Le B-21 Raider aura son drone-bombardier-furtif d’accompagnement.

Au début du mois de mars, le Secrétaire de l’Armée de l’Air américaine avait confirmé le futur de la flotte de combat de l’USAF. Outre un nouveau maintien des A-10, la surprise est venue de l’apparition de deux nouveaux drones de combat : l’un pour accompagner le chasseur de sixième génération NGAD, l’autre pour le bombardier stratégique furtif B-21 Raider.

Four-Plus-One : le futur de l’USAF

Le plan 4+1 est encore une fois confirmé. Ce plan regroupe les appareils de combat qui équiperont l’USAF à l’horizon 2030-2035 :
  • Le F-22 qui sera modernisé (armement, nouveau logiciel, nouveaux capteurs) pour garantir une supériorité aérienne en attendant l’arrivée du Next Generation Air Dominance system (NGAD), appareil de sixième génération (le premier vol aurait été réalisé en septembre 2020).
  • Le F-35A en tant que chasseur-bombardier furtif tactique de cinquième génération, accompagné du drone Loyal Wingman actuellement développé en Australie par Boeing.
  • Le F-15EX, avion de quatrième génération mais largement remanié pour retrouver une puissance de feu aérienne accrue grâce à ses capacités améliorées.
  • Le F-16 qui continuera à être modernisé et sera utilisé pour des missions ne demandant pas d’utiliser un avion furtif (protection du territoire américain). L’USAF a d’ailleurs récemment annoncé que 608 F-16 allaient être modernisés, pour un total de 2,6 milliards de dollars.
  • Et en +1, le A-10, dont la flotte vient de terminer une modernisation, baptisée suite 10. Cette dernière donne désormais la possibilité au pilote d’engager des cibles multiples avec trois armements différents, le tout en un seul passage. La suite 11 serait en cours de développement.

Deux nouveaux drones

Lors de son discours, le Secrétaire a émis des précisions sur le NGAD : l’appareil sera piloté mais il pourra être accompagné d’un drone beaucoup moins cher, autonome et sans équipage. Ce dernier pourra utiliser une large gamme de capteurs et d’armes, permettant la création d’un « système de systèmes ».

L’USAF cherche aussi un drone pouvant accompagner les B-21 Raider. Il doit absolument être opérationnellement utile et rentable (les coûts d’achat et de maintenance sont très importants pour l’existence de ce futur drone). Il permettra aussi de compléter le B-21 pour des fonctions inaccessibles à un bombardier qui se veut furtif : reconnaissance et utilisateur de radars (ISR), relais de communication, encore guerre électronique offensive,… Il n’y a aujourd’hui pas encore de précisions quant aux capacité précises du drone ou ses spécifications, mais il sera nécessairement de grande taille pour accompagner le B-21 dans ses missions a plusieurs milliers de kilomètres. Les premiers fonds pour ce nouveau drone seront alloués en 2024.

Ce dernier agira donc comme un multiplicateur de force pour le B-21, dont une centaine d’exemplaires devaient être développés a l’origine : au vu des retards quasi inexistant dans le programme de développement et d’essai du B-21 Raider, le Secrétaire pense qu’il est possible pour l’USAF d’augmenter la flotte de B-21 prévue (à son entrée en fonction l’année dernière, il parlait déjà de 145 B-21). D’ailleurs, le premier B-21 Raider vient tout juste de commencer ses essais statiques.

LE B-21 RAIDER, L’AVION D’ARME LE PLUS ÉVOLUÉ DE LA PLANÈTE, DÉBUTE SES ESSAIS DE ROULAGE.

Le vol inaugural s’approche désormais à grands pas. C’est la direction du constructeur américain Northrop-Grumman elle-même qui l’a révélé cette semaine : le B-21 Raider a quitté son hangar afin de commencer ses essais au solDans le jargon aéronautique cette phase très importante est appelée roulage et permet de préparer l’avion à son historique premier vol. On parle tout de même du futur bombardier stratégique de l’US Air Force, sans doute l’avion le plus furtif de sa catégorie.
Malgré une communication aux petits oignons le programme B-21 Raider demeure extrêmement mystérieux. L’avionneur Northrop-Grumman et l’US Department of Defense distillent les éléments d’information à son sujet avec parcimonie et bon escient. Le résultat est là : cette aile volante furtive est au cœur de toutes les attentes et de toutes les rumeurs. Certaines prétendent même que l’avion vole déjà.
Comme souvent avec les dites rumeurs elles n’ont rien de fondées, ou alors très peu.
Et c’est sans doute pour couper court à celles-ci que la communication s’est accélérée cette semaine sur le dossier du Northrop-Grumman B-21 Raider. Le premier à dégainer a été monsieur Tom Jones, actuel numéro 3 du groupe américain et responsable de Northrop Aeronautics Systems, puisqu’il a déclaré publiquement que les essais au sol avaient dépassé le niveau statique pour passer au mouvement. L’avion roule donc. On ignore cependant de quel B-21 Raider parlait Tom Jones.
C’est ensuite madame Darlene Costello, une des têtes pensantes de l’US Air Force auprès du Pentagone qui a enfoncé le clou à deux reprises. En premier lieu elle a confirmé que six B-21 Raider existaient désormais, à divers degrés d’assemblage. Lors d’un symposium en Floride elle a ajouté que les essais avançaient à un bon rythme et qu’elle était confiante quant au futur premier vol de l’aile volante.
Vous l’aurez compris les équipes de Northrop-Grumman et de l’US Air Force ne chôment pas à Palmdale en Californie. Pour mémoire c’est là qu’est sis l’Air Force Plant 42 où sont testés une partie des programmes américains parmi les plus secrets et les plus stratégiques. Le B-21 Raider est aujourd’hui le plus célèbre d’entre eux, pas forcément le seul. Ironie de l’Histoire les essais du Rockwell B-1B Lancer y furent menés alors même que c’est ce bombardier à géométrie variable que la nouvelle aile volante furtive doit à terme remplacer.
Il est donc désormais évident que le premier vol du Northrop-Grumman B-21 Raider interviendra dans le courant de cette année 2022. Peut-être aurons-nous une bonne surprise avant l’été.
Quoiqu’il en soit on remarque les très grosses différences de communications entre les Américains d’un côté et les Chinois et Russes de l’autre. Ces derniers développent également chacun un programme similaire, respectivement baptisé Xian H-20 et Tupolev PAK DA Poslannik. Mais ni Pékin ni Moscou n’a encore osé avancer quoi que ce soit de fiable.

JForum – Air & Cosmos

 

 

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