Un an après sa mort le 30 juin 2017, Simone Veil entrera au Panthéon dimanche 1er juillet, aux côtés de son mari Antoine. 

Leurs dépouilles sont exposées vendredi dans la crypte du Mémorial de la Shoah, à Paris.

“Savoir que Simone Veil va partir du Mémorial de la Shoah et aller au Panthéon c’est aussi l’idée que ce sont les 76.000 Juifs déportés de France qui vont rentrer au Panthéon. C’est un formidable symbole”, a affirmé Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah.

Simone Veil était membre du Conseil d’administration du Mémorial de la Shoah, depuis les années 1980.

Grande figure de la vie politique française, académicienne, elle était rescapée des camps de la mort, où elle avait été déportée à 16 ans, et incarnait également pour les Français la mémoire de la Shoah.

En 2007, devant l’Assemblée générale des Nations unies, l’ancienne ministre de la Santé avait mis en garde le monde contre le négationnisme et l’islamisme radical.

Éric Hazan

Le 30 juin 2017, la France apprenait avec une forte émotion le décès, à 89 ans, de l’ancienne déportée des camps nazis, ministre de la Santé et présidente du Parlement européen, l’une des personnalités préférées de l’hexagone.

Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron annonçait que Simone Veil serait accueillie au Panthéon, la nécropole laïque des « grands hommes » français.

Elle n’y reposera pas seule puisque le président a accepté que son époux Antoine, décédé en 2013, soit à ses côtés, ce qui en fera le troisième couple à être inhumé au Panthéon.

« Maman n’a jamais pensé qu’elle serait au Panthéon. Le seul dans le couple à imaginer que Maman pourrait rentrer au Panthéon, c’était notre père », a témoigné Jean Veil, l’aîné de leurs trois fils.

« Il nous avait dit, sous forme de boutade, que ce serait bien d’avoir un lit à deux places, et qu’il n’était pas question, après 67 ans de vie commune, qu’on les sépare », a-t-il ajouté sur CNews.

Pour l’occasion, l’Elysée et le Centre des monuments nationaux ont mis en scène une cérémonie solennelle forte en symboles. Elle rassemblera un millier d’invités, dont les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, les membres du gouvernement et de nombreux élus.

Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, prononcera en fin de matinée un discours d’une quinzaine de minutes avant une minute de silence et une Marseillaise chantée par la cantatrice américano-suédoise Barbara Hendricks.

L’imposant portail s’ouvrira alors pour laisser entrer Simone et Antoine Veil, dont les cercueils seront exposés jusqu’à lundi. Ils seront alors descendus, en présence de la famille, dans la crypte où ils reposeront à proximité de Jean Moulin, André Malraux et Jean Monnet, le « père de l’Europe », une idée chère à Simone Veil, qui en a été la première femme présidente du Parlement européen.

L’entrée au Panthéon est « un immense honneur », a reconnu Pierre-François Veil, le second fils encore vivant, à Madame Figaro.

Mais c’est aussi « un second arrachement » parce que « nous devons désormais partager notre mère » et que « le Panthéon et sa crypte n’incitent guère à la conversation intime ».

« Combats du siècle » 

L’hommage débute dès vendredi, après la sortie des cercueils de Simone et Antoine Veil du cimetière du Montparnasse. Ils seront exposés durant deux jours dans la crypte du Mémorial de la Shoah, dont Simone Veil a été l’un des membres fondateurs.

Un exemplaire d’Une vie de Simone Veil (Crédit : Stéphanie Bitan/Times of Israel)

Cette crypte tient lieu de tombeau symbolique aux six millions de juifs morts sans sépulture durant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle Simone Veil, déportée à 16 ans, perdra ses parents et son frère, comme elle le raconte dans son autobiographie Une vie.

Dimanche matin, le cortège funèbre, escorté par des motards de la Garde républicaine, traversera la Seine et le Quartier latin. Puis, portés à l’épaule, les cercueils remonteront la rue Soufflot jusqu’au Panthéon sur une moquette bleu, « couleur de la paix, de l’ONU et bien sûr de l’Europe », précise l’Elysée. Il s’arrêtera à trois reprises pour des chants, dont celui « des marais » ou « des Déportés ».

Lors de l’hommage aux Invalides, Emmanuel Macron avait salué les « combats du siècle » dernier menés par Simone Veil. Notamment sa « bataille pour que cessent les conditions sordides et meurtrières dans lesquelles se déroulaient les avortements » lorsque, ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing, elle avait porté en 1974 la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

« Vous avez, madame, prodigué à notre vieille Nation des dons qui l’ont faite meilleure et plus belle », avait résumé le président.

Simone Veil est la cinquième femme à être inhumée au Panthéon, qui sera exceptionnellement ouvert gratuitement du 1er au 8 juillet.

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Elie de Paris

Les cendres seront transférées…
Cette Association de Fakers de la Presse méritait elle d’être citée sur Jforum ?
Les « cendres », pour des rescapés des camps et leurs crematoires…
Voila que cette grande dame, dont l’action était plus de préserver la vie des femmes menacée par ces avortements clandestins que de les « libérer » d’une maternité non consentie, voila donc que icelle et icelui ne trouveront pas le Repos parmi leurs frère, dans un carré juif.
Qu’ils seront tiroirisés dans un bâtiment surplombé d’une croix… Advitam eternam.
Et que leurs cercueils seront, par un signe désapprobateur du Destin, exposés un 17 Tamouz, jour sinistre anniversaire de la brèche romaine des murailles de la ville sainte, puis transportés et placés le jour du jeûne(décalé au 18 tamouz) au panthéon…
Nous aurons failli, là, au devoir de notre ‘Hevrah Qadishah, notre sainte fraternité…