Le pétrole plonge, le risque de récession et le confinement en Chine inquiètent

Les prix du pétrole chutaient de 5% vers 15h30 lundi. Alors que les cas de Covid-19 augmentent en Chine, le confinement à Shanghai et d’autres villes alimentent les craintes sur la demande. La possibilité d’un ralentissement de la croissance mondiale, voire d’une récession économique en 2023 ou 2024, pèse aussi sur les cours.

Le pétrole est à la peine. Le Brent et le WTI chutent de 5%, à 98 et 93 dollars le baril, alors que le spectre d’un embargo européen sur le pétrole et le gaz de Russie reflue. « Actuellement, ce sont surtout les mauvaises nouvelles en provenance de Chine qui pèsent sur les prix, alors que le nombre de cas de Covid continue d’augmenter », avertit Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank. Confrontée à la pire vague de Covid-19 en Chine depuis le début de l’épidémie, Shanghai, la capitale économique du pays, est en confinement total ou partiel depuis deux semaines.

« En d’autres termes, les blocages qui ralentissent la demande de pétrole dans le deuxième pays consommateur au monde risquent de durer encore longtemps », poursuit Mme Lambrecht. Pour Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor, Pékin se borne à « sa politique agressive de tolérance zéro (Covid) au détriment de son économie ». « On craint que les confinements et les restrictions économiques ne s’aggravent si les cas s’étendent à d’autres villes », explique-t-elle. La libération des réserves stratégiques promise par les pays consommateurs de pétrole « contribue par ailleurs à apaiser les craintes liées » à une pénurie « et à combler une partie de l’offre russe absente du marché », affirme Fiona Cincotta, de City Index, interrogée par l’AFP.

Mme Streeter note que les prix du pétrole devraient rester volatils à court terme au regard de la situation en Ukraine, les analystes n’excluant pas définitivement des mesures de sanctions visant les hydrocarbures russes, même si elles ne sont pas à l’ordre du jour dans l’immédiat.

« Les craintes sont de plus en plus fortes que l’agression russe s’intensifie bientôt de manière significative », assure Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown, les villes se préparant à « de nouveaux assauts soutenus ».

Si les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne étudiaient lundi un sixième paquet de sanctions contre Moscou, un embargo pétrolier sur les hydrocarbures russes n’est cependant pour l’instant « pas sur la table », avait reconnu vendredi un haut fonctionnaire européen.

Autre facteur baissier : « la possibilité d’un ralentissement de la croissance mondiale (…) pourrait également peser sur les perspectives de la demande », souligne Fiona Cincotta. « On parle de plus en plus de récession économique l’année prochaine, les banques centrales préférant clairement une légère récession à une inflation galopante », affirme également à l’AFP Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

Par Capital avec AFP
Pétrole Pixabay

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