L’argent liquide saoudien est le nerf de la guerre de l’Egypte contre Daesh après le retrait américain. 
Le groupe vassal de Daesh dans le Sinaï vient d’être étoffé par de nouveaux commandants directement venus de Raqqa [comme c’est aussi le cas dans le Sud-Syrien à la fontière de la Jordanie et du Golan]. Ils ont voyagé clandestinement pour prendre les commandes des opérations terroristes contre l’Egypte et contre Israël. 


Un groupe expéditionnaire de Daesh accroche le drapeau sur un avant-poste de la soi-disant Force Multi-Nationale, précédemment tenu par les Américains dans le Nord Sinai

La première visite au Caire du Roi Saoudien Salman Bin Abdulaziz, jeudi 7 avril, annonce un nouveau chpitre dans la guerre contre Daesh -Etat Islamique dans le Sinaï, qui sera aussi mené à coups de pétrodollars contre les poitrine guerrières des Djihadistes. Le Monarque a amené au Président Abdel -Fattah El-Sissi deux énormes chèques : une garantie de 20 milliards de $ pour couvrir les besoins en pétrole des 90 millions d’Egyptiens au cours des cinq années à venir et un autre de 1, 5 milliards de $ enregistré, de façon euphémiste sous les titre pompeux de « Développement du Sinaï ». 

Deux-Tiers de cette dernière somme – un bon petit milliard de dollars – sont entièrement affectés, selon les sources des renseignements militaires de Debkafile – pour sevrer 13 grands chefs de tribus bédouines et les détourner de leur engagement à fournir des djihadistes et d’autres services d’approvisionnement au Wilayat Sayna (la branche de Daesh dans le Sinaï) – l’ex Ansar Baït Al Maqdis. L’armée égyptienne va aussi acquérir des instruments de haute technologie en matière de renseignements, afin de combattre le groupe terroriste qui détient la péninsule entre ses griffes.

L’arrivée du Roi Salman au Caire, sa première visite depuis son ascension au trône en janvier 2015, fait suite à un brutal ralentissement des opérations de la sécurité égyptienne, face à la menace omniprésente de Daesh, à cause de trois évolutions dérangeantes au cours de la dernière semaine de mars :

1.  Un vaste groupe d’officiers supérieurs au sein de Daesh est arrivé dans le Sinaï depuis les quartiers-généraux de Raqqa en Syrie, afin de prendre le commandement des opérations contre l’armée égyptienne et les forces de sécurité. Leur arrivée coïncide grossièrement avec le même genre de transfert vers le Golan d’un autre groupe d’officiers chevronnés, afin de renforcer les Brigades des Martyrs de Yarmouk qui sont posés entre Dera’a et le Golan.

Les commandants islamistes ont voyagé vers le Sinaï à travers l’Irak et la Jordanie et ont été transportés par ferries via le Golfe d’Aqaba dans des bateaux de contrebandiers.

2. Ils transportent des ordres supplémentaires de monter des opérations terroristes contre Israël à partir du Sinaï. L’un de leurs plans consisterait à faire des débarquer par la mer des commandos sur les plages israéliennes, de la même façon que des hommes armés de fusils d’assaut ont provoqué de véritables massacres dans des stations balnéaires en Tunisie (Sousse) et dans le sud de l’Egypte.

3.  Daesh a importé dans le sinaï, grâce aux réseaux de contrebandiers bédouins un nouveau type d’engins explosifs improvisés ultra-puissants (IED), sur lesquels des militaires égyptiens et des forces de sécurité et des renseignements sont récemment tombés, avec des effets meurtriers, sur les routes du Sinaï.

Les hommes des tribus bédsouines posent une menace qui englobe tous les problèmes, pour les forces égyptiennes. Ils sont les yeux et les oreilles des terroristes pour détecter et trahir leurs moindres mouvements dans la totalité de la péninsule. En outre, des centaines de « messagers » à motocyclette ou à dos de chameaux ramènent des informations ou des ordres d’un commandant de Daesh à l’autre avant qu’ils ne décident s’il faut frapper ou plutôt aller se cacher, en prévision d’un assaut égyptien imminent.

En employant ces courriers humains itinérants, les agents opérationnels de Daesh échappent à toute traçabilité par les réseaux de communication via les satellites, téléphones mobiles et réseaux sociaux, toujours susceptibles d’être sous écoutes.

Un autre service fourni par les indigènes Bédouins découle de leur très vaste réseau de contrebande, qui couvre 11.000 kilomètres allant de laville de Derna à l’Est de la Libye jusque dans l’ouest de l’Irak et traverse toute l’Egypte, le Golfe d’Aqaba et la Jordanie.

Au total, les tribus bédouines sont la ligne de vie et la planche de salut de l’Etat Islamique dans le Sinaï : ils déplacent des forces et des postes de commandement de pays en pays grâce à leurs pistes clandestines et procurent n’importe quel article ou arme dont Daesh puisse avoir besoin, afin de poursuivre ses campagnes de violence, depuis les missiles jusqu’aux nouvelles voitures de marque venant directement des lignes de production japonaises ou sud-coréennes.

Aucun service d’espionnage ou d’antiterrorisme, qu’il soit égyptien, américain ou israélien, n’a jamais réussi à pénétrer le foyer central et secret de la contrebande bédouine, d’où partent tous les ordres vers la toile tentaculaire de ce réseau.

Israël a ses propres problèmes de nature toute spéciale avec ce réseau, puisqu’il dessert également l’organisation terroriste palestinienne du Hamas et d’autres groupes radicaux de la Bande de Gaza.

Daesh et cette vaste machinerie bédouine de trafics en tous genres se sont démultipliés au cours de ces dernières semaines, au point de représenter des risques majeurs, non seulement pour la stabilité du régime Sissi au Caire, mais aussi pour l’Arabie Saoudite et ses route d’acheminement du pétrole à travers le Golfe et le Canal de Suez.

Les dirigeants saoudiens ont, par conséquent, décidé de neutraliser cette menace en réduisant au maximum la dangereuse symbiose entre les tribus bédouines du Sinaï et le Wilayat Sinaï de Daesh, en utilisant les mêmes moyens que dans le cas de leurs efforts de paix au Yémen, c’est-à-dire, en s’achetant par de grosses sommes de cash la loyauté des chefs tribaux renégats.

Le Roi Salman a tendu un chèque a Président El-Sisi d’un milliard de dollars, remis aux renseignements égyptiens pour être dépensés à éloigner des terroristes les chefs des tribus bédouines. La somme restante d’un demi-milliard de $ est disponible pour que l’armée égyptienne acquiert des systèmes sophistiqués de renseignements, dont des drones avancés et d’autres articles que les Américains ont mis en suspens alors qu’ils les leur avaient promis. 

L’effort mené pour transformer la guerre anti-terroriste en simple concurrence financière comporte ses propres risques inhérents à l’exercice :

Les Saoudiens peuvent découvrir que Daesh est en capacité de rivaliser avec eux dollar contre dollar, plutôt que d’abandonner ses accès à la machinerie de contrebande la plus étendue de la région. En outre, les chefs des Bédouins du Sinaï sont parfaitement capables d’empocher l’argent des deux côtés et de continuer leurs trafics comme auparavant.

La veille de l’atterrissage du roi Salman au Caire, on a laissé fuité à Washington que l’Administration Obama médite l’éventualité de mettre un terme ou en tout cas réduire les opérations de sa Force Multinationale d’Observation, puisque les Casques Bleus sont devenus des cibles faciles pour les terroristes islamistes.

La Maison Blanche n’a pas encore répondu à la demande urgente d’El-Sissi d’un appui militaire américain pour soutenir les efforts de l’Egypte au bord du naufrage, afin d’infléchir la présence de Daesh dans la Péninsule, et alors que les responsables américains déclarent constamment leur engagement ferme à mener la guerre contre le terrorisme global.

Cette semaine, l’Arabie Saoudite s’est montrée prête à s’engouffrer dans la brèche laissée béante par l »indifférence de Washington.

DEBKAfile Reportage Exclusif 8 avril 2016, 9:50 AM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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