L’allumage des bougies de ‘Hanoucca pour des soldats sur le front ?

Par Rav Henri Kahn

Le rav Yits’hak Zilberstein a traité hier dans son cours hebdomadaire de tous les lundis soir, dans la synagogue « centrale » de Ramat El’hanan, la question suivante : « Quelqu’un est venu de l’armée et a posé une question, j’ai dit : « Bénis toi ». Ce jeune soldat est à Gaza et n’a pas d’huile pour allumer une bougie de Hanoukka, et il demandait s’il pouvait prendre de l’huile du réservoir du tank et l’allumer dans une maison ou une pièce où il dormira, à Gaza ? Je lui ai dit que vous le pouviez sans aucun doute, pourquoi, parce qu’il prend cette huile pour une bougie, et il n’a pas besoin de plus que cela, cela vaut quelques centimes, et l’armée est intéressée à ce que vous ayez le mérite de l’allumage d’une bougie de Hanoukka, bien sûr qu’elle lui fera plaisir… cela ne fait aucun doute, vous pouvez la prendre et l’allumer, et qu’on dise aux militaires que vous le ferez et que cela vous sera bénéfique et tout le monde. »

Dans la foulée, le rav a continué par la question d’allumer des bougies de Hanoukka à l’entrée du char, lorsqu’il s’agit de soldats qui restent toute la nuit dans le char et y mangent et y dorment. Il a rapporté que son beau-père rav Elyachiv zatzal a statué que les bougies de Hanoukka ne pouvaient pas y être allumées, car un tank n’est pas fait pour s’asseoir et en profiter comme une maison, et en conséquence, il n’est pas possible d’y appliquer la mitsva d’allumer des bougies de Hanoukka.

Après cela, le rav Zilberstein a ajouté, surprenant avec une nouvelle décision halakhique, disant : « La vérité est qu’il me semble que quiconque se trouve à Gaza, alors qu’il ne sait pas où les terroristes vont se faufiler et l’attaquer, est exempté de la mitsva d’allumer les bougies de ‘Hanoukka. Ce n’est pas considéré comme une maison, il y dormira peut-être, mais pas de manière normale et calme. Je pense qu’il n’a pas à allumer ces bougies, seule sa femme à la maison ou un messager chez lui l’allumera pour lui. Il ne peut pas l’allumer là-bas, il est en état de guerre, et il n’a pas la concentration pour l’allumer dans une telle circonstance et est constamment immergé et effrayé par la guerre, chaque instant de séjour là-bas est un danger pour la vie, les terroristes rampent sous terre là-bas, ce sont des animaux maléfiques, à mon humble avis. Une bougie de Hanoukka est faite pour louer l’Eternel ; or quiconque se trouve là-bas pour faire la guerre n’est pas dans un état de remerciement et de louange mais dans un état de danger, demandant grâce pour que lui et ses amis survivent. S’il le veut, il peut allumer sans bénédiction, mais il ne peut pas dire la bénédiction car il se trouve dans un endroit dangereux. »

Le rav a conclu ses propos en disant que nous devons profiter de cette période, c’est une période de miracles, il peut y avoir de nombreux miracles, et comme expliqué dans les décisions, les jours de Hanoukka, il est permis de prier pour que les personnes en besoin de miracles y aient droit, tout comme nos ancêtres ont été bénis à cette époque, ainsi D’ fera des miracles et des prodiges pour nous en ces jours !

JForum.fr avec www.kountrass.com

Hanoucca: la fête en 8 dimensions (vidéos)

On peut donner huit explications du mot hanoucca qui désigne la fête qui commencera dans la soirée du  jeudi 7 décembre 2023, selon le calendrier hébraïque,  le 25 Kislev 5784.

1) ‘Hanoucca signifie avant tout « inauguration ». En effet, le sanctuaire du désert, le Michkan, fut achevé, dans ses différentes composantes, le 25 Kislev, soit le jour de Hanoucca …

Ce jour aurait donc dû être le jour de l’inauguration du Michkan, yom ‘hanoucat hamichkan …

Mais finalement c’est au 1er Nissan que revint le privilège d’être le jour de son inauguration, jour qui fut couronné de 10 couronnes, comme nous l’enseignent nos maîtres de mémoire bénie.

Si le dévoilement de la Présence divine se fait visible lors du 1er Nissan, c’est le 25 Kislev qu’elle brille, mais de façon cachée.

A nous de capter sa lumière, à travers les nérot que nous allumons, jour après jour.

2) ‘Hanouka, c’est aussi ‘hanou – caf hé, c’est à dire ils se sont reposés le 25. En effet, après la victoire des ‘Hashmonayim (Macchabées) sur les Grecs, les juifs victorieux entrèrent dans le Temple et découvrirent la petite fiole d’huile intacte, portant le sceau du Cohen gadol.

C’était, semble-t-il, le 25 Kislev. Le 25 Kislev renvoie à la 25 ème étape du déplacement des enfants d’Israël, lors de la traversée dans le désert : il s’agissait de ‘Hachmona, une allusion au ‘Hachmonayim, les ‘Hasmonéens qui repoussèrent l’ennemi.

Le 25 renvoie aussi au 25 ème mot de la Torah qui n’est autre que le mot : or, la lumière …

3) ‘Hanouka, c’est aussi le ‘hinoukh – hé, l’éducation que nous dispense notre Créateur.

En effet, l’huile qui alimente la mèche correspond à la connaissance du maître qui dispense l’enseignement.

Le maître de la Torah doit alimenter l’élève, c’est à dire la mèche, en connaissance, représentée par l’huile.

On ne doit pas retirer brutalement sa main, au moment où on allume la mèche, car il faut accompagner l’élève, jusqu’à ce qu’il devienne mature, pour prendre son envol.

C’est au maître de Torah de dispenser la connaissance nécessaire, celle qui va correspondre au « Ner » de son élève, c’est à dire à ses degrés Néfesh – Roua’h (initiales de Ner), autrement dit son âme.

C’est à dire que la connaissance se veut attachement et lien : elle fait adhérer les âmes entre elles, et les unit ensuite au divin.

Mais pour recevoir la lumière de la connaissance du maître, celle qui fera croître le Ner, l’âme, il faut un Kéli. Le mot Kéli signifie « comme moi » ..

Le maître authentique offre le Kéli à son élève en lui disant : sache que toi aussi, tu peux devenir Ké-li, comme moi ! Car la finalité de l’éducation et de l’enseignement, c’est de faire des élèves des maîtres à leur tour …

Cela signifie réveiller le potentiel de bien qui se trouve à l’intérieur de l’âme de l’élève, autrement dit l’allumer en la faisant vibrer …

4) ‘Hanouka, c’est aussi la sérénité et la paix de l’esprit … En effet, ‘hanou désigne le fait de se reposer, alors que la syllabe « cah » fait allusion à « coh » qui désigne un certain degré de prophétie, autrement dit une purification et un raffinement de la faculté d’imagination.

En regardant les lumières de ‘Hanouka, on purifie son esprit et on apaise les conflits mentaux, c’est à dire la difficulté à choisir entre deux choses. Ainsi, l’esprit n’est plus divisé, mais gagne en sérénité : il se repose …

Cette force de lucidité et de clairvoyance rappelle que Hanouca s’oppose à l’imagination débridée.

Médamé, l’un des termes pour désigner l’imagination, a la même valeur numérique que ‘Hanouca (89), elle en est sa contre-partie.

5) ‘Hanouka, c’est aussi les mêmes lettres que kavana – ‘heit c’est à dire « intention – 8 ».

Cela signifie que nous devons apprendre de la fête de ‘Hanouka à ressentir davantage les miracles quotidiens que le Créateur du monde réalise en notre faveur : il s’agit de la dimension du 8, qui transcende la nature, marquée par le chiffre 7, l’huile de la petite fiole ayant brûlée pendant 8 jours, alors qu’elle n’aurait dû tenir qu’un seul jour.

C’est là notre intention (kavana) : nous focaliser sur le 8, c’est à dire sur l’au delà de la nature.

C’est le monde à venir, la finalité éternelle qui est bonne, le huitième degré dans les mondes spirituels, en partant de bas en haut, depuis la Malkhout jusqu’à Bina (le monde à venir), celle-ci étant le huitième degré.

6) ‘Hanouka, c’est aussi né’haké, nous patienterons … Parce que l’exil est long, si long. Nous avons tant souffert …

Alors, dans Sa bonté, le Maître du monde éclaire notre obscurité et nous crie : « Patience ! La délivrance vient ! Courage ! ». Si nous incluons le Vav dans le mot né’haké, nous formons l’expression : « né’haké – Vav ».

« Nous patienterons (jusqu’au) 6ème ». Il s’agit d’une allusion à cet enseignement mentionné dans notre tradition, à savoir qu’Israël sera délivré au cours du 6ème millénaire, qui commença en l’an 5000 (1240).

Cela fait 783 ans que ce 6 ème millénaire est entamé et nous espérons que très prochainement, D. béni soit-Il mettra un terme à notre exil.

Ce sera alors le rassemblement des exilés, le kibouts galouyot.

D’ailleurs, quand le mot ‘hanouca est écrit sans Vav, le son « ou » est marqué par la voyelle koubouts (trois points en diagnonale), dont le nom évoque le rassemblement kibouts …

7) ‘Hanouka, c’est aussi le dévoilement de la lumière divine, des mondes les plus élevés, jusqu’à nous.

C’est pour cela que durant cette fête brille la lumière du Machiah.

En effet, dans l’écriture d’un séfer Torah, la lettre ‘Heit (première lettre du mot ‘hanouka) porte un petit toit qui réunit les deux parties de la lettre.

Ce petit toit fait allusion à Keter, la couronne, le degré le plus élevé des mondes spirituels.

En dessous de ce petit toit, les deux parties de la lettre ‘Heit font allusion à la ‘Hokhma, la Sagesse divine qui donne vie (‘Hiyout lié à la lettre ‘Heit) à tous les mondes.

La lettre Noun (deuxième lettre du mot ‘hanouca) est associée à l’Intelligence divine Bina, caractérisée par ses 50 portes (Noun vaut 50 en valeur numérique).

Puis le Vav correspond aux 6 degrés inférieurs, qui s’étendent de ‘Hessed, la bonté, jusqu’à Yessod, le fondement, soit les degrés ‘Hessed, Guevoura, Tiféret, Netsa’h Hod et Yessod, en tout 6, comme la valeur numérique du Vav de ‘Hanouka.

Enfin, les deux dernières lettres (le Caf et le Hé) forment le mot Coh, qui désigne la Présence divine, appelée Malkhout, la Royauté divine.

Leur valeur numérique 25 rappelle la finalité de notre service divin : unifier tous les mondes au Créateur, à travers la proclamation de l’Unité divine, par le Chéma, dont la célèbre phrase comporte précisément 25 mots.

8) ‘Hanouka, c’est enfin ‘Heit – Noun – Vav – Caf – Hé : les 25 lettres de la proclamation du Chéma (Caf Hé) arrangés en 6 mots (Vav) qui sont Chéma Israël H’ Elokénou H’ E’had conduisent à l’union du ‘Heit et du Noun c’est à dire à l’union du soleil (‘hama-Tiferet) et de la lune (lévana-Malkhout) c’est à dire des deux principes essentiels donneurs et receveurs, par lesquels la bénédiction s’étend à tous les mondes : c’est alors que nous trouvons grâce ‘hen (‘Heit et Noun) aux yeux du Créateur et que nos prières sont exaucées, par le mérite de l’étude de la Torah, comme l’enseigne Rabbi Na’hman de Breslev zatsal dans la première leçon du Likouté Moharan.

Hanouka 2021, 2022 et 2023 - Date et origines - iCalendrierHanoucca 5784-2023
De la soirée du jeudi 7 décembre
À la soirée du vendredi 14 décembre
Shmouel  DARMON

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Marco 22

Joyeuses fêtes d’Hanoukka à tous les Juifs de France et d’Israël.

Marco,