Une stratégie décennale : le rôle de Tsahal et du Mossad dans les sabotages des communications du Hezbollah
L’armée israélienne a récemment dévoilé de nouveaux détails sur une opération de sabotage menée à l’encontre du Hezbollah, centrée sur l’utilisation d’explosifs intégrés à des dispositifs de communication tels que des téléavertisseurs et des talkies-walkies. Ce plan, fruit d’une collaboration étroite entre Tsahal et le Mossad, représente des années de préparation stratégique et technologique.
Une idée née il y a dix ans
L’origine de cette opération remonte à une décennie, lorsque le Mossad a conçu le concept initial d’utiliser les systèmes de communication du Hezbollah comme vecteurs d’attaques ciblées. Ce concept a ensuite été présenté à l’armée israélienne, qui a mobilisé ses services de renseignement et d’opérations pour transformer cette idée en un plan réalisable. Une étude approfondie a été menée pour déterminer les scénarios d’application les plus efficaces et optimiser le moment de l’exécution.
Une collaboration minutieuse
Pour concrétiser cette stratégie, Tsahal et le Mossad ont établi une coordination sans précédent. Les deux entités ont non seulement partagé leurs ressources, mais ont également investi dans des recherches technologiques avancées. Une unité spécifique de la taille d’une brigade a été formée pour superviser les divers aspects de l’opération, regroupant analystes, officiers et experts en collecte de renseignements dans une base située au Nord du pays.
Choisir le moment opportun
L’un des éléments clés de cette opération était de choisir le moment idéal pour son déploiement. Tsahal a conseillé d’attendre que le gouvernement israélien redéfinisse ses priorités stratégiques, plaçant le front nord en tête des objectifs militaires. L’idée était de maximiser l’impact de ces sabotages en les combinant avec des bombardements intensifs et une possible invasion terrestre.
Un débat au sommet
Malgré la coordination minutieuse, cette stratégie a suscité des divergences au sein du gouvernement. Selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, certains responsables de la sécurité s’étaient opposés à l’utilisation de ces méthodes, mais leur avis n’a pas prévalu. De son côté, Tsahal a insisté sur la nécessité de synchroniser cette opération avec un changement de cap stratégique du gouvernement, visant à concentrer les efforts sur le front nord.
Une question de timing
Un débat subsiste sur l’efficacité relative du timing de l’opération. Certains analystes estiment qu’une exécution en octobre 2023 aurait pu offrir un avantage tactique supérieur. Toutefois, son activation en septembre 2024 s’est avérée stratégiquement déterminante, affaiblissant considérablement les capacités du Hezbollah et préparant le terrain pour d’éventuelles actions futures.
Une opération emblématique
Cette opération illustre l’approche multidimensionnelle de la stratégie israélienne, mêlant innovation technologique, patience et collaboration inter-agences. Si son impact final reste sujet à interprétation, elle représente un exemple frappant de la manière dont Israël conjugue renseignement et tactiques militaires pour contrer des menaces majeures.
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