Violences contre les policiers : où est passé l’esprit du 11 janvier ?

En marge de la manifestation anti-loi Travail à Rennes, 28 avril 2016

FIGAROVOX/HUMEUR – Des violences sont survenues en marge des manifestations contre la loi Travail à Rennes, Nantes et Paris : plusieurs policiers ont été blessés. Pour Ahmed Meguini, les casseurs ont oublié le dévouement des gardiens de la paix pendants les attentats terroristes.


 

«On a essayé de nous tuer…»

Hier soir 22h36 Caroline De Haas figure du mouvement contre la loi travail publie un tweet aussi laconique qu’étrange: «Rémi Fraisse».

Au moment où la Maire de Paris, Anne Hidalgo et l’ensemble de classe politique rendaient hommage aux policiers blessés dans l’exercice de leur fonction, Madame De Haas choisissait de rendre hommage à un jeune qui a trouvé la mort, il y a plus d’un an, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. La mise en miroir de la mort tragique de Rémi Fraisse et des blessés de la police et de la gendarmerie d’hier, est pour le moins maladroite et dans tous les cas absolument hors de propos. Alors ce matin j’ai décidé d’appeler la police, non pour faire arrêter Caroline De Haas, mais pour comprendre comment ces fonctionnaires, applaudis le 11 janvier 2015 après la tuerie de Charlie Hebdo supportaient cette violence aussi bien verbale que physique.

Hier soir, un agent des forces de l’ordre a eu crâne littéralement ouvert en deux et si ses jours ne sont plus en danger, il doit rester hospitalisé le temps que l’hématome créé par le choc se résorbe.

«C’est un miracle». Loïc Fanouillère, secrétaire administratif National du syndicat de police Alliance salue le professionnalisme et le sang froid de ses collègues hier soir : «Il y aurait pu avoir des incidents beaucoup plus graves, nous sommes en flux tendu, nos congés sont restreints, c’est l’état d’urgence. Si je comprends le droit de manifester, je ne comprends pas qu’on autorise ces manifestations violentes, on doit agir plus rapidement contre les casseurs».

Pour David Michaux, le responsable CRS de l’UNSA Police, ça ne fait aucun doute: «Hier à Rennes, on a essayé de nous tuer. Quand vous découvrez que dans la bombe incendiaire d’hier, une boule de pétanque modifiée, il y avait trois lames, pour moi il y a l’intention au moins de blesser gravement sinon de tuer, je n’ai jamais vu ce niveau de violence. Ceux qui étaient face à nous étaient entraînés et préparés à nous affronter. C’est en venant au secours d’un policier en civil blessé qu’un CRS sera également lourdement atteint.»

Interrogés séparément, les deux syndicalistes sont unanimes: les attaques contre la police dans ce contexte de risque terroriste porte, en plus des blessures physiques, un sérieux coup au moral des fonctionnaires. Non, ce n’est pas un métier comme les autres et oui quand on s’engage dans la police, on s’attend à vivre des moments difficiles mais David Michaux ne comprend pas que des adolescents de 14 et 15 ans soient arrêtés avec un sac rempli de boules de pétanques. «Qu’est-ce que cela à voir avec la loi travail?» et comme pour Loïc Fanouillère, il est fier de la maîtrise et du sens du devoir de ses collègues. «Il y a l’Euro 2016 qui arrive, les fan zones à protéger, et la Fête de la musique au milieu: oui c’est dur, mais on fera face.».

Ceux qui hier jetaient des bombes incendiaires contre les forces de police seront demain ceux qui se réfugieront derrière ces derniers lorsque que des terroristes se lanceront à l’assaut d’une terrasse ou d’une salle de spectacle. Si le droit de manifester est essentiel à une démocratie, un mouvement incapable d’assurer sa sécurité et de maîtriser des débordements n’a pas lieu d’être.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires