La Turquie coupe tous les ponts commerciaux avec Israël

La Turquie coupe tous les ponts commerciaux avec Israël

Dans un geste sans précédent, marquant l’apogée des tensions avec Israël, la Turquie a annoncé la suspension totale de ses relations commerciales avec l’État hébreu. Cette décision radicale, prise sous la férule du président Recep Tayyip Erdogan, intervient dans un contexte du conflit israélo-palestinien.

Selon le ministère turc du Commerce, toutes les transactions d’exportation et d’importation impliquant Israël ont été interrompues avec effet immédiat. Ankara justifie cette mesure par « l’aggravation de la tragédie humanitaire » dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, théâtre d’affrontements meurtriers ces dernières semaines.

Les autorités turques ont clairement affirmé que cet embargo commercial ne sera levé que lorsque le gouvernement israélien permettra « un flux ininterrompu et suffisant d’aide humanitaire » vers Gaza. Une condition sine qua non qui témoigne de la fermeté d’Ankara face à la crise actuelle.

Cette décision turque constitue un véritable camouflet pour Israël, qui pensait avoir apaisé les tensions en augmentant récemment ses livraisons d’aide à destination de l’enclave palestinienne. Manifestement, ces efforts se sont révélés insuffisants aux yeux d’Ankara.

Le fossé se creuse davantage entre les deux pays, qui entretenaient pourtant des liens commerciaux florissants, avec des échanges annuels avoisinant les 7 milliards de dollars en 2023. Désormais, la Turquie exige d’Israël des gages concrets en faveur des Palestiniens avant d’envisager une normalisation des relations économiques.

Cette crise a également des répercussions géopolitiques majeures. Israël, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Israel Katz, a dénoncé le « comportement de dictateur » d’Erdogan, l’accusant de violer les accords commerciaux internationaux. Une contre-offensive diplomatique est désormais à l’œuvre, Israël cherchant activement des alternatives commerciales, en se tournant vers la production locale et d’autres partenaires internationaux.

Dans cette confrontation à hauts risques, la Turquie semble prête à assumer les conséquences économiques de sa décision, démontrant ainsi la profondeur de son soutien à la cause palestinienne. Un bras de fer aux lourdes conséquences géopolitiques s’annonce entre Ankara et Tel-Aviv, dont l’issue reste incertaine.

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