LA FRANCE ARCHÉO-COCO: QUELQUES CONCLUSIONS 

L’état présent de la France inspire quelques conclusions pour la condition juive, notamment au regard de la sécurité et de la lutte (?) contre l’antisémitisme. 

Il faut d’abord constater la déshérence du pouvoir face à l’agitation de la rue, qui a révélé une étonnante inertie de l’Etat. Les « casseurs » ont pu faire des ravages plusieurs jours de suite. Est ce parce qu’ils étaient des « gauchistes »? On peut imaginer que s’ils avaient été de droite (extrême et centriste, comme avec la Manif pour tous) la dureté et la sévérité de l’Etat auraient été bien plus fortes. Or, celà dénote une attitude inquiétante sur le plan de la lutte contre l’antisémitisme car la source essentielle de la haine des Juifs contemporaine est gauchiste, plus précisément islamo-gauchiste. C’est à dire que, sur ce plan là, le pouvoir est encombré par mental de « gauche ». il ne luttera pas avec résolution. Il n’y a, d’ailleurs, qu‘à voir ses campagnes d’information contre le racisme, elles font comme si la menace sur les Juifs était l’extrême droite et tablent sur l’idée que les milieux musulmans sont par principe  innocents parce qu’ils sont menacés par l’extrême droite, un tour de passe passe dans lequel la vigilance contre l’antisémitisme qui vient de ces milieux est éteinte. 

Sur ce plan-là, nous avons pu apprendre ces derniers mois que les grands et beaux discours de Manuel Valls sur ces questions sont destinés à la galerie, en ce sens qu’ils ne sont pas suivis d’effets. Quelle qu’en soit la raison (le pouvoir de Valls dans la Hollandie est-il réél?), c’est un état de faits, que vérifie la politique de la France envers l’Etat d’Israël. De ce point de vue, la lettre (manuscrite!) écrite par François Hollande au président du CRIF est un chef d’œuvre du « je ne fais pas ce que je dis »… 

La volatilité de la sécurité publique est lourde de menaces. La rue est agitée, les manifestations durent, les grèves se disent « illimitées », et tout cela sous le signe de « l’état d’urgence »! Mais qui peut croire à celà? Jamais une manifestation n’aurait du être tolérée si c’était vraiment le cas. Celà implique nécessairement une relache de la vigilance concernant les Juifs. Les forces de l’ordre peuvent-elles lutter à la fois  contre les terroristes , les casseurs, les nuideboutistes, bientôt l’Euro, et protéger les Juifs? 

La scène terrible où une voiture de la police est incendiée et fracassée parle pour elle même mais encore plus par ses suites. Le discours de Bernard Cazeneuve remettant une décoration au policier qui s’était laissé battre et agresser par les assaillants, et justifiant cette distinction par son sang froid et le non usage de son arme, est l’indice d’une doctrine défaillante du pouvoir de l’Etat et du respect de sa souveraineté, sans lesquels c’est la guerre de chacun contre tous. En fait, le policier fut décoré pour son sacrifice et sa passivité. Ce n’est pas comme celà qu’on combat les ennemis de l’ordre public. 

L’apothéose de la situation présente, cette fois-ci sur le plan sociétal, est sans doute ce que le bras de fer de la CGT donne à voir de la réalité de la France. Sa capacité de blocage de la vie collective est impressionante. C’est un héritage du gouvernement de la France gaulliste d’après guerre qui a intégré les communistes au pouvoir. Ceux ci ont établi des bastions syndicaux dans toute la structure de l’Etat, où se trouve en fait le vrai pouvoir.  L’événement le plus marquant reste, cependant, non la grève perlée qui a pris toute la société en otage mais la grève du « syndicat du Livre » qui a empéché toute la presse (sauf L’Humanité) de paraître parce que celle ci n’obéïssait aux ordres du chef de la CGT qui imposait la publication d’un communiqué de sa plume. Toute la presse dans sa diversité! Ici , nous avons vu qu’il pouvait y avoir en France un « chef d’orchestre » ayant la main sur toute la société, derrière un écran de pluralisme, de diversité et de pseudo-débats. C’est un cas unique dans toutes les démocraties occidentales, un trait typique du défunt système soviétique… C’est une vérification d’importance pour jauger ce que nous avons vécu dans la stupéfaction au début des années 2000 lorsque toute la presse, par delà son « pluralisme », au diapason des pouvoirs publics, a fait silence sur 500 agressions antisémites. Nous nous étions crû dans le pays de la Pravda… Je n’ai pas vu le grand scandale et la fureur que ce chantage de la CGT aurait dû provoquer. Les Français s’en sont-ils rendu compte? Les journalistes, si férus de « droits de l’homme » et de « démocratie », ont-ils protesté avec détermination? Rien de tout celà. La liberté d’opinion en France reste toujours

Shmuel Trigano

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OLIVIER COMTE

Je préfère les tapis à la dictature moderne des planchers. Cela évite les glissades.

Vous analysez justement l’emprisonnement volontaire du pouvoir socialiste dans les idéologies gauchistes. Après 1968, nous sommes passés de l’action politique des partis aux actions idéologiques de quelques regroupements vertueux, antiracisme, féminisme, écologie, tiers mondialisme. actions qui justifient le pouvoir politique en l’immobilisant. Le PS occupe le terrain économique et social de la droite, dans une manoeuvre du dernier espoir qui pousse la droite dans des positions extrêmes qui pourraient effrayer l’ancien électorat de gauche, mais qui risquent de servir l’extrême droite. Le terrain idéologique est toujours le même, appuyé principalement sur des positions d’antiracisme qui ne mangent pas de pain politique mais qui pourrissent la farine PS.
Ce mélange de droite et de gauchisme n’est pas nouveau. Le pouvoir Mitterrandien comprenait les ordures fascistes des Brigades Rouges. On n’oublie pas que c’est le gauchisme qui a détruit le communisme français, d’où cette indulgence pour les gauchismes, incarnation imaginaire de la jeunesse que poursuivent les socialistes. Les casseurs sont des anarchistes et la mollesse du pouvoir me semble plus inspirée par la manipulation que par la faiblesse.

Je ressors mon parquet. Ici la belle surface glissante de l’anticommunisme qui attire vos pas et votre glissade.
Le communisme français a plus d’importance par le bruit des imprécations qu’il provoquerait que par son influence minuscule. Vous ne semblez pas être un gamin et vous savez que le pouvoir du PCF était celui des masses et de la Résistance. Le régime de quasi unanimité était nécessaire pour relever notre pays, de Gaulle n’a pas « intégré » les communistes au pouvoir. C’était cela ou un pouvoir sans pouvoir. Pourquoi voulez-vous vivre dans le passé? De Gaulle avait restauré la « légalité républicaine » en installant ses hommes, en maintenant ou déplaçant de cases les hommes de Vichy . Cela s’appelle la continuité de l’Etat pour les esprits naïfs. Les communistes eurent très peu de places, et provisoirement, dans cette mascarade républicaine.
La CGT n’est plus l’instrument du PCF et vous devriez le regretter. F-O socialiste et CGT communiste, cela signifiait un mouvement syndical qui devait affronter les responsabilités politiques. La CGT ne donne pas d’ordres. Le syndicalisme français est affaibli et c’est une menace. Un syndicalisme de poujadisme et de démagogie remplacera un syndicalisme politique.. Cela est particulièrement dangereux quand un culte païen de l’ENTREPRISE promet des lendemains qui chantent, promesses terribles. Le désenchantement inévitable ne pourra être contrôlé par le mouvement syndical. La France pourrait être déchirée entre l’anarchie et le fascisme.
Comme juif particulièrement lucide sur le développement de l’antisémitisme, vous devinez qui portera le chapeau.