La réplique militaire d’Israël à la salve de roquettes iraniennes semble trop courte pour être dissuasive. 

 

Les quatre roquettes tirées de Syrie sur la Galilée et le Golan en Israël, jeudi 20 août était une façon pour l’Iran de tester jusqu’où les dirigeants du gouvernement et de l’armée d’Israël voulaient aller, sur le plan militaire, afin de soutenir leur campagne politique contre ce « mauvais accord nucléaire » devant le Congrès américain et contre les mauvaises intentions de l’Iran en général. Téhéran avait besoin de tester la crédibilité des avertissements rendus publics par le Premier Ministre d’Israël Binyamin Netanyahu, au cours de sa visite au Commandement Nord de Tshal, le 18 août.

Vu sous cet angle, l’artillerie, les missiles et les frappes aériennes de jeudi soir et de vendredi matin, menés par Israël contre des cibles militaires syriennes dans le secteur de Quneitra et la rhétorique contradictoire étaient la bonne réaction. Elles étaient suffisamment confuses pour laisser les Iraniens totalement dans le vague, à se demander si c’était là la somme totale des représailles d’Israël contre la première attaque non-provoquée à la roquette provenant du Golan syrien depuis 42 ans.

Mais les Iraniens ont choisi d’exprimer leurs pensées dans un tout autre domaine. Samedi, ils ont dévoilé l’existante de leur nouveau missile de surface Fateh 313 à courte portée, qui est de très haute précision et peut atteindre une portée de 500 kms. Ils ont aussi exhibé leur nouveau satellite lanceur d’engins. Téhéran a clairement jugé que la réplique israélienne à l’attaque à la roquette restait défaillante en valeur stratégique et l’Iran se tient prêt pour la prochaine manche.

Cet épisode révèle la réelle confusion qui domine les politique d’Israël, concernant l’Iran et la Syrie. Les porte-parole officiels ont d’abord accusé l’Iran d’avoir scénarisé l’attaque à la roquette, puis d’avoir employé le Jihad Islamique – fondé et armé par les Brigades al Qods d’Iran. Israël a ensuite dirigé ses contre-frappes contre des positions militaires syriennes autour de Quneitra. Pourquoi? Parce que les roquettes provenaient du territoire contrôlé par l’armée de Bachar Al Assad, selon ce qu’ont expliqué les porte-parole.

Mais l’armée d’Assad a perdu le contrôle de larges secteurs de la Syrie et Israël proclame que seuls les Iraniens sont aux commandes à Damas. Frapper les positions de l’armée syrienne sur le Golan était, par conséquent, un exercice inutile et insignifiant.

Et si le véritables coupables étaient le Jihad Islamique – d’où la frappe aérienne israélienne de vendredi, qui a liquidé la cellule de quatre hommes du groupe – alors pourquoi ne pas s’en prendre aux bases primordiales de ce groupe terroriste dans la bande de Gaza et au Liban?

Les batteries Dôme de Fer déployées la semaine dernière pour protéger Ashdod et Beersheva des tirs de roquettes depuis Gaza doit avoir transmis un message fort à Téhéran disant qu’Israël préfère éviter les actions offensives et qu’il resterait plutôt sur la défensive contre ses ennemis.

Cette posture israélienne a eu quatre répercussions pour effet :

1.  L’Iran peut continuer à organiser des attaques à la roquette depuis la Syrie contre le Nord d’Israël et reste, en fait, libre de calibrer leur degré d’intensité, afin de correspondre à sa stratégie plus globale. La première attaque de jeudi dernier a délibérément pris pour cible des terrains vagues broussailleux et ainsi évité de provoquer des pertes ou de causer des dommages importants. Mais le doigt de l’Iran reste poser sur le bouton de déclenchement.

2. Les Iraniens et leurs pions du Hezbollah ne vont pas pour autant perdre le sommeil à cause des dégâts qu’ont infligé les contre-attaques d’Israël à l’armée d’Assad.

3. Téhéran a de bonnes raisons de supposer, à partir de l’expérience acquise au cours de ces sept dernières années, qu’Israël est très réticent à employer l’action militaire dans le cadre de sa campagne contre l’armement nucléaire de l’Iran. Cette conclusion est un facteur crucial des décisions de l’Iran de poursuivre ses mesures diplomatiques contre les Etats-Unis, et ses mesures militaires contre l’Arabie Saoudite et le reste des Emirats du Golfe et, par-dessus tout, de continuer d’avancer vers ses aspirations nucléaires sans être dérangé.

4.  La politique intérieure est un contributeur majeur à la confusion qui règne dans les affaires du gouvernement israélien. L’épisode des roquettes n’était pas encore résolu qu’une bombe a éclaté, tirée des controverses du dernier gouvernement, vendredi soir.

En Israël, la Chaîne 2 de la TV a diffusé des séquences sur Ehud Barak, l’ancien premier ministre et ministre de la défense, qui ont été enregistrées pour révéler qu’Israël avait, par le passé, fait marche-arrière au moins trois fois, au moment d’attaquer le programme nucléaire iranien.

On y a entendu Barak accuser le Ministre de la Défense en poste, Moshe Ya’alon et un autre ministre (à l’époque des affaires stratégiques), Yuval Steinitz d’avoir voté contre une attaque au cours d’une réunion du cabinet restraint, alors que Netanyahu et Barak en personne étaient tout-à-fait pour le fait de lancer l’attaque.

Ces révélations ont été publiées par deux rédacteurs d’un nouveau chapitre en Israël.

Nos sources politiques suggèrent que cette fuite provient d’une source politique intérieure voué »e à discréditer Ya’alon comme trop timoré pour le poste. Ce coupable peut tout aussi bien être Barak lui-même, qui s’est retiré de la politique l’an dernier et qui pourrait être désireux de reprendre son ancienne place en tant que Ministre de la Défense dans la coalition de gouvernement Netanyahu.

DEBKAfile Analyse Exclusive 23 août 2015, 12:11 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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