La Syrie Face à un Nouveau Défi : Vers une Sécurité Unifiée Post-Assad

Après plus de treize années de guerre civile ayant dévasté la Syrie et fragmenté le pays, le nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Sharaa, connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Julani, s’emploie à rassembler les différentes factions armées sous une structure de sécurité unifiée. Cette initiative intervient dans un contexte de vide de pouvoir consécutif à la chute du régime de Bachar al-Assad et à la dissolution de l’armée syrienne.

L’Héritage d’une Guerre Fragmentée
La guerre civile syrienne a engendré la prolifération de groupes armés, rendant difficile toute tentative de stabilisation durable. Depuis la prise de pouvoir par Julani le 8 décembre, le nouveau gouvernement s’est fixé comme priorité l’intégration des diverses factions armées dans une infrastructure de défense nationale. Ces efforts se traduisent par des négociations intensives avec des acteurs clés de la rébellion et des représentants de minorités, notamment les Druzes et les différents groupes soutenus par des puissances étrangères.

Des Rencontres Stratégiques pour l’Unité
Depuis la chute de Damas, Julani a multiplié les rencontres avec des figures influentes des régions du nord, du sud et de l’est de la Syrie. Parmi ces interlocuteurs figurent des membres de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie, ainsi que des représentants d’anciennes factions réconciliées avec le régime d’Assad. Selon l’agence officielle SANA, une réunion majeure s’est tenue le 24 décembre, aboutissant à un accord pour dissoudre les factions armées et les intégrer sous la tutelle du nouveau ministère de la Défense.

Le choix de Murhaf Abu Qasra, ancien commandant militaire du groupe Ha’yat Tahrir al-Sham (HTS), au poste de ministre de la Défense illustre la volonté d’inclure des figures issues de la rébellion dans les nouvelles institutions. Cette approche vise à réduire les tensions internes tout en consolidant l’unité nationale.

Des Enjeux Régionaux et Internationaux
Malgré ces avancées, des interrogations subsistent concernant l’intégration des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, dans l’est du pays, ainsi que celle des groupes liés à l’ANS dans le nord. Les réunions régionales, notamment celles organisées à Lattaquié, Deraa et dans d’autres zones stratégiques, visent à renforcer la sécurité et la coordination entre les différents acteurs locaux.

Par ailleurs, Julani s’est engagé dans des discussions avec des représentants étrangers. Parmi eux, une délégation qatarie dirigée par Mohammed bin Abdulaziz al-Khulaifi, ainsi que des responsables jordaniens et turcs. Ces rencontres témoignent de l’importance d’un soutien international pour stabiliser la Syrie et garantir sa sécurité.

Une Transition Fragile mais Essentielle
Le succès de cette initiative repose sur la capacité du nouveau gouvernement à surmonter les divergences entre les différentes factions et à instaurer un climat de confiance. Bien que certaines factions aient exprimé leur volonté de coopérer, d’autres demeurent réticentes, notamment celles encore soutenues par des puissances étrangères.

Dans un pays meurtri par des années de conflits, la création d’une structure de sécurité unifiée représente une étape cruciale vers la reconstruction. Cependant, le chemin vers la paix durable reste semé d’embûches, avec des défis tant internes qu’externes à relever.

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