L’Autorité palestinienne au bord du gouffre financier

C’est un avertissement des plus alarmants que vient de lancer la Banque mondiale. Selon son dernier rapport, l’Autorité palestinienne fait face à une crise budgétaire d’une gravité sans précédent, la rapprochant dangereusement d’un effondrement financier aux conséquences potentiellement dévastatrices.

La situation s’est « considérablement détériorée » ces trois derniers mois, souligne l’institution financière internationale. En cause? Une « réduction drastique » des transferts fiscaux opérés par Israël et un plongeon massif de l’activité économique palestinienne.

Les sources de revenus de l’Autorité se tarissent à vue d’œil, creusant un déficit abyssal. Fin 2023, celui-ci atteignait déjà 682 millions de dollars, une somme couvrant les seules « dépenses publiques essentielles ». D’ici quelques mois, ce gouffre budgétaire pourrait se creuser jusqu’à 1,2 milliard de dollars.

Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle intervient dans un contexte régional hautement instable. Israël a récemment annoncé la rétention des taxes et droits de douane perçus pour le compte de l’Autorité palestinienne. Une décision controversée du ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui pourrait également ne pas renouveler l’autorisation permettant aux banques israéliennes de travailler avec leurs homologues palestiniennes.

Un double coup dur pour des caisses palestiniennes déjà exsangues. La Banque mondiale met en garde: l’aide étrangère et les arriérés de paiement aux fonctionnaires et fournisseurs sont désormais les seules bouées de sauvetage financières.

Au-delà des chiffres astronomiques, ce naufrage budgétaire engendrerait de lourdes répercussions humaines et sécuritaires. Quelque 292.000 emplois auraient déjà été perdus depuis octobre dernier en Cisjordanie et en Israël. Une précarité aggravée qui menacerait la stabilité régionale, au grand dam des intérêts israéliens selon des responsables américains.

Washington exhorte d’ailleurs la partie israélienne à permettre la poursuite des transactions financières « vitales » et à libérer les fonds palestiniens retenus. Un appel relayé par le G7, conscient des risques d’une rupture des « services essentiels » pour les populations.

Dans cette escalade de tensions, la fenêtre de tir pour désamorcer la crise financière se réduit dangereusement. Faute d’un déblocage rapide de la situation, l’Autorité palestinienne pourrait bien sombrer dans le chaos économique et social. Un scénario d’une violence inouïe pour les civils, mais aussi d’une grande instabilité pour l’ensemble d’une région déjà plongée dans une profonde tourmente.

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