Le pectoral ou le Hoshen Michpat

Ces différentes appellations désignent toutes le pectoral que le Cohen Gadol portait dans l’exercice de ses fonctions. En effet, il y avait deux sortes de Cohanim : le Cohen simple ou Cohen ‘hédioth et le Cohen Gadol.

Les différences entre les deux étaient nombreuses: sur le plan vestimentaire, le Cohen simple ne portait que quatre vêtements : le pantalon, la tunique, la tiare et la ceinture alors que le Cohen Gadol portait en plus de ces quatre vêtements quatre autres accessoires tels que le pectoral, le tablier, le manteau d’azur, et le diadème.

Le Cohen Gadol pour l’exercice de sa fonction recevait un don de prophétie qui lui était indispensable pour pouvoir effectuer une distinction entre les différents cas qui se présentaient à lui. De plus les vêtements que le Grand Prêtre portait servaient encore  à l’expiation des  fautes commises lorsqu’il procédait aux sacrifices.

Qu’est-ce que le Pectoral ?

Il s’agit d’une sorte de plaque faite en lin sur laquelle sont enchâssées 12 pierres précieuses. Sur chaque pierre, est gravé le nom de l’une des douze tribus. Cette plaque  est retenue par   des cordelières d’azur de chaque côté de la taille et sur les épaules du Grand Prêtre. Sur chaque épaule était fixé un onyx  sur chacun desquels étaient gravés six noms des douze tribus.

Le Pectoral servait au Cohen Gadol – dans une certaine mesure – à communiquer avec le Saint béni soit-Il car il était permis alors de se tourner vers le Grand Prêtre et de lui poser une question de première importance.

Le Grand Prêtre, muni de ses atours, se tournait alors vers le Sanctuaire et par l’intermédiaire des joyaux qui s’éclairaient tour à tour le Saint Béni Soit Il répondait à la question : ce sont les Ourim vetoumim    אורים ותומים  ou lumières et vérités le mot toumim qui vient de la racine tam = perfection, signale que seul le cohen qui avait le rouah hakodesh (l’esprit de prophétie) pouvait interpréter correctement les messages que D faisait parvenir par l’intermédiaire du Shem HaMeforash qui était intercalé entre les plis du pectoral et donc, seul le Cohen « inspiré » pouvait comprendre et savoir dans quel ordre lire les lettres qui s’allumaient.

C’est la raison pour laquelle cet ornement est appelé hoshen mishpat ou le pectoral du jugement חושן משפט.

En effet, les noms des douze tribus contiennent pratiquement toutes les lettres de l’alphabet (il n’en manque que 4 : heth, teth, tsadik, et kouf) et ainsi le prêtre voyant les pierres s’allumer pouvait « lire » la réponse.

A ce propos il faudrait citer le commentaire du Gaon de Vilna donnant l’exemple de Hanna, qui se rendit au Temple où Eli le Cohen officiait et éplorée car elle était stérile, priait et pleurait sans qu’un son ne sortît de ses lèvres. Le Pectoral s’alluma et Eli crut y lire « shikora » שכרה soit enivrée ou prise de vin et il admonesta la pauvre femme qui fut plus tard la mère de Samuel le Prophète alors que le Saint Béni Soit Il voulut signaler au prêtre que cette femme était stérile comme Sara : כשרה  (ké Sara)….

Les pierres précieuses étaient disposées en quatre rangées de trois pierres dans l’ordre de la naissance des douze fils de Jacob ainsi  (de droite à gauche)   Réouven, Shimon, Lévy,

Yéhouda, Dan, Naftali,

Gad, Asher, Issachar,

Zevouloun, Yossef, Binyamin.

D’autres lettres accompagnaient chaque pierre et à chaque tribu et pierre correspond un signe du zodiaque ainsi :

LEVY  רהם

EMERAUDE ברקת

GEMEAUX

SHIMÔN  ב

TOPAZE פיטדה   TAUREAU

REOUVEN   א

RUBIS      אודם

BELIER

NAFTALI  ב

DIAMANT   יהלום

VIERGE

DAN  ק ויעק

SAPHIR   ספיר

LION

YEHOUDA     י

GRENAT     נופך

CANCER

ISSACHAR    צ

אחלמה AMETHYSTE

SAGITTAIRE

ASHER   ישר

שבו TURQUOISE

SCORPION

GAD  שבטי

לשם   OPALE

BALANCE

BINYAMIN    —

JASPE    ישפה

POISSONS

YOSSEF    יון

ONYX    שוהם

VERSEAU

ZEVOULOUN   ח

תרשיש  AIGUE MARINE

CAPRICORNE

Les Cabbalistes qui utilisent la Cabale Pratique ont recours aux Ourim Vetoumim pour procéder par exemple à une amélioration du mazal de la personne.

Il ne faut surtout pas faire appel aux services d’une personne « cabaliste » sans se renseigner auparavant.

Il est certain que le Saint Béni Soit-Il a donné aux humains des maladies, ou des maux,  et Il a donné aussi les moyens de se soigner et de guérir ; de se protéger etc…… mais toute personne se présentant comme cabaliste ou faiseur de miracles doit être considéré avec circonspection. Dans ce domaine, comme en bien d’autres, il faut être prudent car il est facile d’affirmer ce que l’on voudrait être et puiser dans la poche d’autrui de coquettes sommes qui allègeront les moyens mais pas forcément les problèmes.

 

Le service pontifical, le Seder avodat hacohanim

 

Fermons les yeux et laissons nous porter par notre imagination : le troisième Temple est descendu du ciel et il est resplendissant. Les Cohanim et les Léviim ont été appelés à prendre leurs fonctions et nous allons suivre les prêtres dans leur service.

 

Qui est le Grand Prêtre ou Cohen Gadol?

La charge de Cohen se transmettait de père en fils, descendant de Aharon HaCohen. Les cohanim servaient dès l’âge de 20 ans selon la tradition rabbinique à la condition qu’il soit de naissance légitime et pure. Si le Cohen Gadol n’avait pas de fils la charge retombait sur les épaules de son frère ou du plus proche parent.

Les Cohanim qui devraient une fois par an entrer dans le Saint des Saints pour Yom Kippour sont astreints à certaines lois pour se marier et pour la vie quotidienne :

Les cohanim n’ont  le droit d’épouser qu’une vierge. Il est évident que lui sont interdites les veuves, les divorcées ou celles qui auront été « déshonorées » (violées, prostituées ou autres) et bien entendu pas de converties, ni de non juives.

Dans certaines contrées, les Cohanim qui épousaient des femmes qui avaient déjà été mariées étaient déchus immédiatement de leur nom et de leur fonction et leur patronyme était changé de cohen en Allal (profané) ou en Azoulay (acronyme de  אישה זונה וחללה לא יקחו ).

En cas de mariage avec une fille/femme qui n’est pas vierge, les enfants naissant de cette union ne sont pas des « mamzérim » [1] mais, ils  sont « halalim » ou « vidés » (de leur fonction) et sont dépossédés de leur statut de Cohen.

Il existe aussi une liste de « tares » physiques qui empêcheront le cohen de prendre ses fonctions : défauts physiques et/ou congénitaux ou défauts dus à l’exercice d’une profession, d’un accident etc………

Un cohen gadol n’a pas le droit de se rendre « impur » par la proximité d’un mort même s’il s’agit d’un parent très proche alors que le cohen simple peut se rendre impur pour ses parents, ses frères et sœurs, son épouse, ses fils ou filles.

C’est la raison pour laquelle, même  de nos jours où il n’y a pas de Temple, il est déconseillé à un cohen d’apprendre l’anatomie ou  la médecine……..

Les vêtements sacerdotaux

 

Les atours du Cohen Gadol (le Grand Prêtre) sont au nombre de huit et sont les suivants :

Les Mikhnassayim ou caleçon long en lin fin et blanc allant de la taille aux genoux de manière à couvrir les parties inférieures du corps humain.

La Koutoneth ou chemise elle aussi confectionnée dans un tissu fin de lin fin. Cette chemise ou tunique couvre le corps depuis le cou et jusqu’aux pieds et avec des manches jusqu’aux poignets. La koutonet du Cohen Gadol était bridée et/ou ornée alors que celle des autres cohanim était toute simple.

La Avneth ou ceinture, est faite en pur lin brodé de motifs bleus, écarlates et pourpres.

Et pour finir,  la Mitsnéfeth ou turban est confectionné dans un tissu de lin fin. Le turban du Cohen Gadol était fait d’une bande de lin plus large que celle dont on se servait pour le turban du Cohen Gadol. Le sommet du turban du grand prêtre était plat alors que pour les autres cohanim le turban se terminait par une sorte de cône ou proéminence appelée « migbaâth ».

Par-dessus la koutoneth,  le cohen gadol portait une sorte de cape appelée méîl (en hébreu moderne : manteau) confectionnée en un tissu teint de pourpre (rouge violacé). L’ourlet de cette cape comportait des ornements consistant en des clochettes d’or, de glands en lin et de grenades en laine le tout en bleu, pourpre et écarlate.

Sur la poitrine du Cohen gadol, était attaché une sorte de gilet ou  Ephod très richement orné de broderies  et retenu sur les épaules par des pierres d’onyx taillées en carré. Sur chacune de ces deux pierres, les noms de six tribus  étaient gravés.

Sur cet éphod était fixée une plaquette carrée, le hoshen, sur laquelle étaient enchâssées douze pierres précieuses correspondant aux douze tribus. Ces pierres correspondaient aussi à certaines lettres de l’alphabet. Ces lettres pouvaient s’allumer ou s’éteindre en constituant en quelque sorte, un message : les Ourim VeToumim que le  Cohen était apte à déchiffrer ces communications divines.  Le Baâl HaTourim fait référence au fait que Moshé Rabbénou glissa dans les plis du hoshen un parchemin sur lequel était noté le nom de D en 72 lettres. Pour affirmer ceci il déclare que la guematria de « eth haourim veeth hatoumim » et celle de « shem ben 72 » est égale (il y a en fait une différence d’1 unité) 1571 contre 1570…..!

Puis, sur le turban était fixée une plaque en or (Tsits ou Nezer) sur laquelle avaient été gravés les deux mots « kodesh leHaShem » ou « consacré à l’Eternel ».

Les Sages tels le Baâl HaTourim enseignent que ces huit vêtements  sont les « marches » qui permettent au Cohen de gravir l’un après l’autre  les degrés des sept cieux ou des sept façons de sublimer les instincts de l’être humain et la matérialité à laquelle il est soumis : ainsi, le premier degré sera le caleçon protégeant l’intimité de l’homme puis la chemise et un à un les autres vêtements arrivant au septième ciel.

La tiare ou mitre « mitsnefet » qui est un huitième accessoire vestimentaire est ce que l’on peut nommer « couvre-chef » ou chapeau qui se traduit en hébreu par migbaâth   מגבעת dont la valeur numérique est de 515 qui fait allusion à la voie d’accès suprême des suppliques telle que la Torah s’y réfère dans la parasha de Vaethanane lorsque Moïse adresse 515 prières à HaShem pour pouvoir entrer dans le pays. Cette migbaât permet, ainsi, d’accéder à la couronne ou keter ou encore au Trône céleste.

Tous les jours,  le Cohen gadol portera des « vêtements d’or » alors que pour Yom Kippour il ne portera que des vêtements blancs et, il ne portera que les quatre premiers vêtements pour entrer dans le Saint des Saints……….

 

Les tâches du Cohen

En dehors des sacrifices,  et d’autres diverses tâches pour le quotidien ou lors des fêtes et célébrations, les Cohanim avaient pour mission de bénir le peuple.

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Quant aux Léviim qui sont de la même tribu que les cohanim, ils avaient pour mission de laver les mains et les pieds du cohen avant chaque acte. Ils jouaient aussi d’instruments de musique dans le Temple lors des « offices » et ce sont eux qui ouvraient et fermaient les portes du Temple.

Le cohen procédait également au rachat des premiers-nés mâles.

Il existe deux sortes de cohanim : le cohen gadol qui est un homme qui se détache des autres par sa sanctification et le cohen ‘hédioth qui est un homme dont la fonction est moins sainte que celle du cohen gadol. Le cohen gadol  est astreint à porter les 8 vêtements détaillés ci-dessous alors que le cohen ‘hédioth ne porte que les quatre premiers.

Caroline Elisheva REBOUH

[1] Enfants issus  d’une union incestueuse ou d’une union adultérine avec une femme mariée.

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CLEMEN LEVY

this is so true

CLEMEN LEVY

EXCELLENT AND HOW TRUE