Le casse-tête de la paix entre l’Arabie saoudite et Israël

Indépendamment du conflit entre le Hamas et l’armée israélienne à Gaza, l’Arabie saoudite explore toujours la possibilité de normaliser ses relations avec Israël. Sous la direction du prince héritier Mohammed ben Salmane et avec la médiation américaine, Riyad cherche à parvenir à un accord de paix. Cependant, cette normalisation est étroitement liée à la condition préalable de la création d’un État palestinien indépendant.

Lors du sommet économique de Davos en Suisse le 16 janvier, le prince Faisal Bin Farhan, ministre saoudien des Affaires étrangères, a suscité l’attention en appelant à un cessez-le-feu immédiat dans le conflit entre Israël et le Hamas. Il a également mentionné l’intérêt de l’Arabie saoudite pour une normalisation avec Israël, liée à une solution à deux États. Ces déclarations font écho aux propos de l’ambassadeur saoudien au Royaume-Uni, le prince Khalid ben Bandar, qui a exprimé le maintien de l’intérêt pour la normalisation tout en condamnant les actions de l’armée israélienne à Gaza.

Umar Karim, chercheur à l’université de Birmingham, estime que la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël dépendra des concessions israéliennes sur des questions cruciales telles que le gel de la colonisation. Il souligne que Riyad ne peut pas négliger les préoccupations de l’opinion arabo-musulmane sur la question palestinienne, comme en témoigne un sondage récent indiquant que 96% des Saoudiens sont favorables à une rupture complète des relations avec Israël.

Malgré l’opposition populaire dans le monde arabe envers Israël, les États du Golfe, selon un article du Financial Times, pourraient être prêts à négocier une normalisation complète avec Israël en échange de mesures « irréversibles » vers la création d’un État palestinien. Cette initiative viserait à éviter une escalade régionale.

Dans la complexité de l’équation israélo-palestinienne, les États du Golfe peuvent compter sur la médiation de Washington. L’administration Biden, cherchant une victoire diplomatique au Moyen-Orient avant le début de la campagne présidentielle, a signalé que l’Arabie saoudite était disposée à normaliser ses relations avec Israël après la fin du conflit à Gaza. Cependant, cette normalisation exigerait un engagement clair en faveur d’une solution à deux États de la part du gouvernement israélien.

L’intérêt pour la normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël est réel, selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a rencontré le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane. Avant le conflit déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre, les deux pays montraient des signes d’ouverture. Des déplacements officiels et des rencontres officieuses, des liens économiques, militaires et technologiques ainsi que des projets d’infrastructures communs démontrent une relation en évolution.

Cependant, malgré ces avancées, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, reste opposé à une solution à deux États, ce qui constitue pour Riad, un obstacle significatif. La normalisation entre les deux pays pourrait prendre du temps. Néanmoins, l’Arabie saoudite, sous la direction de Mohammed ben Salmane, cherche à pacifier ses relations avec ses anciens ennemis, adoptant une nouvelle approche régionale axée sur la stabilité et le développement économique.

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