Israël Capture un Haut Responsable du Hezbollah : Une Opération qui Bouscule les Plans Stratégiques de l’Organisation

Une récente opération des forces israéliennes a mis le Hezbollah dans une situation délicate. La capture d’un haut responsable de la branche maritime du groupe terroriste, opérée par la prestigieuse unité Shayetet 13 dans la ville libanaise de Batroun, pourrait bien inciter le Hezbollah à revoir ses stratégies et ses bases. Cette arrestation est analysée par le professeur Amatzia Baram, spécialiste en études du Moyen-Orient, comme un coup significatif qui mettrait le Hezbollah en difficulté stratégique.

D’après Baram, le Hezbollah se retrouve face à une pression sans précédent. L’organisation doit désormais choisir entre ajuster ses plans opérationnels, redéployer ses bases, ou risquer que les informations du détenu ne révèlent ses infrastructures sensibles. Transféré en Israël pour être interrogé, ce captif pourrait fournir des renseignements précieux sur les capacités maritimes du Hezbollah, qui sont connues pour avoir été développées en étroite collaboration avec l’Iran.

« Leur unité navale est bien équipée et entraînée par la marine iranienne, ce qui en fait une force compétente pour des assauts rapides le long des côtes israéliennes », explique Baram. Ces capacités navales restent une menace potentielle pour Israël, en particulier dans des zones comme Nahariya, Acre et Haïfa. Bien qu’aucune attaque de ce type n’ait encore eu lieu, cette situation oblige Israël à surveiller de près ces mouvements.

Pour Baram, Israël devrait exploiter ce succès opérationnel non seulement sur le plan militaire, mais aussi en influençant l’opinion publique libanaise, en particulier au sein de la communauté chiite. Une pression interne croissante pourrait en effet contraindre les dirigeants du Hezbollah à modérer leurs actions. Baram propose une « approche psychologique », qui viserait à diffuser des messages auprès de la population libanaise, pour leur faire comprendre les risques de continuer à soutenir le Hezbollah.

« La population doit être sensibilisée au coût réel de cette guerre et aux dangers liés à la persistance des hostilités », a déclaré Baram. Selon lui, des instructions d’évacuation pour les zones les plus exposées, par exemple, pourraient miner le sentiment de sécurité et intensifier la pression sociale exercée sur le Hezbollah.

L’impact de cette opération dépasse donc la sphère militaire. Baram insiste sur la nécessité pour Israël de transformer ces avancées en influence diplomatique afin d’atteindre des conditions favorables pour un éventuel cessez-le-feu. L’affaiblissement du soutien populaire au Hezbollah et la difficulté pour l’organisation à exercer un contrôle total sur les civils pourraient ainsi orienter le conflit dans une direction favorable à Israël.

Pour Israël, il ne s’agit plus seulement d’affronter un ennemi sur le terrain, mais d’agir de manière à éroder progressivement la légitimité du Hezbollah au sein de la population libanaise. « Le véritable défi est d’influencer non seulement les combats, mais aussi la perception publique au Liban et de diminuer la capacité du Hezbollah à mobiliser ses partisans », conclut Baram.

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