Quinze ans après le dépôt de sa première pierre, la mosquée de Bobigny a ouvert ses portes en catimini lundi, avenue du Président-Salvador-Allende, à quelques foulées du centre-ville. Le projet de cet édifice de plus de 1 600 m2 remontait… à 1996. Les musulmans de la ville-préfecture auront donc attendu vingt-cinq ans pour le voir aboutir, et quinze ans entre la pose de la première pierre, en 2006, et l’ouverture. L’édifice, qui s’érige, sur deux étages aura coûté près de 3 millions d’euros.

« Cette mosquée, ça a été un sacrifice pour de nombreux fidèles de la commune, qui l’ont financée alors qu’ils n’ont pas beaucoup de moyens. Pas un seul centime n’est venu de l’étranger. C’est un projet porté par les habitants de Bobigny et des alentours », insiste un responsable de l’Association des musulmans de Bobigny (AMB). Cette dernière avait signé en 2003 un bail emphytéotique de 87 ans avec la mairie, propriétaire du terrain, pour un loyer symbolique d’un euro par mois. A l’époque, le projet prévoyait la création d’un centre culturel, qui n’a finalement pas vu le jour.

Le maire de Bobigny, Abdel Sadi (PCF), qui a signé l’arrêté autorisant l’ouverture de la mosquée le 22 janvier, a salué dans un communiqué l’aboutissement de ce projet qui « doit permettre aux fidèles de pratiquer leur culte en toute sérénité et dans de bonnes conditions ».

Capacité d’accueil limitée à 120 personnes pour l’instant

Jusqu’alors, les musulmans pouvaient aller prier à la petite mosquée du cimetière musulman de l’hôpital Avicenne, et dans d’autres salles de prière. De nombreux fidèles se rendaient également à la mosquée de Pantin, fermée pour plusieurs mois après la polémique autour de l’assassinat de Samuel Paty, et à celle de Bondy. En attendant l’ouverture de cette nouvelle mosquée, un lieu de culte provisoire en Algeco avait été installé derrière le bâtiment, rue des Coquetiers. Mais la structure avait été fermée en décembre par la préfecture pour des raisons de sécurité. L’ouverture du nouvel édifice tombe donc à pic.

Il pourra accueillir jusqu’à 1 500 fidèles, et comprendra une salle de prière pour les femmes. « La grande salle peut abriter 800 personnes, mais avec les restrictions sanitaires, elle sera limitée à 120 », détaille le responsable, qui attend de connaître les décisions prises par le gouvernement sur un éventuel confinement pour organiser ou non une « petite » inauguration.

Dans le département, plusieurs projets de construction de mosquées sont toujours en cours, plus ou moins avancés, notamment à Montfermeil, Clichy-sous-Bois, Neuilly-sur-Marne, Pantin, Le Blanc-Mesnil, La Courneuve, Stains et Pierrefitte.

Le Parisien

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Rosa SAHSAN

A quand la construction d’une synagogue ou d’une église soit en Algérie, en Tunisie, ou encore au Maroc.
Jusqu’à quand allons nous être envahis par les mosquées.
ROSA