Le nouveau porte-parole de Tsahal est Effie Defrin
Lors de son discours de départ à Tel Aviv, le général de brigade Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, a lancé un avertissement clair à la classe politique : l’armée israélienne ne doit pas être mêlée aux débats partisans. Quelques instants avant de céder sa place à son successeur, le général de brigade Effie Defrin, Hagari a insisté sur la nécessité pour Tsahal de rester une institution neutre, au service exclusif de la défense du pays.
Il a également abordé la question sensible du recrutement des ultra-orthodoxes (Haredim), appelant à leur intégration immédiate dans l’armée, sans attendre le calendrier étalé sur plusieurs années prévu par le gouvernement. Selon lui, les besoins de Tsahal sont pressants et nécessitent un engagement immédiat de tous les citoyens éligibles.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, a salué le travail de Hagari, soulignant son rôle crucial dans l’annonce quotidienne des développements militaires avec sang-froid et professionnalisme. Pourtant, c’est bien Zamir qui a mis un terme à la carrière de Hagari, un choix qui aurait été influencé par des pressions politiques, notamment celles du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Israël Katz. Cette décision intervient dans un contexte marqué par les tensions autour du dossier Qatargate et la question de l’intégration des Haredim dans l’armée.
Le scandale du Qatargate fait référence à des soupçons selon lesquels des proches du gouvernement israélien auraient bénéficié de financements du Qatar, tout en participant aux négociations sur les otages israéliens détenus par le Hamas. Ces allégations ont contribué à accroître les tensions entre le gouvernement et certains hauts responsables de l’armée.
Le nouveau porte-parole de Tsahal, Effie Defrin, a quant à lui affirmé vouloir renforcer la confiance du public dans l’institution militaire. Ancien chef de la coopération internationale au sein de l’armée, Defrin a joué un rôle clé dans la gestion des relations de Tsahal avec plusieurs pays occidentaux et du Moyen-Orient, y compris certains avec lesquels Israël ne possède pas de relations diplomatiques officielles. Ayant également été blessé lors de la guerre du Liban en 2006, il dispose d’une solide expérience militaire et diplomatique.
Hagari, premier porte-parole de Tsahal issu de la marine, a quant à lui servi dans l’unité d’élite des Navy Seals israéliens, Shayetet 13, ce qui l’a longtemps maintenu dans l’anonymat. Son style tranchait avec celui de son successeur : plus combattant que communicant, il aura marqué son passage à ce poste par son franc-parler et son engagement sans faille pour la neutralité de l’armée face aux turbulences politiques du pays.
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