Ki Tissa-Para: la vache rousse pour réparer quoi? Vidéo

La paracha de ki Tissa tombe toujours après Pourim. Il y a donc un rapport entre le texte de la Torah et la fête de Pourim. Quel est ce lien ? Dans les deux circonstances les Hébreux ont transgressé la loi. Celle-ci était orale. A Pourim les Hébreux  ont participé au festin d’Assuérus en l’honneur de la reine Esther.

Or la nourriture servie n’était pas conforme à la loi juive. Il y a eu transgression publique. Le roi perse avait servi son festin dans les ustensiles qu’il avait pillés dans le Temple de Jérusalem. Les Hébreux, là aussi, se sont donnés avec joie aux danses et à la fête.

Comment peut-on se réjouir face à la preuve manifeste de la destruction du temple ?  La punition ne tarda pas : Haman les menaça d’extermination.

Dans la Sidra de ce jour on retrouve ce même type de transgression de toute une collectivité juive qui s’adonne à une fête païenne. Il est possible qu’un individu commette une transgression, mais il n’est pas admissible de l’accomplir avec joie. Il peut arriver que le peuple pèche mais il ne peut en faire une fête. Ce qui revient à une absence totale de culpabilité collective face au mal. RAV H. HARBOUN

KI TISSA, EXODE (Chapitre XXX, V. 11 à Chapitre XXXIV, V. 35)

Ki Tissa est une Sidra particulièrement longue et qui aborde de nombreux thèmes au sujet desquels Moïse reçoit les instructions précises pour les mettre à exécution :
I)- Le dénombrement : on sait que tout en suscitant l’affection divine il ne peut être effectuée que de manière détournée (prélèvement d’un demi chéquel) qui marque l’importance de chaque individu qui reste cependant lié et coresponsable dans la collectivité.

II)- Ensuite, c’est le thème de la pureté qui est éduqué avec la construction et l’utilisation du bassin de cuivre pour la sanctification. L’autel et le bassin dans le parvis du sanctuaire évoquent les différences de degrés et de sens dans la notion de pureté.

III)- La préparation de l’huile d’onction et de l’encens, énumère les différents éléments d’origine animale, végétale, solide, liquide et volatile qui les composent et provenant de différents lieux, pour nous apprendre que même l’élément le plus vil n’est pas rejeté et peut servir d’instrument à la sanctification suivant l’usage que l’on en fait.
Il en est de même de tout homme quel que soit son niveau, il peut contribuer et se frayer un chemin vers l’idéal de sainteté.

IV)- Le rôle des artistes inspirés, notamment Betsalel et Oholiab ayant des aptitudes dans l’art au service du sacré se verront confier la réalisation des objets, des vêtements du pontife, des ornements du lieu, nécessaires la pratique du service Divin.

V)- L’importance du Shabbat : origine de l’Alliance, pacte immuable, sanctification du temps qui restera perpétuel en souvenir de Béréchit : les six jours de la création et le septième jour consacré à D. en cessant comme lui tout acte créateur.

VI)- Le Don et l’écriture des premières Tables de la Loi, gravées du doigt de D. anthropomorphisme volontaire qui sera repris dans d’autres passages pour exprimer le signe d’une intervention divine.

VII)- L’impatience du peuple et sa régression affligeante qui conduit au « veau d’or » après avoir été témoin des miracles de la sortie d’Egypte.

VIII)- La colère Divine qui s’enflamme et le plaidoyer de Moïse pour tempérer la rigueur de D.

IX)- La Brisure des premières Tables et la répression de Moïse avec la participation des lévites, restés fidèles, afin de marquer la gravité de cette faute et ressouder le peuple dans
sa mission.

X) – Second plaidoyer de Moïse pour obtenir le pardon divin.

XI)- La poursuite de la marche dans le désert, les enfants d’Israël ont perdu leurs ornements ;
Moïse déplace Hors du Camp « la Tente d’Assignation ». La faute fait que D. se distancie…

XII)- Dans un face à face où D. se révèle de plus en plus à Moïse, ce dernier obtient de D. qu’il n’abandonne pas son peuple et reste son guide, son protecteur, son juge clément et miséricordieux.

XIII)- Enfin le don des « Secondes Tables ». Dans une seconde ascension nous lisons cette prière de Moïse que nous disons dans notre prière du matin : «  Éternel, Éternel, D. clément, miséricordieux, long à la colère, plein de grâce et d’équité, qui conserve la grâce jusqu’à la millième génération. Qui supporte la faute, la rébellion et le péché mais innocenter il n’innocentera pas, il se souvient de la faute des pères sur les fils jusqu’à la troisième et la quatrième génération. » ( Grâce et justice)

XIV)- D. se déclare en outre jaloux pour écarter toute tentation de se tourner vers des idoles, Il énonce les grandes lignes du calendrier qui débute avec la nouvelle lune du mois de Nissan, lié historiquement à la sortie d’Egypte et à la consommation des azymes ainsi que le sacrifice de l’agneau pascal ( prémices des futurs sacrifices où le premier né animal sera consacré ), rappel du shabbat, des prémices de la terre et des trois Fêtes, Rendez-Vous du peuple avec son D.
L’interdiction de faire cuire l’agneau dans le lait de sa mère.
De ce dernier face à face, Moïse ressort transfiguré et « Il ne savait pas que son visage rayonnait »
Une Sidra qui réunit tous les points forts qui fondent la naissance et l’Alliance du peuple avec D.

par Alice Benchimol Zal (2020)

* L’immersion totale du corps dans l’eau est réservée aux Cohanim lors de leur investiture, et aussi chaque jour. Elle implique la purification physique et morale avant de mettre toute sa personne au service du sacré.
*L’ablution des pieds et des mains vise à la sanctification de ces organes que l’on élève au service de D. Les mains sont le symbole d’un cœur pur et l’action d’une portée morale.

Cours dédié à la Mémoire de notre chère Hafsa Bat Messaouda  Z’l  (16 Adar II 5765)

 

CHaBBaT PaRa: la vache rousse pour expier le veau d’or?

 

La haphtara Para (Ezéchiel 36, 16 et suivants), troisième haphtara spéciale avant la fête de Pessah, qui sera lue ce Chabbat annonce le processus de purification qui sera restauré lorsque viendra le Machiah (Messie).

Le prophète promet que Hachem « répandra alors des eaux pures [sur les enfants d’Israël], et qu’Il les purifiera de toutes leurs impuretés et de toutes leurs idoles » (36, 25).

On remarquera que la purification, selon ce verset, ne sera pas effectuée au moyen d’une immersion dans les eaux d’un mikwé , comme il aurait été naturel, mais au moyen d’une aspersion qui ressemblera à celle que l’on doit employer avec l’eau lustrale contenant les cendres de la vache rousse.

Cette analogie suggère un lien étroit entre le péché et la mort: Le processus de purification des péchés sera semblable à celui par lequel est rétablie la pureté de celui qui a eu un contact avec un mort.

Ainsi que l’explique Rachi Bamidbar  19, 22), la vache rousse est destinée à réparer la faute du veau d’or.

Or, nous apprend la Guemara ?Avoda zara  5a), lorsque les enfants d’Israël ont reçu la Tora , celle-ci leur a conféré l’immortalité.

C’est la faute du veau d’or qui les en a déchus.

Selon le Séfèr ha-hinoukh Mitswa  263), on peut expliquer l’impureté du cadavre humain de la façon suivante : La mort consiste en ce que l’âme se détache du corps, de sorte que celui-ci se trouve désormais privé de toute spiritualité.

Entrer en contact avec un mort crée un dommage à la spiritualité de celui qui le touche. L’impureté qui en résulte est là pour nous rappeler que notre corps est destiné à s’unir à l’âme et qu’il doit tendre alors à refuser les tentations terrestres.

De la même façon, lors de l’épisode du veau d’or, les enfants d’Israël ont troqué leur relation intime avec Hachem contre un matérialisme avilissant. Cependant, leur brève expérience du mont Sinaï leur a fait prendre conscience qu’il est possible de se libérer de ses pulsions matérielles et tendre à un contact avec Lui .

On comprendra maintenant la comparaison d’Ezéchiel entre la purification des péchés et les cendres de la vache rousse.

Le prophète nous annonce : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et Je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; et J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et Je vous donnerai un cœur de chair » (36, 26).

Ce verset traduit, nous explique Ramban (Nahmanide), le désir de notre peuple d’accomplir la volonté de Hachem.

Un jour viendra où le corps et ses pulsions retrouveront leur véritable place : leur effacement au profit de la perfection qu’a connue Adam avant sa faute.

C’est alors qu’ils se détacheront complètement des passions physiques.  Jacques KOHN Zal.

 

Dossier réalisé par Jforum

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