Les Extrémistes des Gardiens de la Révolution ont dénoncé la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU approuvant l’accord nucléaire iranien, alléguant qu’il aurait franchi les « lignes rouges » fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

Lundi Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité une résolution approuvant l’accord, ce qui annonce la levée des sanctions contre l’Iran et lui accordant de conserve ses stocks d’uranium enrichi, mais maintient en place l’embargo sur les armes et une interdiction de développer sa technologie des missiles balistiques pendant plusieurs années.

L’accord, est une initiative majeure à la fois pour le président américain Barack Obama et le président iranien de l’aile pragmatique du régime des mollah  Hassan Rouhani. Il ne fait pas l’unanimité et doit faire face à l’opposition des extrémistes dans les deux pays. Il a été signé par les quatre autres membres permanents qui ont un droit de veto du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que l’Allemagne.

Obama a prévenu qu’il userait de son droit de veto en cas d’opposition du congrès américain.

En Iran, Khamenei, qui exerce l’autorité finale au-dessus de celle du chef élu Rouhani, a jusqu’ici exprimé aucun verdict clair.

En affirmant que l’affaire est du ressort de Khamenei, les durs du régime veulent essayer de le pousser à le rejeter. L’affaire est encore à l’étude et doit être approuvée par le Conseil de sécurité national de l’Iran et plus tard par Khamenei.

« Certaines parties de la (résolution) du projet ont clairement franchi les lignes rouges de la République islamique, en particulier concernant les capacités militaires de l’Iran, » a dit le commandant Mohammed Ali Jafari des  Gardiens de la Révolution  peu avant que la résolution ne soit adoptée à New York.

« Nous ne l’accepterons jamais, » aurait-il dit, propos rapportés par l’Agence de Presse Tasnim.

Hossein Shariatmadari, rédacteur en chef de Kayhan, un journal étroitement associé à Khamenei, a écrit que l’acceptation de la nouvelle résolution reviendrait à accepter les résolutions antérieures du Conseil de sécurité, que l’Iran considère comme illégale.

« Même en le parcourant simplement l’entente vous pouvez voir que quelques lignes rouges vitales pour la République islamique ont été franchies, » a-t-il

Ahmad Bakhshayesh, un membre de la commission de la politique étrangère et la sécurité nationale au Parlement, a déclaré que les négociations nucléaires avaient viré trop loin dans le domaine militaire.

« L’équipe de négociation ne devait pas négocier sur la technologie des missiles balistiques de l’Iran, » a rapporté l’agence de presse FARS

« Un exploit sans précédent »

Rouhani a farouchement défendu l’accord  en Iran. Son principal négociateur nucléaire, Seyed Abbas Araghchi, a rejeté les préoccupations des critiques et dit que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU était un «exploit sans précédent dans l’histoire de l’Iran« .

« …. La nouvelle résolution du CSNU n’interdit que les missiles conçus pour transporter une ogive nucléaire, (et) l’Iran ne dispose pas d’un programme de missile nucléaire« , a déclaré Araghchi à la radio  d’État IRIB dans une interview en direct.

Le Ministère des Affaires étrangères irranien a déclaré dans un communiqué quelques minutes  après que le Conseil de sécurité ait adopté sa résolution qu’il rejette encore des sanctions comme «sans fondement, injuste et illégale« .

« Donc, aucune partie de (l’accord nucléaire) doit être interprétée directement ou indirectement comme une reddition de l’Iran ou l’acceptation de sanctions et de restrictions imposées par le Conseil de sécurité, les États-Unis, l’Union européenne ou les pays membres. « 

Tout en évitant un verdict  en public, Khamenei a déclaré dans un sermon à la prière du samedi qu’il ne permettrait pas que l’affaire mette en danger la sécurité et les capacités de défense de l’Iran« .

Il a demandé à la nation de rester unie alors que l’accord est en cours d’examen par les fonctionnaires pour s’assurer que les intérêts nationaux ont été préservés.

Les Partisans iraniens en faveur de l’accord disent que Khamenei a été informé des négociations qui ne pouvaient pas ne pas avoir obtenu son feu vert. Mais les opposants disent que la décision du chef suprême de soumettre le texte à l’examen signifie qu’il n’a pas encore donné son accord.

« Il est impossible que notre chef suprême soit d’accord avec un accord qui a franchi les lignes rouges. Le leader n’aurait pas demandé à examiner le texte de l’accord   si il l’avait déjà approuvé« , a déclaré Shariatmadari.

Le chef de l’organisation nucléaire de l’Iran, Ali Akbar Salehi, et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, les deux principaux négociateurs à Vienne, participeront à une séance à huis clos au parlement mardi pour informer les législateurs sur l’affaire.

(Reportage par Bozorgmehr Sharafedin, édité par Peter Graff) REUTERS traduction JForum

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