Les Activités des Groupes Terroristes Anti-Israéliens en Europe
Selon les experts, les groupes terroristes peuvent opérer en toute discrétion en Europe, dirigeant des organisations caritatives, recrutant des partisans, et évitant souvent les poursuites légales. Une cache d’armes a été découverte la semaine dernière sous un pin dans le sud de la Bulgarie, liée à quatre membres présumés du Hamas arrêtés en Allemagne et aux Pays-Bas en décembre dernier. Ces individus étaient soupçonnés de préparer des attentats contre des cibles juives en Europe, selon le magazine allemand Der Spiegel.
En décembre, sept autres personnes liées au Hamas ont été arrêtées au Danemark pour des accusations similaires. Ces arrestations mettent en lumière les opérations souvent ignorées des groupes terroristes jihadistes anti-israéliens en Europe et soulèvent des questions sur leurs réseaux et leurs activités en Occident. « Le Hamas est en Europe depuis environ 30 ans, c’est un secret de Polichinelle », explique Lorenzo Vidino, directeur du programme d’études sur l’extrémisme à l’Université George Washington. « Mais les enquêtes n’ont souvent pas abouti. »
Le Hamas suit un modèle d’organisation inspiré des Frères musulmans, composé de deux cercles. Le cercle extérieur regroupe un réseau large de sympathisants idéologiques, tandis que le cercle intérieur, très restreint et élitiste, comprend environ vingt Palestiniens ayant des liens familiaux et de longue date avec le Hamas. Ces membres mènent des opérations clandestines sous couvert d’organisations caritatives, en parallèle d’activités plus visibles de diplomatie publique.
La situation sécuritaire en Europe est complexe. Les forces de l’ordre se concentrent principalement sur les menaces posées par les groupes sunnites tels qu’Al-Qaïda et l’État islamique, souvent négligeant le radicalisme chiite du Hezbollah, explique Danny Citrowicz, chercheur à l’Institut d’études sécuritaires nationales et à l’Atlantic Council. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est également actif en Europe, notamment dans la collecte de fonds par des moyens légaux et illégaux.
Les autorités européennes, malgré leur connaissance des activités du Hamas et du Hezbollah, peinent à les éradiquer en raison de ressources limitées et de priorités sécuritaires axées sur des menaces plus immédiates. Les activités de lobbying du Hamas, déguisées sous divers noms d’organisations, visent à influencer l’opinion publique et les décideurs politiques en Europe.
La Belgique, par exemple, est un foyer reconnu de terrorisme jihadiste. Le député belge Michael Freilich a récemment questionné le ministre de la Justice sur les activités d’un groupe de pression basé à Bruxelles, le Conseil palestino-européen pour les Relations politiques (EUPAC), lié à Majed Al-Zeer, accusé par l’Allemagne d’être un représentant du Hamas.
La présence du Hamas et du Hezbollah en Europe demeure une menace sous-estimée. Les groupes terroristes continuent d’opérer en exploitant des lacunes légales et en bénéficiant d’un manque de ressources dédiées à leur poursuite. Une coopération internationale renforcée et une vigilance accrue sont nécessaires pour contrer efficacement leurs activités.
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