La chute d’Assad, “une occasion de porter un coup final à l’Iran”
La plupart des quotidiens israéliens applaudissent ce dimanche 8 décembre l’effondrement du régime syrien de Bachar El-Assad, se félicitant de ce nouveau coup dur pour l’axe iranien dans la région. Mais la presse locale craint aussi à l’unisson la montée des islamistes en Syrie et l’éventuel changement du statu quo sur le plateau du Golan, occupé depuis 1967.
“La chute d’Assad est avant tout une victoire morale.” Pour Israël, “le coup massif porté à l’axe iranien – le plus dur qu’il ait subi jusqu’à présent – est fondamentalement une bonne nouvelle”, souligne d’emblée Amos Harel dans le quotidien israélien Ha’Aretz ce dimanche 8 décembre, alors que l’État hébreu est engagé depuis 14 mois dans une guerre contre le Hamas et l’ensemble de “l’axe de la résistance”, qui inclut également le Hezbollah au Liban, le régime Assad en Syrie, les milices chiites irakiennes, et les Houthistes au Yémen.
Après la défaite du Hezbollah le mois dernier, et l’assassinat le 27 septembre de son chef Hassan Nasrallah, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou “voit probablement dans ces événements une occasion de porter un coup final à l’Iran” ajoute le journaliste israélien. “Depuis des mois, Nétanyahou exhorte l’administration américaine […] à frapper directement l’Iran et à démanteler son projet nucléaire.”
“L’axe chiite s’effondre”
L’ensemble de la presse israélienne voit en effet dans la chute inespérée d’Assad une opportunité à saisir dans la guerre larvée contre le régime des mollahs à Téhéran. Le régime syrien constituait un pilier de cet “axe de la résistance” et une tête de pont entre l’Iran et le Liban.
“Israël ne pleurera pas la chute d’Assad, ennemi implacable d’Israël, qui a transformé la Syrie en base arrière pour les milices iraniennes et en plateforme pour le transfert massif d’armes et de munitions au Hezbollah”, ajoute, non sans ironie, le Jerusalem Post dans son éditorial du jour.
“Ce qui se passe ces jours-ci au Moyen-Orient n’aurait pas pu être imaginé même dans les scénarios les plus optimistes il y a 14 mois après l’attaque surprise du 7 octobre. L’axe chiite destiné à étrangler Israël s’effondre sous nos yeux”, renchérit Ynetnews, le site anglophone du quotidien israélien Yediot Aharonot.
“Zone tampon avec le nouveau régime djihadiste”
Ces craintes sont exacerbées par le fait qu’Israël occupe depuis 1967 une partie du plateau du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, et y a construit des colonies. Le régime d’Assad était d’ailleurs souvent perçu comme le garant d’un statu quo plutôt favorable à Israël dans cette région disputée, aucun incident majeur n’ayant eu lieu depuis un demi-siècle.
Preuve d’une réelle crainte, l’armée israélienne a annoncé dimanche s’être déployée dans la zone tampon du Golan (où est stationnée une force onusienne depuis 1974) à la lisière de la partie occupée.
Une source de l’armée israélienne a déclaré à Ha’Aretz être “surprise par la rapidité de la chute d’Assad […] Nous allons vérifier que des armes clés ne tombent pas entre les mains des rebelles.” D’après The Jerusalem Post, Israël a d’ailleurs frappé une usine d’armes chimiques du régime pour éviter que les rebelles ne s’en emparent.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant général Herzi Halevi, lors d’une visite à la frontière syrienne samedi, a déclaré que l’armée surveillait les forces rebelles pour s’assurer “qu’elles ne se tournent pas dans notre direction”, rapporte Times of Israel.
La chute d’Assad, le retrait de la Russie de Syrie, l’arrivée de Trump, la mise hors jeu du Hezbollah, et surtout l’écrasement récent par Israël des défenses antiaériennes de l’Iran, sont autant de raisons de couper la tête du serpent. C’est le moment où jamais pour en finir avec la menace iranienne, d’autant que plus rien ne s’y oppose.
JForum.fr
C’est l’évidence….
Juste frapper ce qu’il faut, pour que les Iraniens eux mêmes chassent les radirans qui les persécutent, depuis l’abject soutien de Giscard au meneur des rats en 1979.