La Hongrie poursuivie pour ne pas avoir arrêté Netanyahu

La Cour pénale internationale (CPI) a officiellement demandé à la Hongrie de s’expliquer sur son refus d’exécuter le mandat d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors de sa visite à Budapest début avril. Cette requête s’appuie sur l’article 87(7) du Statut de Rome, qui autorise la Cour à engager des poursuites contre les États parties ne coopérant pas avec ses décisions.

Ce développement survient dans un contexte diplomatique tendu entre la Hongrie et les institutions internationales. Alors que Benjamin Netanyahu était en déplacement officiel dans la capitale hongroise le 3 avril, la CPI avait adressé une demande formelle aux autorités de Budapest, leur rappelant leur obligation d’exécuter le mandat d’arrêt en cours. Ce dernier avait été émis en novembre à l’encontre de Netanyahu et de Yoav Gallant, à l’époque ministre de la Défense, pour des actes présumés constituant des crimes de guerre, notamment des attaques délibérées contre des civils à Gaza et l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire.

La CPI considère que la Hongrie, en refusant d’agir sur cette demande, a violé les engagements qu’elle a souscrits en adhérant au Statut de Rome, traité fondateur de la Cour. Selon le communiqué émis mercredi, Budapest dispose jusqu’au 23 mai pour justifier officiellement sa position. La non-coopération pourrait entraîner des conséquences juridiques et diplomatiques pour le pays.

Fait notable, la veille de l’arrivée de Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait annoncé l’intention de son pays de se retirer du Statut de Rome, ce qui impliquerait à terme un désengagement de la CPI. Toutefois, cette sortie n’a pas encore été formalisée. À ce jour, la Hongrie demeure un État membre, tenu par les obligations du traité, y compris celle de coopérer avec la Cour dans l’exécution de ses mandats.

Ce geste de défiance de la part de la Hongrie soulève des interrogations sur la solidité du système de justice internationale, qui repose sur la collaboration volontaire des États signataires. La CPI, privée de moyens coercitifs directs, dépend en effet de la coopération des juridictions nationales pour faire appliquer ses décisions. Si des pays membres refusent d’exécuter les mandats, cela affaiblit l’autorité de la Cour et nuit à sa capacité d’agir efficacement.

Les mandats contre Netanyahu et Gallant s’inscrivent dans une enquête ouverte sur les événements récents à Gaza. Selon les procureurs de la CPI, les deux responsables israéliens auraient délibérément ordonné des frappes visant des civils et mis en œuvre des tactiques militaires assimilables à des moyens de famine, en ralentissant ou bloquant l’arrivée de l’aide humanitaire. Ces accusations ont été vivement contestées par les autorités israéliennes, qui dénoncent une démarche politique plutôt que juridique.

En choisissant d’ignorer le mandat, la Hongrie se range clairement aux côtés d’Israël dans ce dossier controversé. Viktor Orban, proche allié de Netanyahu sur plusieurs plans, a souvent critiqué les institutions internationales qu’il juge trop intrusives dans les affaires des États souverains. Cette décision de ne pas coopérer avec la CPI s’inscrit dans cette logique de confrontation avec certains organes internationaux.

Reste à savoir si d’autres pays pourraient suivre l’exemple hongrois en remettant en cause leur engagement envers la justice pénale internationale, notamment lorsqu’elle vise des dirigeants en exercice. Ce bras de fer pourrait ainsi marquer un tournant dans l’autorité perçue de la CPI, déjà affaiblie par les retraits ou les critiques d’autres États membres dans le passé.

La réponse que donnera la Hongrie d’ici au 23 mai sera donc scrutée de près, tant pour ses implications diplomatiques que pour l’avenir des mécanismes de coopération entre la CPI et les États parties.

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7 Commentaires
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Madredios

Victor Orban s’en tape de Karim Khan, le Sultan de la CPI.

Orban-002
KIGEM

Quand on compulse la liste des pays adhérents à la CPI on a vite compris qu’ un jugement frelaté sort de son tribunal surtout si c est ISRAËL.

Yan

Mouais il va chier à la figure de Karim Khan le plus royalement et sereinement du monde…Ceux qui oseront tenter des arrestations lors de ses déplacements se feront vilainement amocher la gueule par ses gardes du corps, et si on cherche à pousser plus loin çà pourrait tourner à une foire d’empoigne aux flingues…Ce n’est pas un gars qui se laissera marcher sur les pieds comme mille fois hélas notre Bibi…

Dernière modification le 14 jours il y a par Yan
Boukobza

Honte à la CPI et à l UE

Damran

Ecrire « honte à la CPI/UE » et récolter 5+ est très suspect.
Qu’avez-vous développé en dehors d’un slogan creux et sans intérêt ???
Il y a un groupuscule d’intervenants qui s’auto-attribue des « + » injustifiés en utilisant des pseudos différents, je ne les balancerai pas, mais ils se reconnaîtront.
En plus, ils attribuent des «  » à des réactions qui ne les méritent pas.
Un peu d’honnêteté intellectuelle ne ferait pas de mal….

Franck DEBANNER

Karim KHAN, c’est Kk.

Viktor ORBAN doit être mort de trouille devant cette déjection

Damran

Nous continuons à nager dans des délires hallucinants.
Il y a quelques semaines le nouveau président de la Syrie, un « islamiste modéré » a laissé son armée massacrer de façon barbare, des Alaouites et des Chrétiens dans une indifférence qui est la marque de fabrique du « Droit International » actuel.
Comme si cela ne suffisait pas, Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, a débloqué une enveloppe de plus d’un milliard d’euros pour faciliter la « transition démocratique » de cette dictature sanglante.
Il n’y a rien à attendre de toutes ces organisations internationales sous contrôle de l’ONU qui font tout, sauf défendre les véritables démocraties contre les authentiques monstres sanguinaires qui ne manquent pas en Afrique/Etats Arabes.
Maintenant que TRUMP est là, le grand ménage de Pessah va sans doute se réaliser, et toutes les pourritures criminelles auront enfin, du souci à se faire….