C’est bientôt Roch Hodesh Nissan, le Shabbat prochain, Shabbat Ha’Hodesh

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1) On commence à étudier les lois de Pessa’h 30 jours avant la fête.

En conséquence, il est bien que chacun apprenne et révise les lois de Pessa’h afin qu’elles soient connues et que chacun sache les mettre en pratique.

2) Les jours du mois de Nissan (le mois de Pessa’h) sont des jours de joie pour le peuple juif, à toute époque que ce soit dans le passé, le présent ou le futur.

Car, au premier du mois de Nissan, la seconde année de la sortie d’Egypte des enfants d’Israël, il y eut l’inauguration du Mishkan (le temple portatif dans le désert, à la sortie d’Egypte) et pendant douze jours les douze princes des tribus d’Israël ont apporté leur sacrifice pour l’inauguration de l’autel; un prince chaque jour.

Chaque prince faisait une fête du jour lors duquel il avait apporté son sacrifice.

Ensuite, le treizième jour du mois, c’était la clôture de leur fête : Isrou ‘Hagh.

Le 14 du mois de Nissan (jour du jeûne des premiers-nés) est la veille de Pessa’h.

Ensuite il y a les 7 sept jours de Pessah ; le 22 du mois est la clôture de la fête de Pessa’h.

La construction du troisième Temple, qu’il soit construit de nos jours, aura lieu le jour de Pessa’h (le premier jour) car on sait que de la même manière que les juifs ont été sauvés d’Egypte au mois de Nissan, ils seront sauvés dans la délivrance future, au mois de Nissan ; comme il est écrit (Michée, Ch.7 v15) :

 כִּימֵי צֵאתְךָ, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם, אַרְאֶנּוּ, נִפְלָאוֹת.

Oui, comme à l’époque de ta sortie d’Egypte, je te ferai voir des prodiges.

 

L’inauguration du Beth Hammikdash (du Temple) durera 7 jours, elle aura lieu après la fête de Pessa’h (après les 7 jours de Pessa’h soit à partir du 22 Nissan) et non pendant Pessa’h, car on ne mélange pas deux sortes de joie (celle de Pessa’h et celle de l’inauguration du Temple).

Il s’avère ainsi que tous les jours du mois de Nissan, sont sanctifiés pour être des jours de joie et d’allégresse pour le peuple juif.

3) A la lumière de ce qui a été vu précédemment, on ne dit pas les confessions et « Néfillath Appaym » (psaume 25) pendant tout le mois de Nissan.

L’habitude des Séfaradim et des juifs orientaux est de ne pas dire le psaume 20 יענך ה’ ביום צרה lors de la prière du matin pendant tout le mois de Nissan, car il y est dit «צרה » « détresse », et il ne faut pas rappeler la détresse pendant les jours de Nissan qui sont des jours de délivrance et de joie pour le peuple juif.

De même on ne dit pas le psaume 86 « תפלה לדוד הטה ה’ אזנך ענני » pendant tout le mois de Nissan car il y est dit « ביום צרתי אקראך» « Au jour de ma détresse je t’appelle ».

Les Ashkénazim ont l’habitude de dire le psaume 20 יענך ה’ ביום צרה pendant le mois de Nissan sauf la veille de Pessa’h et sauf pendant ‘Hol Hamoêd (les demi-fêtes).

 

4) On a l’habitude de ne pas dire צדקתך   « Ta justice » pendant la prière de Min’ha de Shabbath pendant tous le mois de Nissan.

 

5) On ne fait pas de jeûne public pendant tout le mois de Nissan. L’habitude des Séfaradim et des juifs orientaux est de jeûner un jeûne particulier pendant le mois de Nissan [un jeûne qui ne concerne qu’un particulier mais pas le public].

De ce fait, l’habitude s’est répandue de jeûner lors de l’anniversaire du décès du père ou de la mère, bien que ce jeûne ne soit pas obligatoire d’après la loi (pure) et n’est qu’une bonne habitude.

Malgré tout, il ne faut pas jeûner même un jeûne pour un particulier le jour de Rosh Hodesh Nissan et pendant les 7 jours de Pessa’h (8 jours en dehors d’Israël). 

Les Ashkénazim ont l’habitude d’être stricts et de ne pas jeûner y compris un jeûne de particulier pendant le mois de Nissan. Malgré tout, même dans le Minhagh Ashkénaze il est permis de jeûner lors d’un rêve (mauvais rêve) pendant le mois de Nissan.

 

6) Ceux qui ont coutume de jeûner le jour de leur mariage (le marié et la mariée) ont le droit de jeûner même si le mariage a lieu pendant le mois de Nissan. 

Dans le Minhagh Ashkénaze, les mariés jeûnent même le jour de Rosh Hodesh Nissan. 

Cependant, les Séfaradim et juifs orientaux, en Terre d’Israël, ont pour principe que le marié et la mariée ne jeûnent pas du tout le jour de leur mariage, car c’est un jour de fête pour eux. 

 

7) On a l’habitude de ne pas faire d’oraison funèbre pendant le mois de Nissan si ce n’est pour un Sage au moment de la procession funéraire.

Malgré tout, il est permis de faire une cérémonie de souvenir pour les sept jours ou les trente jours (après le décès) ou pour l’anniversaire de la mort [d’un proche] et on s’abstiendra de raconter les éloges sur le défunt.

On ne dira que des paroles d’éveil (à la Torah, à la Téshouva) et de repentance pour le souvenir et l’élévation de l’âme du défunt.

 

8) C’est une bonne habitude de lire chaque jour, à partir du Rosh Hodesh Nissan, la partie de la Torah correspondant aux sacrifices apportés par les princes (dans le désert) et on lit chaque jour le passage correspondant au sacrifice apporté par le prince du jour.

Le 13 du mois de Nissan on lit depuis le début de la Parasha בהעלותך  « Béhaâlotékha » jusqu’à כן עשה את המנורה.

Certains parmi les Ashkénazim ont l’habitude de lire ces passages dans le Séfer Torah (sans bénédiction), cependant le Minhagh des Séfaradim et des juifs orientaux est de lire dans un livre (un Houmash)

 

Shabbath Haggadol

9) Le Shabbath qui est avant Pessa’h est appelé «Shabbath Haggadol » « Le grand Shabbath » du fait du miracle qui y a eu lieu.

L ‘année où les enfants d’Israël sont sortis d’Egypte, le jour de Pessa’h était un jeudi. Le Shabbath précédant la sortie d’Egypte était le 10 du mois de Nissan, jour pour lequel les enfants d’Israël avaient reçu l’ordre de prendre un agneau pour les besoins du sacrifice pascal.

Lorsque les enfants d’Israël ont agi ainsi, les premiers-nés Egyptiens se sont rassemblés auprès des enfants d’Israël et leur ont demandé d’expliquer leur acte.

Ils leur ont répondu : « c’est le sacrifice Pascal pour l’Eternel qui, dans le futur, tuera tous les aînés Egyptiens »

C’est pour cela que nous avons l’ordre de mettre du sang du sacrifice et on en teindra les deux poteaux et le linteau des maisons afin que le fléau n’entre dans nos maisons pour sévir » [l’ange de la mort n’aura pas le droit de nous tuer du fait de ces signes].

Immédiatement les aînés sont allés auprès de leurs pères et de Pharaon et ont demandé de renvoyer les enfants d’Israël afin que les aînés ne meurent pas.

Pharaon a refusé de les écouter. Ils ont alors commencé une guerre les uns contre les autres [une guerre civile] et de nombreux Egyptiens sont morts, comme il est écrit (Psaume 136 v17) :

לְמַכֵּה מִצְרַיִם, בִּבְכוֹרֵיהֶם

« à Celui qui frappa les Egyptiens par leurs premiers-nés« 

c’est à dire que les Egyptiens ont été frappés par leurs aînés.

Lorsque les Egyptiens ont assisté à ces évènements, ils ont pris les armes pour se venger sur les enfants d’Israël.

Ils ont voulu détruire, exterminer et anéantir tous les enfants d’Israël. 

Hashem Ytbarakh les a protégés, avec sa grande miséricorde, et il a amené sur les Egyptiens maladies nombreuses et étranges, et de grandes souffrances jusqu’à ce que leurs dents grincent et que leurs entrailles soient en morceaux et ils ont été obligés de battre en retraite; grâce à cela les enfants d’Israël ont été sauvés de leur colère.

En conséquence, ce Shabbath s’appelle « Shabbath Haggadol » « le grand Shabbath » car c’est un grand jour pour les Israélites en faveur desquels un miracle a été fait.

 

10) On a l’habitude de faire la Haftara de Shabbath Haggadol à partir de Malachie Ch. 3 v. 7 :

וְעָרְבָה, לַה״, מִנְחַת יְהוּדָה, וִירוּשָׁלִָם–כִּימֵי עוֹלָם, וּכְשָׁנִים קַדְמֹנִיֹּת

Alors l’Eternel prendra plaisir aux offrandes de Juda et de Jérusalem, comme il faisait aux jours antiques, dans les années d’autrefois.

car il y est dit au V. 23 :

 הִנֵּה אָנֹכִי שֹׁלֵחַ לָכֶם, אֵת אֵלִיָּה הַנָּבִיא–לִפְנֵי, בּוֹא יוֹם ה״, הַגָּדוֹל, וְהַנּוֹרָא. 

Or, je vous enverrai Elie, le prophète, avant qu’arrive le jour de l’Eternel, jour grand et redoutable!

Il est bien de dire cette Haftara chaque année le Shabbath qui précède Pessa’h que ce Shabbath soit la veille de Pessa’h ou que ce Shabbath soit avant la veille de Pessa’h.

 

11) L’usage dans toutes les communautés juives est de se rassembler, pendant le Shabbath Haggadol, dans les synagogues et les centres d’étude.

Les Rabbanim, grands de la Torah, font des commentaires sur les lois de Pessa’h qui sont fort nombreuses, et enseignent comment procéder au seder du soir de Pessah conformément à la loi, disent des Haggadoth sur le récit de la sortie d’Egypte et des explications sur la Haggada de Pessah.

Lorsque la veille de Pessa’h est un Shabbath, les discours de Shabbath Haggadol sont faits le Shabbath avant (donc une semaine avant) afin que la communauté ait le temps d’apprendre les lois de Pessah et de les mettre en pratique avant la fête.

Malgré tout (dans ce dernier cas) même pendant le Shabbath Haggadol, qui est la veille de Pessa’h, au soir, on donnera des explications sur la Haggada de Pessa’h et sur le récit de la sortie d’Egypte et dans le renforcement de la foi.

 

12) Certains ont l’habitude de dire « Shabbath Haggadol Mévorakh » au lieu de dire « Shabbath Shalom Mévorakh », afin de se souvenir des miracles que l’Eternel a accomplis en notre faveur en ce Shabbath (à la sortie d’Egypte) et c’est un beau Minhagh.

 

Mizmor Létoda la veille de Pessa’h

13) L’habitude des Ashkénazim est de ne pas dire le psaume Mizmor Létoda (Psaume 100) lors de la prière du matin la veille de Pessa’h ni pendant Hol Hamoêd Pessa’h (demi-fêtes) car la lecture de ce psaume a été instaurée en regard du sacrifice « Todah » [de remerciement] et lorsque le Temple existait, on ne faisait pas un tel sacrifice la veille de Pessa’h car il faut apporter avec ce sacrifice des pains ‘Hamets (dont la pâte a levé).

Cependant, le Minhag des communautés Séfarades et des juifs orientaux est de dire ce psaume « Mizmor Létoda » y compris la veille de Pessa’h et pendant ‘Hol Hamoêd car ce psaume n’a pas été instauré en regard du sacrifice Todah mais en remerciement envers le Saint, béni soit-Il [Note du traducteur : certaines communautés d’Afrique du nord, notamment au Maroc, font dans ce cas comme les Ashkénazim].

Sources: Les Jardins de la Torah, Chiourim

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