Biden récompense le Hamas

Le Hamas part du principe qu’une proposition américaine finale se fera inévitablement aux dépens d’Israël. La pression principale pour parvenir à un accord est déjà exercée sur les dirigeants israéliens. Le Hamas n’encourt aucune conséquence s’il prolonge le processus et, tant qu’il détient des otages, il peut toujours reprendre les négociations là où elles se sont arrêtées.

Par Meir Ben Shabbat 

Alors que les responsables israéliens continuent de débattre de la décision du cabinet de s’opposer au retrait des forces de Tsahal du corridor de Philadelphie, Khalil al-Hayya, le chef adjoint du Hamas à Gaza, a réitéré que cette question n’était qu’une des nombreuses exigences que son groupe avait avancées comme conditions à un accord. « Nous soulignons que tout accord doit comprendre une cessation totale des hostilités, un retrait complet de la bande de Gaza, y compris du corridor de Philadelphie et du passage de Rafah, le retour sans entrave des personnes déplacées dans leurs foyers, l’aide et les secours aux Palestiniens, la reconstruction de Gaza et un échange de prisonniers », a déclaré al-Hayya.

Des Palestiniens dans la ville de Rafah, juin 2024 (Eyad Baba / AFP)

Cette position n’est pas nouvelle. Ce qui ressort de sa présentation, c’est l’assurance affichée par le haut responsable du Hamas, au cours d’une semaine où lui et ses associés étaient censés être sur le qui-vive, craignant les répercussions de la mort de six otages. Cependant, la réaction à cette situation en Israël et aux États-Unis a provoqué une réaction opposée de leur part. De leur point de vue, non seulement ils ont évité les conséquences de cet acte odieux, mais ils ont également réussi à faire monter les tensions et les désaccords internes en Israël, tout en poussant Washington à envisager de présenter un cadre défini comme une « offre finale, sans marge de négociation » (« à prendre ou à laisser »). Ils ont rapidement capitalisé sur l’indignation publique suscitée par la mort des otages en lançant une campagne médiatique avertissant que ce serait le résultat de la pression militaire israélienne, tout en adoptant une position ferme sur leurs exigences de négociation.

Le Hamas part du principe qu’une proposition américaine finale se fera inévitablement aux dépens d’Israël. La pression principale pour parvenir à un accord est déjà exercée sur les dirigeants israéliens. Le Hamas n’encourt aucune conséquence s’il prolonge le processus et, tant qu’il détient des otages, il peut toujours reprendre les négociations là où elles se sont arrêtées.

Le président Joe Biden a promis que le Hamas assumerait les conséquences de la mort des otages. On peut au moins s’attendre à ce qu’il ne récompense pas le Hamas. Faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il cède aux exigences du Hamas équivaudrait à récompenser le groupe terroriste. Au contraire, la démarche logique serait que les États-Unis soutiennent la position justifiée d’Israël. Un tel soutien pourrait même contribuer à faire avancer les négociations.

Il est temps que les États-Unis fassent jouer pleinement leur influence sur le Hamas. Une approche consisterait à exiger le départ des dirigeants du groupe du Qatar. Washington devrait exiger cela de Doha. Ces dirigeants portent la même responsabilité que ceux basés à Gaza pour l’attentat terroriste du 7 octobre et les crimes de guerre qui ont suivi. Ce sont les mêmes dirigeants qui exhortent actuellement leurs agents en Cisjordanie à commettre des attentats suicides. Exiger l’expulsion des dirigeants du Hamas du Qatar et imposer des sanctions personnelles à ses membres est le minimum que l’on attend des États-Unis. Israël trouvera les moyens de demander des comptes aux meneurs.

Du point de vue d’Israël, ses prochaines actions à Gaza devraient servir trois objectifs : dégrader encore davantage les capacités militaires restantes du Hamas, affaiblir sa capacité à gouverner et accroître la pression pour faciliter la libération des otages. Pour atteindre ces objectifs, le Hamas doit être entièrement privé de tout contrôle sur les approvisionnements entrant dans Gaza. C’est la bouée de sauvetage du groupe et le principal moyen de maintenir son autorité. Il serait également judicieux d’envisager de diviser davantage la bande de Gaza au-delà des partitions actuelles.

Une autre stratégie qui mérite d’être explorée est celle proposée par l’ancien chef du Conseil de sécurité nationale, le major-général (retraité) Giora Eiland: évacuer les habitants du nord de Gaza, en faire une zone militaire et interrompre l’approvisionnement de la région. Les inconvénients de cette proposition résident dans l’opposition qu’elle risque de rencontrer de la part des États-Unis et de la communauté internationale, ainsi que dans les forces importantes nécessaires à sa mise en œuvre. Naturellement, elle pourrait être mise en œuvre dans d’autres zones à des degrés divers. Néanmoins, ses nombreux avantages méritent d’être sérieusement discutés.

Meir Ben Shabbat est le directeur de l’Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste, à Jérusalem. Il a été conseiller à la sécurité nationale d’Israël et chef du Conseil de sécurité nationale entre 2017 et 2021, et avant cela pendant 30 ans au sein du Service de sécurité générale (l’agence de sécurité Shin Bet ou « Shabak »).

JForum.fr avec www.israelhayom.com

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Asher Cohen

Les générations actuelles d’Israéliens sont des assistés de l’Amérique. Ils ne veulent plus faire un pas sans pouvoir compter sur l’aide du grand-frère américain. Ont-ils pris modèle sur les français et les anglais ? En 1940, face à l’avance allemande, Paul Reynaud a supplié Roosevelt d’intervenir et de lui livrer des mitrailleuses. En 1943 et 1944, De Gaulle léchait le cul des américains pour qu’ils libèrent la France. En 1956, pour Suez, pour faire face à la menace nucléaire de Kroutchev, les français et les anglais comptaient sur l’aide américaine, qu’ils n’ont pas eue. L’histoire abonde d’exemples montrant que celui qui dans la guerre ne compte pas, par principe, que sur lui-même est assuré de perdre.

La mémoire des pères et mères, fondateurs d’Israël est insultée. Quelle aide aurait reçue Ben Gourion en 1948, des américains ? Quel soutien en 1956 pour Suez ? En juin 1967, Johnson a rétabli l’équilibre de la terreur face à l’URSS, malgré l’affaire du Liberty, mais dans un climat de guerre froide, dans un Monde bipolaire. En octobre 1973, Golda Meir ne comptait dès le début que sur elle-même. Depuis 1991, le Monde est toujours unipolaire et la Chine ne menace pas, comme l’URSS en 1967 et 1973, d’intervenir au Moyen-Orient. Toutes ces palabres politiques n’effacent pas la Réalité que depuis un an, Israël n’arrive pas militairement à soumettre le hamas. C’est là qu’il faut plutôt se centrer, Mr. l’ex-chef du Conseil de sécurité nationale d’Israël. Tant qu’Israël n’aura pas gagné militairement à gaza, il ne sera pas en position de négociation diplomatique. Or, ces générations d’Israéliens assistés sont mal parties pour une victoire militaire totale à gaza. Tout le reste n’est que du commentaire et de la littérature.

Damran

Il ne s’agit plus de « manifestations » mais d’une tentative de putsch mené par des braillards bien organisés, pour renverser un gouvernement démocratiquement élu. 
Tous les prétextes sont bons pour ces émeutiers qui veulent déchirer Israël une fois de plus, alors que le pays est en guerre et que des soldats tombent à Gaza. 
Ce déchaînement de haine contre Bibi est vraiment ignoble/indigne, les représentants de cette chienlit veulent imposer des élections, comme si Israël était une République bananière, et que c’est la rue qui détient le pouvoir.
Il faudra arrêter et conduire au tribunal ces putschistes qui font honte à Israël. 
Les familles/proches des otages pour qui nous éprouvons un très profond respect et une immense solidarité devraient s’éloigner de ces émeutes qui n’ont rien à voir avec leurs démarches légitimes en vue de faire libérer les captifs de Gaza. 
Les entendre crier que Bibi ne fait rien pour leur libération est une grave injure. 
Il faudra leur rappeler que les propositions faites récemment à Doha, dépassent tous les seuils de concessions accordées par Israël. 
Enfin, il faut répéter sans cesse que c’est le Qatar-Terroriste-Ordures qui défend le hamas qu’il veut à tout prix aider à remporter la guerre à Gaza, qui tire les ficelles de l’intransigeance et qu’il veut faire perdre la guerre à Israël/Tsahal, en exigeant toujours plus, alors que le seuil de tolérance est déjà plus que dépassé….

Pauliltique

L’ administration Obama s’ est laissée leurrer avec jouissance, avec complaisance, avec soumission.

Alain

Toutes ces pseudos négociations ne sont que du pilpoul de mauvais niveau.
La seule question est : Israël veut-il gagner la guerre et assurer la paix et sa pérennité dans la région, ou pas. La réponse n’est certainement pas à Washington, quel qu’en soit le président et le parti au pouvoir.

Merci

Biden est un malade qui doit plus s’occuper de gaza et de laisser Israel finir le Hamas point final

Guidon

Cette négociation sur la libération des otages est un subterfuge américain pour empêcher une victoire Israélienne et il faut y mettre un terme et se concentrer sur une libération militaire des otages !