Législatives en Israël: un « come-back » de Netanyahou malgré une « fatigue absolue » des électeurs ?
SCRUTIN L’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, vise un retour au pouvoir à l’issue des législatives du 1er novembre
Deux filles posent devant un camping-car montrant une bannière électorale de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans la ville de Migdal HaEmek, dans le nord d’Israël. — AFP
« Si vous avez compris la situation au Moyen-Orient, c’est qu’on vous a mal expliqué » : cette boutade s’applique particulièrement bien au système de la proportionnelle israélienne.
De nouvelles élections législatives se tiennent ce 1er novembre en Israël, les cinquièmes en moins de quatre ans. Une seule question se pose : l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahou, jugé pour corruption, peut-il revenir au pouvoir ?
Les derniers sondages créditent le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahou de la première place avec 31 sièges sur les 120 élus de la Knesset (Parlement), contre 24 pour Yesh Atid (Il y a un futur) du Premier ministre centriste Yaïr Lapid, et 14 pour la liste « Sionisme religieux » d’Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, une première. Suivent dans la foulée une dizaine de partis.
Après les vacances d’été, la campagne a véritablement commencé pour les partis qui tentent depuis de secouer un électorat jusqu’à présent apathique face à ce nouveau scrutin, porteur de grands enjeux avec notamment la montée de l’extrême droite sur fond de violences en Israël et dans les Territoires palestiniens.
L’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption, vise un retour au pouvoir à l’issue des législatives du 1er novembre. Si Netanyahou a livré ses dernières batailles électorales avec la casquette de « Rosh HaMemshela », de « Premier ministre » en français, il monte cette fois sur le ring en position de leader de l’opposition face au chef du gouvernement sortant, Yaïr Lapid.
Les derniers sondages placent encore et toujours le Likoud de Netanyahou en pole position avec un peu plus d’une trentaine de sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement, devant la formation Yesh Atid (Il y a un futur) de Yaïr Lapid qui progresse au point d’être créditée de 24 à 27 sièges. Suivent derrière une dizaine de partis dont les résultats seront cruciaux pour la formation possible d’un gouvernement, notamment pour Netanyahou qui dit chercher à réunir 61 sièges, seuil de la majorité, avec l’appui des formations ultra-orthodoxes et de l’extrême droite.
L’alliance de Bezalel Smotrich et d’Itamar Ben Gvir avait récolté six sièges lors des élections de 2021, mais est créditée aujourd’hui d’environ 14 députés selon les sondages, qui place désormais « Sionisme religieux » en troisième place de l’échiquier politique.
Lapid, « le seul à réunir le vote anti-Netanyahou » ?
En réunissant ces voix, Benjamin Netanyahou flirte avec le seuil de la majorité sans toutefois l’atteindre ou la dépasser, notent les baromètres commandés par les médias israéliens. Ex-journaliste vedette, Yaïr Lapid avait rassemblé l’an dernier un ensemble hétéroclite de partis hostiles à Benjamin Netanyahou et chassé du pouvoir ce Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël, qui a dirigé les gouvernements 1996 à 1999 et de 2009 à 2021.
Aujourd’hui, cette coalition bigarrée reste à cinq ou six sièges du seuil de la majorité et devra ratisser encore plus large si elle veut rester au pouvoir. « Lapid sait qu’il ne peut pas atteindre directement 61 députés, alors son but est que Netanyahou n’y arrive pas de son côté avec ses alliés », confie un de ses proches.
« Lapid dit être le seul à pouvoir réunir le vote anti-Netanyahou. Son but est de faire accroître le soutien à son parti, mais il doit s’assurer aussi que ses partenaires éventuels atteignent le seuil d’éligibilité », note Gayil Talshir, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Fatigue et division
En dépit d’une « fatigue absolue » des électeurs, l’analyste politique Dahlia Scheindlin s’attend à une participation encore élevée au scrutin qui pourrait sceller le sort politique de Benjamin Netanyahou et de son projet de gouvernement avec l’extrême droite. Si les électeurs « n’ont pas changé de manière significative au cours des derniers cycles électoraux », le jeu des alliances lui pourrait changer, selon le résultat de chacun, ajoute-t-elle.
Petit guide pour comprendre, à l’approche des élections législatives du 1er novembre, le cinquième scrutin en moins de quatre ans.
Record battu : le 1er novembre prochain, les électeurs israéliens se rendront pour la cinquième fois aux urnes en moins de quatre ans. Et ils ont de fortes chances d’y retourner sous peu. Le système de proportionnelle utilisé est certes l’un des plus démocratiques, mais il est devenu ingérable en permettant aux petits partis de faire ou défaire les coalitions. Sur le papier, tout semble parfait. Chaque formation qui se présente aux législatives obtient des élus à condition de dépasser le seuil des 3,25 % des suffrages exprimés, tout le pays étant considéré comme une seule circonscription. Résultat, la composition de la Knesset, le Parlement israélien, a pris des allures de pièces de puzzle de plus en plus difficiles à assembler pour constituer une majorité. Le gouvernement sortant était par exemple soutenu par pas moins de huit partis. Il a suffi que deux députés de la majorité fassent sécession pour que des élections deviennent inévitables.
« Les partis arabes traversent une crise interne »
Pour ces élections, les partis arabes, plus hostiles à l’égard de Netanyahou, se présentent en ordre dispersé, en trois blocs, d’où le risque que certains d’entre eux ne franchissent pas le seuil d’éligibilité. « Il est clair que les partis arabes traversent une crise interne », explique Mansour Abbas, chef de la formation Raam qui était devenue l’an dernier la première formation arabe de l’histoire d’Israël à soutenir la coalition sortante de Yaïr Lapid.
S’il parvient à réunir une majorité de 61 sièges, Netanyahou, qui a publié ses mémoires deux semaines avant le scrutin, pourrait tenter de se faire voter une immunité par le Parlement. Mais sinon, il « pourrait négocier une peine avec la justice, note Gayil Talshir. Et avec la publication de ses mémoires, c’est comme s’il préparait le terrain à son départ. »
D’un côté, la coalition de droite de Benjamin Netanyahu, soutenue par les formations religieuses ultra-orthodoxes et le Parti Sioniste Religieux, aux tendances racistes anti-arabes, qui a le vent en poupe. AFP
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La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
Netanyahu est traîné dans la boue depuis des années par la plupart des médias et poursuivi de manière scandaleuse en justice car certains juges et certains policiers ont décidé de le faire tomber.
Un Etat juif est nécessaire mais avec une éthique basée sur les fondements du judaïsme et cela aussi bien pour les Juifs religieux que les Juifs laïcs et avec des droits politiques, sociaux mais non nationaux pour les minorités arabes, druzes,….
Mashiah Now !!!!!