Ki TeTSé: la paracha aux 74 Mitsvot (vidéos)

« Tu agiras de même à l’égard de toute chose perdue par ton frère et que tu aurais trouvée; tu n’as pas le droit de te dérober. » (Deutéronome, 22, 3) Ki Tetsé
«  II se peut que l’animal de ton frère s’égare ; si tu le retrouves tu n’as pas le droit de te dérober à ton devoir : tu as l’obligation de le ramener à ton frère. Et si jamais tu ne connais pas ton frère, ramène l’animal chez toi et garde-le jusqu’à ce qu’il soit réclamé. «  Ki Tetsé
C’est en ces termes que Moïse résume, en utilisant un cas pratique courant, notre devoir de respecter et de préserver la propriété d’autrui.
Remarquons qu’il ne se borne pas à énoncer notre devoir en l’occurrence. II ajoute une précision :  » tu n’as pas le droit de te dérober  » et il le fait même à deux reprises en l’espace de quelques versets.
Pourquoi ce conseil ?
C’est que le fond d’égoïsme que nous possédons tous en nous, nous incite bien souvent à  » nous dérober » , à nous détourner, à faire semblant de ne pas voir, de ne pas savoir, afin de ne pas nous sentir obligé d’intervenir et de fournir un effort. C’est tellement plus agréable de ne rien faire, n’est-ce pas ? Surtout si, en faisant comme si on n’avait rien vu, on peut, de plus, se donner bonne conscience.
C’est pourquoi, notre maître Moise, qui connaît à fond la nature de l’homme, demande à son peuple, de ne pas jouer ce rôle hypocrite, de ne pas faire semblant, de ne jamais se détourner; mais au contraire de toujours voir et agir.
Agir signifie ici ; prendre soin du bien d’autrui, empêcher qu’il ne s’abîme ou se gâte. Agir signifie, de plus: faire tout pour protéger, respecter la propriété d’autrui scrupuleusement, que ce soit le bien d’un individu ou celui d’une collectivité.
Et si déjà nous n’avons pas le droit de nous dérober à notre devoir quand il s’agit seulement de protéger les biens matériels de notre prochain, combien plus ne pouvons-nous nous abstenir quand est en jeu la personne même de notre prochain, quand en particulier sa vie peut être en danger.
Mais il y a plus encore: s’il nous faut rendre à notre prochain, intact et préservé, un animal qu’il a perdu, sans avoir le droit de nous dérober, combien plus avons-nous l’obligation de lui faire retrouver, avec douceur et avec cœur, la foi qu’il peut avoir perdue.
Là, non plus, nous n’avons pas le droit de nous abstenir et de faire semblant de ne pas voir ni savoir.
Bref, face à notre prochain, il nous faut lutter contre le crime d’indifférence et être prêt à le servir, en toute occasion, sans jamais nous dérober.
LE RABBIN JEAN SCHWARZ
www.lamed.fr

Depuis le début des selihoth c’est-à-dire du mois de Eloul, la présente sidra, Ki Tetsé, est la troisième qui comporte un nombre imposant de mitsvot (commandements).
En effet, cette péricope est considérée comme un témoignage car elle contient 74 Mitsvot et 74 est la guematriya du mot « témoin » עד tel que nous le voyons mis en évidence dans la profession de foi du SHEMA ISRAEL où les lettres ayin et daleth des mots shémâ et ehad sont mises en évidence.
Le texte commence une fois de plus  à la deuxième personne du singulier (KI TETSE) et le mot OYVEIKHA est au pluriel :

כִּי-תֵצֵא לַמִּלְחָמָה, עַל-אֹיְבֶיךָ; וּנְתָנוֹ יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּיָדֶךָ–וְשָׁבִי תָשִׁבְיוֹ

Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers
Le texte ne nous entretient pas de la guerre comme nous serions en droit de l’attendre mais de la mitsva de prendre femme :
וְרָאִיתָ, בַּשִּׁבְיָה, אֵשֶׁת, יְפַת-תֹּאַר; וְחָשַׁקְתָּבָהּ, וְלָקַחְתָּלְךָלְאִשָּׁה. וַהֲבֵאתָהּ, אֶל-תּוֹךְבֵּיתֶךָ; וְגִלְּחָה, אֶת-רֹאשָׁהּ, וְעָשְׂתָה, אֶת-צִפָּרְנֶיהָ. וְהֵסִירָהאֶת-שִׂמְלַתשִׁבְיָהּמֵעָלֶיהָ, וְיָשְׁבָהבְּבֵיתֶךָ, וּבָכְתָהאֶת-אָבִיהָוְאֶת-אִמָּהּ, יֶרַחיָמִים; וְאַחַרכֵּןתָּבוֹאאֵלֶיהָ, וּבְעַלְתָּהּ, וְהָיְתָהלְךָ, לְאִשָּׁה
Si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu’elle te plaise, et que tu veuilles la prendre pour épouse, tu l’emmèneras d’abord dans ta maison; elle se rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive, demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère, un mois entier.
Alors seulement, tu pourras t’approcher d’elle et avoir commerce avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse.
Etant donné que cette lecture est faite pendant le mois d’Eloul où il est souhaitable de « faire teshouva », les commentateurs voient en ces lignes des indices très clairs concernant nos penchants : en effet, si le texte s’adresse au particulier, c’est parce qu’en réalité, D S’adresse à l’individu qui doit se remettre en question et faire « la guerre » à ses ennemis c’est-à-dire à ses penchants  (oyveikha).
  C’est la raison pour laquelle, lorsque le texte poursuit sur l’opportunité pour « le guerrier » (celui qui lutte contre son mauvais penchant) de rencontrer une jolie femme, (eshetyefattoar : une femme très belle), il s’agit une fois de plus de la lutte contre les mauvais instincts et l’allusion à la lutte 30 jours durant est celle des 30 jours du mois d’Eloul pour faire teshouva au terme desquels, l’individu pourra agir à nouveau normalement.
Conformément aux commandements. Parmi toutes les mitsvoth contenues dans cette section, la majeure partie fait allusion au libre arbitre qui va servir à l’homme de moyen de se préserver.
Une autre mitsva : celle du parapet ( מעקה – maâké). Il incombe à tout homme qui construit une maison d’apposer sur le bord du toit une rambarde ou parapet de manière à éviter que quiconque grimpe sur le toit ne tombe et que le propriétaire soit involontairement coupable. Ici encore nous retrouvons des allusions : le toit est le faîte de la maison ainsi que le cerveau (מוחmoah) se trouve au sommet de l’homme faire un parapet revient symboliquement, à  imposer à notre cerveau/esprit des limites. Le mot מעקה décomposé en sigle signifiera désormais :  מעורר עבירה קשה מעבירה   que ce qui vient prévenir une infraction est  plus dur que l’infraction elle-même.
En revenant au premier verset de la parasha,  nous voyons que l’assurance de l’aide que D .apporte à Ses créatures stipulée dans la Guemara  (אפתח לכם פתח של מחט) ou dans la tefila où D. nous apporte trois sortes d’aide et de secours : מלך עוזר ומושיע ומגן  à propos de ces mots, le Gaon de Vilna enseigne : מלך עוזר il est écrit dans la Guemara que si le mauvais penchant essaye par tous les moyens de vaincre l’homme, il suffit qu’il fournisse un tout petit effort pour que l’Eternel vienne et te fournisse toute l’aide nécessaire. Lorsqu’il est écrit מושיע  cela signifie qu’il s’agit d’un secours inopiné qui vient sauver la créature même dans un moment peu prévisible.
L’aide (עזרה) ne peut être véritable que lorsque le mouvement est initié des deux parties car sinon, cela n’est pas une aide.
C’est pour cela que si l’individu commence  son retour vers le sentier éclairé par la Torah, D.  lui viendra en aide pour compléter ses efforts et ses actes.
En ce mois d’Eloul, il est bon de lire matin et après-midi le psaume 27, pratiquez la tsedaka, prenez de bonnes et nouvelles résolutions, pardonnez à votre prochain, observez le shabbat, prenez sur vous de lire trois psaumes par jour de manière à  ce que jusqu’à la fin de Yom Kippour soit terminé le livre des Psaumes.
Au mois d’Eloul et de Tishri, si vous ne savez pas l’hébreu, si vous ne savez pas prier, sachez que D. est ici, tout proche, et parlez lui, IL est là, IL écoute les prières de chacun d’entre nous et dans toutes les langues.
IL ATTEND NOS PRIÈRES RÉCITÉES AVEC AMOUR ET SORTANT DE VOTRE CŒUR.
Caroline Elishéva REBOUH

 

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