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La zone de sécurité virtuelle d’Israël ©

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Circonspecte et prudente, la politique israélienne a, au cours de ces cinq années passées, largement réussi à endiguer la guerre civile syrienne en l’empêchant de déborder sur le territoire israélien.

Cela a été réalisé grâce à la culture minutieuse d’une relation de travail avec les milices rebelles de l’autre côté des Hauteurs du Golan, en simultané avec une préparation à agir en des occasions décisives afin de neutraliser les dangers imminents.

Le succès d’une telle politique est fragile par définition, tout comme l’est le calme qu’on peut en attendre. Un seul dérapage peut radicalement transformer la situation. Au cours des dernières semaines, on observe une légère hausse des incidents à la frontière, bien qu’une dégradation générale semble toujours éloignée.

Des soldats de réserve qui servent le long de la ligne de frontière décrivent une réalité selon laquelle autant le régime que les rebelles sont engagés dans une recherche de tests constants afin de vérifier l’état d’alerte des forces israéliennes, en cherchant à tirer avantage de tout manque momentané d’attention.

Israël répond à toutes les illustrations de tirs contre le territoire israélien, y compris quand cela semble survenir par inadvertance, plutôt que de s’inscrire dans une démarche délibérée. L’intention reste de maintenir la guerre loin de la frontière.

L’une des conséquences imprévues de cette politique est l’émergence de petits emplacements de tentes tout près de la ligne de démarcation. Les réfugiés ont pris la route de la zone frontalière, en supposant que l’Armée syrienne tendra plutôt à éviter de faire feu.

Le mois de juillet a été laborieux. Le 4 juillet, la barrière ta subi des dommages techniques à cause de tirs de l’Armée Syrienne. Israël a répliqué en frappant deux cibles du régime.

Puis, le 18, un drone a été expédié à travers la frontière d’Israël. Israël a tenté de l’abattre mais les frappes sont restées infructueuses – les responsables russes ont, par la suite, avoué que l’engin sans pilote appartenait bien à l’armée russe.

Une semaine plus tard, Israël a répliqué à des obus de mortier perdus d’origine syrienne échouant sur le territoire israélien. Un avion israélien a détruit l’emplacement du mortier.

On a assisté, en juillet, à une visite inattendue dans la zone de Quneitra du général iranien commandant des forces paramilitaires des Bassijs, Muhammed Reza Naghdi

Il y a aussi eu des reportages sur des bulldozers israéliens opérant dans la zone démilitarisée à l’Est de la barrière technique, dans le secteur entre Ein Zivan et Quneitra.

Ce reporter, Jonathan Spyer, a été témoin des preuves de ce travail, lors d’un récent séjour sur le Golan.

Le régime Assad et ses alliés ne contrôlent que quelques points névralgiques le long de cette frontière. La plupart est détenue par des forces rebelles, que les soldats de Tsahal stationnés à l’un des postes frontaliers décrivent comme un mélange de groupes armés appartenant au Jabhat al Nusra (ou « Armée de la Conquête » après sa prétendue « rupture » officielle avec Al Qaïda, pour ses besoins publicitaires) et d’autres milices rebelles.

La partie sud de la frontière, cependant, est une zone d’inquiétude bien plus grande. Elle est détenue par les Brigades de Khaled Ibn al-Walid, une franchise de l’Etat Islamique précédemment passée par Al Qaïda, qu’on a connue comme les Brigades de la Shuhada (des Martyrs) al-Yarmouk.

L’hypothèse israélienne est qu’à un certain moment, cette organisation retournera certainement ses armes contre Israël. Dans le m^peme temps, les deux camps s’observent étroitement l’un l’autre.

L’entrée de rebelles et de civils blessés à travers la barrière de la frontière est une occurrence régulière, comme l’est le transfert d’aide humanitaire. L’ONU est l’organisme qui facilite ce processus.

Tout cela semble se dérouler en douceur.

Le son des tirs d’armes à feu ponctue les jours et les nuits sur le Golan. Parfois, il s’agit de l’explosion distante, mais de mauvais augure d’un « boom » de l’artillerie lourde, peut-être même depuis la zone sud de Damas. La capitale syrienne n’est qu’à 70 kms. A d’autres moments, on peut entendre le crépitement d’armes légères. C’est plus proche, et sans doute la preuve d’une escarmouche entre des rebelles et les djihadistes de Khaled Ibn al-Walid. Mais du côté israélien de la frontière , le vin est bon, les restaurants sont ouverts, les jours de l’été semblent sans fin.

Comment est-ce que tout cela risque de se finir? Est-ce que cette partition en cours de la Syrie tiendra sur la longueur du temps, faisant de ces arrangements entre milices à travers la frontière et  des relations ainsi engendrées une sorte de statut tacite permanent? Peut-être. Mais en jugeant l’orientation future probable des événements, il est nécessaire d’élargir l’angle d’optique et d’observer les événements qui se déroulent plus au nord.

L’une des batailles cruciales de la guerre civile syrienne est en cours dans la province d’Alep, bien plus loin au nord. Le régime a verrouillé l’Est d’Alep contrôlé par les rebelles (à majorité islamistes) au début août. Les rebelles semblent avoir brisé ce siège par au moins deux fois depuis. Mais les résultats restent encore incertains.

Si le régime réussit à reprendre Alep en totalité, cela marquera un revers décisif pour la rébellion. Cela ouvrir la voie à une campagne du régime pour reprendre tout le nord rural. Si cela aussi est une victoire, alors viendra ensuite le tour de la zone frontalière du Sud syrien.

Un tel revirement des événements n’a rien d’inévitable et peut ne pas survenir. Mais si c’est le cas, cela signifiera que les arrangements tendus, mais stables qu’Israël a bâti au cours de la demi-décennie précédente touchera à sa fin. Il est possible que les préparatifs autour de la barrière frontalière se déroulent en anticipant sur cette éventualité. Si cela se concrétisait, la zone de sécurité virtuelle établie par Israël à travers la ligne frontalière s’avérerait ne plus être qu’un des épisodes transitoires, bien que fascinants de la guerre civile syrienne.

jpost.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Jcg

Toutes ces zones resteront peu sures pour Israel ,jusqu a la nuit des temps ! Rebelles pas rebelles troupes gouvernementales et autres ,seront toujours un danger pour nous .
Entre temps ,la sotuation se degrade en eurabia ou la conquete arabe s accelere , il n y a rien a attendre d autant plus qu hussein obama a volontairement seme le desordre planetaire .
Peut etre qu avec trump s il a veritablement de volonte ,il pourra renverser la vapeur ,mais les degats sont considerables ,plantaires .
Dans tout cela Israel doit surnager ,et comme aujourd hui naviguer a vu en eau trouble .
Est ce que le cspitaine a suffisament de poigne ,je le pense bien qu a la  » goche  » dr la knesset il y a des vents contraires avec un mauvais soufle venant d eurabia .