublions pas la jeune fille noire Tioni Theus». Nul ne sachant au demeurant qui est responsable de la mort de cette dernière. Plus grave, et également rapporté dans l’article du Figaro précité, certains «antiracistes» vigilants (dont des Black Lives Matter) exigeaient de ne pas voir publier la photographie de l’assassin de Brianna aux fins de ne pas encourager le racisme anti-noir, alors que nul, encore une fois, n’insistait sur ce fait. Au rebours, non seulement la photo de Derek Chauvin, meurtrier de George Floyd, a fait mille fois le tour de la planète, mais systématiquement lorsqu’un noir est mis à mort, on insiste sur la couleur de son meurtrier blanc quand on n’en conclut pas immédiatement à un motif raciste.

Le Juif, malgré des déboires toujours présents, est désormais rangé parmi les oppresseurs blancs, des deux côtés de l’océan. Gilles-William Goldnadel

Car la chronique victimaire, unilatérale, chromatique et maniaque ne doit rendre aucun point.

Enfin, et pour clore provisoirement ce voyage à travers ce racialisme destructeur, je me demanderai si le Juif est un être racisé.

À cette question curieusement jamais posée, on ne peut que répondre négativement. Nul chez les racialistes indigénistes ne classe le Juif dans le camp précité. Étrange, alors que celui-ci, dans la course concurrentielle victimaire peut difficilement être battu, en dépit de tous les efforts.

Cette réponse va de soi : le Juif, malgré des déboires toujours présents, est désormais rangé parmi les oppresseurs blancs, des deux côtés de l’océan. L’État-Juif vilipendé et le racisme anti-blanc sont passés par là. L’actualité cruelle ne me dessert pas cruellement. Dimanche 30 janvier, une vidéo très commentée sur les réseaux sociaux a montré un certain candidat à la présidence de la République qualifié de «nique ta mère, Zemmour, fils de Juif, fils de putain» par un groupe à capuches arborant un drapeau algérien.

L’antisémitisme, souvent magnifié lorsqu’il émane du vieux racisme occidental, est soigneusement occulté quand il émane des racisés. Gilles-William Goldnadel

Force est de constater que SOS Racisme et tant d’autres, ordinairement à l’affût, ne se sont pas manifestés avec empressement.

L’antisémitisme, souvent magnifié lorsqu’il émane du vieux racisme occidental, est soigneusement occulté quand il émane des racisés.

Et le Juif n’est alors pas rangé dans cette catégorie protégée.

Cela tombe bien, je n’aspire pas particulièrement à être nommé par faveur racialiste à la présidence de la Cour de Cassation.

Par Gilles William Goldnadel www.lefigaro.fr
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il publie Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche (Nouvelles éditions de Passy, 2021).

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