Un député du Rassemblement national recadré par son parti après avoir inauguré une mosquée

Joris Hébrard, député de la première circonscription de Vaucluse, avait pris part à l’événement organisé mi-mars par l’association culture franco-turque du Pontet. Mais cette inauguration en compagnie des représentants du culte turc en France n’est pas au goût des cadres du Rassemblement national.

<p>Le maire Front National du Pontet (Vaucluse), Joris Hébrard, dans son bureau, le 16 octobre 2014</p>
Le maire Front National du Pontet (Vaucluse), Joris Hébrard, dans son bureau,1
Bien que Joris Hébrard ne se soit pas vanter d’avoir participé à l’événement et n’en ait pas fait la publicité, les organisateurs ont eux publié de nombreux clichés sur Facebook du député en train de poser sous le drapeau turc. Les militants du parti d’Eric Zemmour, Reconquête !, ont vivement relayé l’information jusqu’à ce que celle-ci soit reprise par le journal français Le Point. Marion Maréchal, ancienne membre du RN et désormais Vice-présidente exécutive chez Reconquête!, a diffusé sur Twitter les photos de l’événement et demande également son exclusion du parti.

Marine Le Pen, la présidente du groupe d’extrême droite à l’Assemblée nationale, s’est exprimée sur l’affaire : « Je n’étais pas du tout au courant. C’est une initiative personnelle de ce député que je désapprouve. Très clairement. » Néanmoins, Marine Le Pen a souhaité se montrer magnanime : « C’est comme avec le fisc : il y a le droit à l’erreur. Mais c’est une fois.« 

Vendredi, le bureau exécutif du Rassemblement national a entendu les explications de Joris Hébrard. La Provence rapporte que ce bureau « désapprouve son initiative d’inaugurer dans la commune du Pontet une mosquée ouvertement liée au pouvoir et aux réseaux d’influence turcs ». L’élu s’en est sorti avec un blâme et s’est vu rappelé la ligne politique du parti : « la lutte intransigeante contre toute forme de communautarisme ainsi que le rejet des influences étrangères, notamment de la Turquie islamiste d’Erdogan, sur le sol national français« .

Ce n’est pas la première fois que Joris Hébrard fait face à la polémique. En effet, il avait dû prendre congé de son attachée parlementaire, Nina Smarandi, à la suite de révélations du journal Libération sur ses accointances avec des suprémacistes blancs ou négationnistes.

SONDAGE. Le RN profite du rejet de la réforme des retraites

Selon un sondage Ifop/Fiducial pour le JDD et Sud Radio, le Rassemblement national serait renforcé de cette séquence en cas de législatives anticipées. La majorité présidentielle serait sanctionnée et pourrait perdre entre 30 et 40 sièges à l’Assemblée nationale.

Un Rassemblement national en forte hausse et une majorité sanctionnée en cas de législatives anticipées. Voilà ce qui ressort de notre sondage Ifop/Fiducial pour le JDD et Sud Radio. Si un tel scrutin avait lieu dimanche prochain, le Rassemblement national, avec 26 % des suffrages, enregistrerait un bond de près de 7 points par rapport aux législatives de juin 2022, lui permettant de faire jeu égal avec la Nupes qui, elle, stagne autour de 26 % malgré sa forte mobilisation contre la réforme des retraites. « L’enseignement majeur, c’est que le RN est en tête, c’est inédit, souligne Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Le RN a un socle électoral attrape-tout. Il n’y a presque plus de catégorie où il est très faible sauf chez les cadres supérieurs, où il ne récolte que 13 % ». Et le sondeur de souligner un paradoxe : le RN réalise ses meilleurs scores « dans les catégories les plus hostiles à la réforme même s’il n’a pas été dans le mouvement social. »

Avec 22 % des voix, la majorité présidentielle décrocherait de près de 5 points en cas de législatives anticipées, reléguée en troisième place derrière le RN et la Nupes. Et ce alors que ses candidats étaient arrivés très légèrement en tête lors des dernières législatives (26, 9 %). « Dans ce sondage, il y a un perdant, c’est la majorité actuelle, note Dabi. S’il y avait un vote, la sanction serait très claire. L’éventualité d’une dissolution constituerait un risque très sérieux, pour ne pas dire un suicide. » Il estime qu’en cas de dissolution, la majorité perdrait plus de 50 sièges. Faible chez les jeunes (12 % chez les moins de 35 ans), le vote macroniste apparaît fort chez les personnes âgées (31 % chez les 65 ans et plus). « Ils ne sont plus que sur une jambe : celle de la France qui ne travaille pas », résume le directeur général Opinion de l’Ifop.

AFP et JDD

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