Il l’a dit et répété, Netanyahou ne veut plus être contraint de se pavaner au milieu des dirigeants de la planète dans d’interminables conférences internationales qui débouchent, en général, sur…d’autres conférences internationales, censées aboutir à la fin du conflit avec les Palestiniens. Le problème c’est que l’alternative avancée jusqu’ici par Israël n’a rien donné non plus.

Les négociations directes avec Mahmoud Abbas se sont perdues dans les conditions préalables imposées par les Palestiniens (le gel de la construction, le tracé des frontières…), mais aussi par Israël (reconnaissance d’un Etat juif) et ont constamment menacé le fragile équilibre des coalitions gouvernementales israéliennes.

Alors quel sera le lapin que le Premier ministre israélien sortira de son chapeau pour ne pas être accusé d’avoir enterré avant même qu’elle ne voie le jour, l’initiative de conférence française à Paris dont le premier volet doit débuter le 3 juin prochain ?

Netanyahou semble avoir tranché : ce sera « moit-moit », comme disent les enfants. Un soupçon de légitimité internationale, agrémenté de discussions directes avec le président de l’Autorité palestinienne. Mais la grande nouveauté, c’est que les partenaires internationaux seront…régionaux. Et le Premier ministre israélien compte sur la capacité de persuasion du président égyptien, pour convaincre un Mahmoud Abbas sceptique.

Car Abdel Fattah al-Sissi est bien la pièce maîtresse de ce nouveau plan qui, s’il fonctionne, présente l’avantage de mettre tout le monde d’accord. Les Palestiniens d’abord, qui ne pourront plus prétendre que le jeu est déséquilibré, puisqu’il se joue en terre arabe, avec des « parrains » arabes. Israël ensuite, qui obtient ce qu’il voulait : un contact direct avec ses interlocuteurs de Ramallah. L’Egypte enfin, qui peut opérer son grand retour sur le devant de la scène arabe et mondiale en tant que pacificateur régional.

Mais l’enjeu est beaucoup plus vaste que cela. Grâce à ses relations amicales – pour ne pas dire fraternelles – avec l’Arabie Saoudite, al-Sissi pourrait présenter un plan arabe de paix global remanié et plus réaliste, plus acceptable pour Jérusalem. Mahmoud Abbas en profiterait pour avancer quelques revendications susceptibles de damer le pion au Hamas – l’Egypte ne devrait pas trop se faire prier en ce sens- et regagner du crédit en terre gazaouite.

Qui osera protester ?

Quant à Netanyahou, il brisera enfin l’image du leader intraitable qui lui colle à la peau et comme un pied de nez à ses détracteurs, pourra même tendre la main à ses alliés occidentaux afin qu’ils rejoignent le train en marche des négociations. Personne ne sera oublié et nul n’osera protester.

Et comme il faut toujours rester prudent, – l’histoire du Proche-Orient nous a fréquemment enseigné qu’il n’y a jamais lieu de s’emballer – même si cette option égyptienne traînait en longueur et ne débouchait pas d’emblée sur un accord de fond, on peut aisément imaginer que par le dialogue renouvelé, les uns et les autres sauraient tirer profit de ces discussions. Abbas obtenant par exemple d’Israël de nouvelles concessions sécuritaires ou économiques et gagnant grâce au concours de l’Egypte le contrôle des points de passage autour de la bande de Gaza.

Au moment où ces lignes sont rédigées, on apprend qu’une délégation israélienne est arrivée au Caire afin de jeter les bases d’une entente pour un sommet tripartite  Netanyahou-Abbas-al-Sissi. La mise en oeuvre du plan B en somme.

David Sebban est le Rédacteur en chef du site Coolamnews.com

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Titmosis

DANY vous avez raison pour la forme. Faisons du tapage médiatique et tirons les ficelles de la propagande. Pour le fond, l’exode des Juifs des Nations dans le sens du retour au pays à été si longtemps attendu qu’inconsciemment le drame personnel fut une bénédiction collective.

DANY83270

Mauvaise pioche ! cette idée risque une nouvelle fois de déboucher sur la cession de nouvelles terres au profit des Arabes palestiniens contre des vagues promesses en faveur d’Israël qui ne seront jamais tenues par les Arabes; comme les Accords de Camp David et la retrait de Gaza ; donc les termes de l’échange ne sont pas équitables et ne doivent en aucun cas êtres acceptés , ni même discutés; on n’échange pas du concret contre du vent , c’est une règle absolue que les Juifs ne devraient jamais oublier ! De toute façon, les Arabes n’en auront jamais assez et en voudront toujours davantage jusqu’à la disparition du dernier Juif de la surface de la terre; voyez comment ces hypocrites se balladent avec leur clé à la main pour célébrer le jour de la « Nacqba » ; n’oublions jamais que la propagande est une arme dont les ravages agissent sur les populations ignorantes; tandis que les Juifs qui ont été chassés des pays Arabes sont beaucoup plus nombreux et ne font rien pour rappeler au monde cette injustice; pour faire contrepoids à cette mascarade, Avigor Libermann devrait instituer la journée du souvenir de l’exode Juif pour commémorer cette tragédie qui a jeté sur les routes des millions de Juifs.