La troisième élection d’Israël résoudra-t-elle sa crise politique? Faible taux de participation prévu

Mardi matin, le 3 mars, Israël saura qui a gagné et qui a perdu sa troisième élection en un an. L’ampleur du taux de participation portera un message tout aussi crucial. Malgré les efforts de tous les partis pour lutter contre la fatigue électorale, il est probable que plus d’électeurs que d’habitude resteront à l’écart de leurs bureaux de vote pour deux raisons (qui n’ont rien à voir avec le coronavirus) :

  1. Le manque de conviction des dirigeants pour succéder au Premier ministre en exercice Binyamin Netanyahu et à son Likoud de droite après quatre mandats. Il est difficile de voir beaucoup de différence sur les questions entre le Likoud et Kahol Lavon, le nouveau parti créé il y a un an dans le but exprès de renverser Netanyahu. Ce n’est plus une nouveauté, Benny Gantz and Co. n’ont pas réussi à trouver un message attrayant.
    L’espace de centre- gauche et du centre est vide depuis la dissolution historique du parti travailliste, tandis que les partis de gauche continuent de s’autodétruire. Kahol Lavon n’a pas réussi à présenter une alternative convaincante au gouvernement pour contester la suprématie du camp de droite avec toutes ses nuances.
  2. Répulsion générale de la campagne de médisance ne visant qu’à traîner autrui dans la boue, qui a sombré dans le caniveau comme jamais auparavant dans l’histoire électorale d’Israël. Les candidats de tous les côtés ont profité de leur dernière apparition avant le jour du scrutin pour salir leurs adversaires. À un stade précédent, Netanyahu a essayé de mettre en évidence ses réalisations pour impressionner l’électorat comme une tactique pour abattre ses adversaires inexpérimentés et jamais testés à Kahol Lavan. Les gens bâillaient aux corneilles. Ce n’est que lorsqu’il a eu recours, au dernier tour de la campagne, à des tactiques négatives que le Likud a commencé à creuser l’écart avec un Kahol Lavan de plus en plus désespéré.

Les derniers sondages d’opinion avant l’élection ont donné à Netanyahu la côte de Premier ministre à 44% camparés aux 32% pour Gantz. Les campagnes de Kahol Lavan et du Likoud sont devenues vicieuses, mais les méthodes d’amateurisme et l’arrogance du nouveau parti sont tombées à plat contre la stratégie des professionnels politiques du Likoud, et ses enthousiastes des premiers jours ont commencé à s’éloigner et à regarder autour d’eux avec désespoir.

Mais surtout, le souhait primordial de l’électeur, qui a été démontré par l’impasse des deux élections précédentes entre les deux principaux partis, était et reste pour lui de voir les forces se rejoindre en vue d’un gouvernement d’unité et de partage du pouvoir suffisamment stable pour durer tout la durée du mandat. Cependant, rien n’a été plus étranger que le concept d’unité dans cette campagne. En tout cas, Kahol Lavan avait juré de ne jamais siéger dans le même gouvernement que Netanyahu.

Par conséquent, même si le Likoud sort du vote de lundi en tant que plus grand parti et que Netanyahu se voit à nouveau attribuer la formation du prochain gouvernement – une tâche qu’il n’est pas parvenu à mettre en oeuvre  lors des deux derniers tours – il est loin d’être sûr qu’il pourra extirper Israël hors de sa crise politique. Tout dépend de la question de savoir si son bloc religieux de droite obtient une majorité de 61 sièges à la Knesset. Si tel est le cas, le nouveau gouvernement, même s’il sera plus qu’occupé à sortir le budget et d’autres missions du gouvernement de leur longue inertie, sera chargé d’un travail de réhabilitation majeur pour le système politique national en difficulté. Mais avant même de se lancer dans ces tâches herculéennes, Netanyahu est confronté à son procès pour corruption deux semaines seulement après les élections.

Netanyahu a déclaré qu’il ne demanderait pas une grâce présidentielle ou une négociation de plaidoyer. Il n’a pas non plus précisé s’il comparaîtra sur le banc des accusés lors de son procès ou s’il laissera le soin à ses avocats de défendre son dossier. Les élections du 2 mars, quoi qu’il en soit, laisseront donc non résolus une multitude de problèmes concernant le système politique et juridique du pays.

Will Israel’s third election resolve its political crisis? Low turnout predicted

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