La BBC au service de la propagande du hamas?

« Il est temps que la BBC comprenne que la seule organisation qui a un contrôle éditorial sur ce que nous voyons sortir de Gaza est le Hamas. »

La BBC a été accusée de se transformer en plateforme de propagande du Hamas en diffusant lundi un documentaire sur la bande de Gaza narré par le fils d’un ministre du Hamas.

La société est également accusée d’avoir fermé les yeux sur les positions anti-israéliennes radicales de ceux qui ont réalisé le documentaire, Gaza: Comment survivre à une zone de guerre, diffusé sur BBC2 lundi soir.

Le film d’une heure, également largement promu sur I-Player de la BBC, présente un récit détaillé de la vie dans la région déchirée par la guerre, raconté par Abdullah Al-Yazouri, aujourd’hui âgé de 14 ans.

Dans un échange de courriels via la BBC, Abdullah avait déclaré qu’il souhaitait faire partie de l’émission « pour expliquer les souffrances dont les gens ici à Gaza sont témoins dans la langue que le monde comprend, l’anglais » – et pour que les téléspectateurs soient informés de la situation sur le terrain sans être « brouillés par la désinformation ».

Mais une enquête sur le contexte du film a révélé qu’Abdullah est en réalité le fils du Dr Ayman Al-Yazouri, un haut responsable du gouvernement du Hamas, et qu’il entretient des liens familiaux avec l’un de ses membres fondateurs. Actuellement vice-ministre de l’Agriculture, le médecin a occupé d’autres postes dans l’éducation et la planification.

Le Bureau de lutte contre l’antisémitisme a déposé une plainte officielle auprès de la BBC , affirmant qu’elle avait négligé de vérifier les antécédents des participants au documentaire.

« Ce documentaire semble être un manquement à la diligence raisonnable de la BBC, la propagande du Hamas étant présentée comme un fait fiable aux frais des contribuables », a déclaré Alex Hearn, directeur du Le Bureau de lutte contre l’antisémitisme.

« La désinformation est l’histoire du conflit entre Israël et le Hamas, et ce n’est pas un cas isolé. Les plateformes d’information n’ont pas réussi à examiner correctement leurs sources et ont eu tendance à régurgiter à répétition la désinformation du Hamas », a poursuivi Hearn. « Il faut mener une enquête urgente pour déterminer comment cela s’est reproduit. »

L’enquête, menée par l’activiste pro-israélien David Collier, suggère qu’Al-Yazouri est en réalité issu de la même famille que le fondateur du Hamas, Ibrahim al-Yazouri.

Invitée à commenter ces allégations, la BBC n’a pas contesté les allégations de Collier, mais a déclaré : « Le film racontait les propres histoires des enfants, montrant aux spectateurs leurs expériences directes de vie pendant une guerre, et les parents des enfants n’avaient aucune contribution éditoriale. »

Ibrahim Al-Yazouri, emprisonné en Égypte et en Israël, décédé du Covid en 2021, Cheikh Ahmed Yassine et d’autres ont fondé le Hamas en décembre 1987

Des publications précédentes sur les réseaux sociaux montrent que le Dr Ayman a salué à plusieurs reprises les actes terroristes du groupe, notamment le meurtre de quatre Israéliens en juin 2023.

Dans l’émission très médiatisée de la BBC, son fils adolescent a été filmé alors qu’il rentrait chez lui avant la guerre, dans le nord du territoire dévasté.

Rares sont ceux qui n’auraient pas pu être émus par les commentaires impressionnants du garçon dans un anglais parfait tout au long de l’émission d’une heure.

Dans un échange de courriels via la BBC, Abdullah avait déclaré qu’il souhaitait faire partie du programme « pour expliquer les souffrances dont les gens ici à Gaza sont témoins dans la langue que le monde comprend, l’anglais » – et pour que les téléspectateurs soient informés de la situation sur le terrain sans être « brouillés par la désinformation ».

Le documentaire suit également les tristes histoires de trois autres adolescents dans ce que la BBC a qualifié de « vision vivante et sans faille de la vie dans une zone de guerre ».

Un garçon, Zakaria Sarsak, raconte comment il a été témoin de scènes choquantes, notamment d’un garçon devant lui brûlé vif dans un incendie.

« J’ai dû voir au moins 5 000 corps. Je les ai vus de mes propres yeux », a-t-il déclaré au caméraman.

Ce récit poignant avait déjà été détaillé par ABC News en Amérique et par l’agence de presse Reuters en avril 2024.

Avant la diffusion du film cette semaine, la BBC a ajouté : « Israël n’autorise pas les journalistes étrangers à faire des reportages indépendants à Gaza.

« Pour réaliser ce film, deux producteurs basés à Londres ont dirigé à distance deux cameramen sur le terrain à Gaza pendant neuf mois, obtenant ainsi accès à des lieux clés hors de portée de la presse étrangère. »

Mais dans son enquête, Collier s’est plaint : « L’enfant de la royauté du Hamas a eu droit à une heure sur une chaîne de la BBC pour se promener à la recherche de sympathie et pour diaboliser Israël.

« Les caméramans ont suivi cette famille pendant des mois. Il est impossible qu’ils ne sachent pas qui était cette famille. Et les producteurs ? Au moins, les caméramans ont-ils caché les liens avec le Hamas de la star de leur émission. Comment la BBC peut-elle justifier le fait de faire confiance à quoi que ce soit d’autre dans l’ensemble du documentaire ? »

Collier a déclaré  : « Il est temps que la BBC comprenne que la seule organisation qui a un contrôle éditorial sur ce que nous voyons sortir de Gaza est le Hamas. Ce dernier échec est peut-être le pire jusqu’à présent. Il faut mener une enquête urgente sur la façon dont la BBC continue à se tromper sur tout cela. »

Il semblerait également que le même adolescent soit apparu dans un journal télévisé de Channel 4 en novembre dernier sous le nom d’Abdullah Abu Shamalah – avec un père nommé Khalil Abushammala.

Abushammala est le directeur de l’ONG Al Dameer, qui a été accusée d’avoir des liens avec le FPLP, une organisation terroriste.

L’enquête a également mis en doute la crédibilité des producteurs du documentaire.

Le co-réalisateur/producteur Yousef D. Hammash a l’habitude de réaliser des documentaires pro-palestiniens, mais son flux sur les réseaux sociaux comprend une publication remettant en question l’hommage récent de l’ancien Premier ministre britannique Rishi Sunak aux six millions de Juifs tués pendant l’Holocauste.

Pendant ce temps, un caméraman travaillant pour le programme Amjad Al Fayoumi, a publié un hommage à l’attaque du Hamas du 7 octobre et a partagé des vidéos de « résistance » pleines de terroristes, de roquettes et d’enterrements israéliens.

Dans un article publié sur le site Internet de la BBC, le co-réalisateur du documentaire Jamie Roberts a écrit à propos de leur programme terminé : « C’est un film que mon collègue Yousef Hammash et moi-même avons co-réalisé depuis Londres, parce que les journalistes internationaux n’ont pas été autorisés par Israël à entrer dans la bande de Gaza et à faire des reportages de manière indépendante depuis le début de la guerre il y a 16 mois.

« Pour recueillir les images et les interviews, nous avons employé deux cameramen qui vivent à Gaza – Amjad Al Fayoumi et Ibrahim Abu Ishaiba – et nous communiquons régulièrement avec eux via des applications de messagerie, des appels Internet et des réseaux de téléphonie mobile.

« Yousef et moi avons voulu réaliser ce documentaire pour montrer à quoi ressemble la vie quotidienne des habitants de Gaza qui tentent de survivre aux horreurs de ce conflit au fur et à mesure de son déroulement. Nous avons terminé le tournage il y a quelques semaines, le jour où le cessez-le-feu actuel a commencé. »

Un porte-parole de la BBC a déclaré : « Gaza : Comment survivre à une zone de guerre, un documentaire montrant le conflit à travers les yeux de trois enfants à Gaza, a été produit conformément aux directives éditoriales de la BBC et la BBC avait un contrôle éditorial total.

« Le film racontait les propres histoires des enfants, montrant aux spectateurs leurs expériences directes de vie pendant une guerre, et les parents des enfants n’avaient aucune contribution éditoriale.

« Comme la BBC l’a expliqué précédemment, le film a été monté et réalisé depuis Londres, car les journalistes internationaux indépendants ne sont pas autorisés à entrer à Gaza.

« Le film donne au public un aperçu rare de Gaza pendant la guerre, ainsi qu’un aperçu de la vie des enfants. Il entend les voix d’autres civils de Gaza, dont plusieurs expriment des sentiments anti-Hamas. »

Danny Cohen, un ancien cadre de la BBC qui a déclaré qu’il y avait une « crise institutionnelle » au sein de la chaîne nationale et a appelé à une enquête indépendante sur sa couverture de la guerre de Gaza, a déclaré au Telegraph que les dernières révélations confirmaient ses craintes que la chaîne ne devienne un complice du Hamas.

« Il s’agit là d’un nouvel exemple déplorable d’échec journalistique et de parti pris anti-israélien », a-t-il déclaré. « Il faut se demander si la BBC a procédé aux contrôles journalistiques les plus élémentaires. »

Il a ajouté : « Les contribuables du Royaume-Uni sont régulièrement escroqués pour financer les relations publiques du Hamas. Il ne fait aucun doute que la BBC a un sérieux problème avec la qualité de son journalisme et son parti pris anti-israélien. »

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