Le mur d’Ézéchias
Pendant les trois siècles qui suivirent le schisme du royaume de Salomon, Jérusalem était capitale du royaume de Juda, le royaume du sud.
Elle était investie par des cultures et des cultes étrangers à cause de certains rois qui laissaient sévir la corruption, le luxe et l’idolâtrie: les prophètes se dressèrent pour dénoncer ces déviations morales.
Certains n’hésitèrent pas à comparer Jérusalem à Sodome, détruite pour n’avoir pas su établir des règles de justice sociale.
Seuls les rois Josaphat, Ezéchias et Josias, aidés par les prophètes Isaïe, Michée et Joël luttèrent contre l’idolâtrie et le royaume de Juda connut sous leur règne, des périodes de prospérité et d’apogée culturel.
Isaïe, par Michel-Ange
Un nouvel empire naquit sur les rives du Tigre et de l’Euphrate ; l’empire assyrien qui devint la puissante dominante dans le vaste Moyen-Orient.
Le nouveau roi Achaz tenta de s’assurer les faveurs du nouvel empire : il encouragea le culte des dieux assyriens.
Détail : le roi d’Israël Jéhu agenouillé devant le roi Salmanasar
Ézéchias, un roi qui restaure le Temple
Arrière petit-fils d’Osias, Ezéchias devint roi en -727. Il était très attaché à Jérusalem. Cinq ans après, le royaume d’Israël tomba sous la domination assyrienne: sa population formée de dix tribus fut déportée dans les régions orientales de la Mésopotamie.
Jérusalem prit, pour une courte période, le rôle de centre religieux; sur le plan spirituel Ézéchias fut décrit comme un roi sage et pieux, qui suivit dès le début de son règne les conseils des prophètes Isaïe et Michée.
La Bible le décrit en ces termes : « Il mit sa confiance dans le D.ieu d’Israël, et il n’eut pas son semblable parmi tous les rois de Judée qui vinrent après lui ou qui le précédèrent » (Rois B, 18, 5).
Il renversa les idoles, introduisit des réformes politiques et religieuses et rendit au Temple sa centralité.
Ezéchias décida de rompre avec la domination assyrienne et cessa d’envoyer son tribut à Sennachérib, roi d’Assyrie. Celui-ci envoya ses troupes armées sur la Judée et Jérusalem. Les troupes assyriennes firent le siège de la ville.
Le roi Ezéchias supplia alors le prophète Isaïe d’intercéder auprès de Dieu pour sauver la capitale. Le récit biblique raconta qu’à la veille de l’assaut assyrien contre Jérusalem, un ange aurait tué 185 000 des soldats assyriens, empêchant ainsi la prise de Jérusalem.
Les assiégeants se retirèrent et Jérusalem préserva son indépendance en retrouvant sa puissance commerciale.
Dans le Talmud (Sanhédrin 94a), il était enseigné qu’Ézéchias aurait pu devenir le Messie et la guerre menée par Sennachérib l’ultime guerre de Gog et Magog, si le roi avait entonné un chant de louange à D.ieu en signe de reconnaissance.
Ézéchias un roi bâtisseur
Ezéchias fut aussi un roi bâtisseur, puisqu’il agrandit la capitale ( vers le nord-ouest) de son royaume afin d’accueillir les réfugiés du royaume d’Israël venus s’installer en Judée suite à la destruction de leur royaume par les armées assyriennes.
Une maquette reconstituant la cité au VIIIème siècle av-JC peut être visitée aujourd’hui dans la Vieille Ville.
C’est à cette époque qu’Ézéchias décida de construire des fortifications dont le système de fortifications datant de l’époque du roi Salomon, particulièrement bien préservé, et mis à jour par Mazar et son équipe, que les archéologues ont découvert l’empreinte du sceau du roi Ézéchias (voir complément).
Ézéchias fit acheminer l’eau portable vers Jérusalem par un canal découvert au 19e siècle (le fameux « canal d’Ézéchias», l’une des principales attractions du complexe de la Cité de David).
C’est en juin 1880 que l’inscription de Siloé fut découverte, par hasard, par un jeune baigneur [1]qui s’était aventuré, une bougie à la main, dans les premiers mètres du tunnel qui amène l’eau à la piscine de Siloé.
Il informa rapidement un architecte allemand de sa découverte. Des relevés à la main furent esquissés mais le travail le plus sérieux, encore utile aujourd’hui, est le nettoyage, l’estampage et le moulage réalisés par Charles Clermont-Ganneau.
Un particulier, informé de la découverte, tenta ensuite d’extraire l’inscription de la paroi rocheuse, la brisant en plusieurs fragments, dans l’espoir de la vendre à un musée européen.
Informé de son projet, le gouvernement turc (la Palestine est alors intégrée à l’Empire ottoman) pris possession des fragments qui ont été assemblés et qui sont exposés, encore aujourd’hui, au Musée des antiquités d’Istanbul.
Plan de l’aqueduc souterrain
Ce tunnel, long de 533 mètres, constituait une réussite technique exceptionnelle pour l’époque.
Tunnel d’Ezéchias
Ézéchias développa aussi l’agriculture et fit fructifier le trésor royal. Il renforça les remparts de Jérusalem.
C’est dans le système de fortifications datant de l’époque du roi Salomon, particulièrement bien préservé, et mis à jour par Mazar et son équipe, que les archéologues ont découvert l’empreinte du sceau du roi Ézéchias (voir complément).
(A suivre)
Adaptation par Jforum
Source 1
A Lire
Neher-Bernheim Renée, Jérusalem trois millénaires d’histoire, Albin Michel 1996.
Simon Sebag Montefiore, Jérusalem Biographie, Calmann-Lévy 2011
Des vestiges de l’époque du roi d’Ezéchias
L’empreinte du sceau du roi Ézéchias découverte à Jérusalem. Une découverte archéologique prodigieuse qui confirme si besoin était – la véracité historique des événements cités dans la Bible. Un petit morceau d’argile a été découvert durant des fouilles effectuées près du mur méridional du Mont du Temple. Aujourd’hui, après bon nombre d’examens minutieux, le nom de son propriétaire a été confirmé : il s’agit du roi Ézéchias (‘Hizkiyahou), fils d’Achaz, qui a régné sur la Judée au 8ème siècle avant notre ère. Pour les archéologues, il s’agit d’une découverte prodigieuse qui « fait renaître les histoires contenues dans la Bible ».
Ce n’est pas tous les jours qu’un archéologue découvre un vestige datant de plusieurs milliers d’années. Ce n’est que très rarement que ce vestige porte une inscription permettant de le dater très précisément. Enfin, il n’est jamais arrivé que le propriétaire dudit objet découvert par les archéologues soit un roi dont l’histoire est décrite dans la Bible. C’est donc pour toutes ces raisons que le Dr Eilat Mazar, archéologue à l’Université hébraïque de Jérusalem, qualifie l’empreinte du sceau royal, appartenant au roi Ézéchias, découvert durant des fouilles effectuées près du mur méridional du Mont du Temple, de découverte historique.
Le petit morceau d’argile, grand comme l’ongle de l’auriculaire, portant l’inscription « À Ézéchias (fils d’) Achaz roi de Judée » date donc de l’époque du règne du roi Ézéchias, décrite dans le second livre des Rois, mais aussi dans les Chroniques. En marge de l’inscription, le sceau est orné d’un soleil affublé de deux ailes protectrices de part et d’autre ainsi qu’un symbole égyptien, la croix ansée, appelée ânkh, qui représente la vie dans les hiéroglyphes.
Voici maintenant plusieurs années que les fouilles du Dr Mazar se focalisent sur le versant méridional du Mont du Temple, appelé HaOfel. Il s’agit d’un bassin situé à l’extérieur des murailles de la Vieille ville sur la gauche lorsque l’on se rend du Kotel par la Porte des Immondices, en contrebas de là où se trouve aujourd’hui le Jardin archéologique Davidson.
Ce qui impressionne le plus la communauté des archéologues, c’est que pour la première fois, une découverte archéologique confirme sans le moindre doute – si besoin était – la véracité historique des événements cités dans la Bible. Cet article a paru dans le journal Hamodia – Édition française
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