La plupart des éditorialistes mettent en avant lundi la progression «sidérante» du Front national et non la courte victoire du PS à l’issue de la législative partielle du Doubs, dont les résultats résonnent comme un «avertissement» pour les scrutins à venir, aussi bien pour le PS que pour l’UMP.

 Les bulletins de vote de la législarive partielle du Doubs, le 8 février 2015 dans un bureau électoral de Pont de Roide

Le FN est maintenant le plus grand parti de France, et face à ce phénomène les partis traditionnels continuent la politicaillerie sidérante comme ce fut le cas à l’UMP. Sarkozy dans cette affaire n’a pas été à la hauteur, quant à ses adjoints qui se sont illustrés par des propos contradictoires, nous ont montré que ce parti n’est plus gouverné.

«Le PS aurait tort de voir dans sa petite victoire d’hier le signal de la reconquête», souligne Paul-Henri du Limbert (Le Figaro). «Le FN a devancé la gauche au premier tour, et s’est incliné de justesse au second, signe le plus tangible de la grande migration de l’électorat populaire vers le parti de Marine Le Pen». «Mais», ajoute-t’il, «l’avertissement le plus sévère» vise l’UMP, «éliminée au soir du premier tour et incapable d’adresser un message clair à ses électeurs».

«Le FN n’était pas loin de l’emporter dans cette vieille circonscription socialiste», écrit Laurent Joffrin (Libération).» La gauche a senti le vent du boulet: elle doit se livrer au plus vite à un examen de conscience.»

La «sidérante l’ascension du Front National, se hissant aux lisières d’une première conquête historique en duel», analyse Alain Dusart (L’Est Républicain) est un «avertissement» et un «prélude à d’autres lendemains électoraux qui déchanteront.

«L’UMP s’en sort aussi groggy, avec un président mis en minorité et une porosité désormais évidente dans les reports de voix UMP et FN», poursuit-il. «Par effet mécanique, la dynamique FN est enclenchée malgré les apparences trompeuses de cette frêle victoire, révélatrice d’une rupture cruelle entre les stratèges des états-majors politiques parisiens et la souffrance d’un électorat, notamment rural, prêt à renverser la table».

«Dans une circonscription meurtrie par la désindustrialisation avec le déclin de l’usine Peugeot, les politiques traditionnelles trouvent de moins en moins d’écho», renchérit Matthieu Verrier (La Voix du Nord).

«Le PS gagne, le FN chante, l’UMP trinque», résume Jean-Louis Hervois dans La Charente Libre, soulignant que «la férocité des échanges entre Sarkozy et Juppé donne le ton de ce que sera la primaire à droite» tandis que «Le Pen en embuscade s’en régale déjà.»

Pour Jacques Camus (La Montagne) c’est «une cote d’alerte qui a été atteinte hier. Certes, le candidat socialiste a gagné sur le fil, mais dans ce duel de second tour, le FN a approché la barre des 50 %. Autrement dit, le parti de Marine Le Pen s’installe pleinement dans le scrutin majoritaire en confirmant l’émergence dans notre pays d’un tripartisme politique qui bouleverse les cartes.»

«Le mouvement de Marine Le Pen grignote, s’installe, s’enracine», martèle Pascal Coquis des Dernières Nouvelles d’Alsace. «Il faudra une vraie réponse politique, économique et sociétale pour espérer enrayer cette progression-là.»

Or «la façon dont PS et UMP ont réagi lors de cette partielle est plus qu’inquiétante», avertit Raymond Couraud (L’Alsace). Les socialistes au pouvoir poursuivent imperturbablement «des réformes impopulaires, aux résultats aléatoires» tandis que l’UMP «fait ce qu’elle sait faire de mieux: le pire, avec ses joutes internes qui camouflent une absence de programme».

JForum avec AFP

 

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