L’écrivain et dramaturge Jean-Claude Grumberg, en 2010. BALTEL/SIPA
L’écrivain et dramaturge est hanté par la disparition de son père, arrêté devant lui en 1939 à Paris. Dans ce conte sur la mort, la survie et l’amour, il entre dans les camps nazis.
S’il était besoin de présenter Jean-Claude Grumberg, on pourrait commencer par dire que l’auteur de L’Atelier (Stock, 1979) est l’un des dramaturges français contemporains les plus joués dans le monde.
On pourrait ajouter qu’il est l’un des auteurs les plus étudiés dans les écoles, pour ses pièces et livres jeunesse.
On pourrait rappeler qu’il a été coscénariste de plusieurs films de Costa-Gavras, dont Amen (2003).
Mais, pour donner une idée de ce qu’il écrit, il faudrait commencer par sa naissance en 1939, à Paris, dans une famille juive, et par l’arrestation, sous ses yeux, de son père, Zacharie, emmené à Drancy puis déporté par le convoi 49, parti pour Auschwitz le 2 mars 1943, comme il l’a raconté dans un rare texte autobiographique, Mon père. Inventaire (Seuil, 2003).
C’est une œuvre d’orphelin, hantée, sans y faire toujours directement allusion, par la disparition de ce père et par la destruction des juifs d’Europe, que bâtit l’« auteur tragique le plus drôle de sa génération » (selon les justes propos de l’écrivain Claude Roy).
Qu’elle s’adresse aux jeunes ou aux adultes, qu’elle soit destinée à la scène ou à la lecture, cette œuvre, dont la drôlerie puise dans la rage et le sens de l’absurde, est peuplée d’enfants privés de leurs parents. De parents amputés de leurs enfants, aussi, comme dans la pièce Vers toi Terre promise (Actes Sud, 2006).
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