« Je préfère avoir une mauvaise presse qu’une bonne nécrologie » : Netanyahu défend sa stratégie à Gaza

Dans une interview exclusive accordée au magazine TIME, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu la stratégie militaire de son pays à Gaza tout en reconnaissant les erreurs passées dans ses relations avec le Hamas.

Par Miri Weissman

Dans une interview exclusive accordée au magazine TIME, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu la stratégie militaire de son pays à Gaza tout en reconnaissant les erreurs passées dans ses relations avec le Hamas. La conversation, qui s’est déroulée dans le bureau de Netanyahu à Jérusalem, a porté sur un certain nombre de sujets, notamment le conflit en cours, la position internationale d’Israël et les projets pour l’avenir de Gaza.

Les couvertures du magazine TIME avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Photo : TIME Magazine

Netanyahu, qui a été critiqué pour la vulnérabilité d’Israël face à l’attaque du Hamas du 7 octobre , a exprimé sa tristesse face à cette attaque. « Bien sûr, bien sûr. Je suis profondément désolé qu’une telle chose se soit produite », a-t-il déclaré à TIME . « Et on regarde toujours en arrière et on se dit : aurions-nous pu faire des choses qui auraient pu empêcher cela ? »

Le Premier ministre, qui dirige Israël depuis 17 ans, a bâti sa carrière politique sur la promesse d’assurer la sécurité du pays. Mais l’attaque du 7 octobre, qui a fait 1 200 morts et des centaines d’enlèvements, l’a obligé à revoir ses décisions stratégiques.

Netanyahou à la Knesset. Photo : AP

La position de Netanyahou sur les négociations de cessez-le-feu est une source de tension avec l’administration Biden. Le dirigeant israélien s’est montré réticent à accepter un arrêt complet des opérations militaires, préférant de brèves pauses en échange de la libération des otages. Cette position est considérée par certains comme un calcul politique visant à conserver le soutien de ses partenaires de droite de la coalition. Un cessez-le-feu prolongé pourrait potentiellement déstabiliser le gouvernement fragile de Netanyahou. Un haut responsable israélien a donné une évaluation critique de la situation : « Il met son gouvernement en danger en concluant un accord avec le Hamas. Bibi n’acceptera un accord sur les otages que lorsque cela lui conviendra politiquement. »

M. Netanyahou a défendu sa politique passée consistant à autoriser l’entrée de fonds qataris à Gaza, en affirmant que cette politique visait à éviter une catastrophe humanitaire. « Nous voulions nous assurer que Gaza dispose d’une administration civile fonctionnelle pour éviter un effondrement humanitaire », a-t-il expliqué. Il a insisté sur le fait que le principal problème était « le transfert d’armes et de munitions du Sinaï vers Gaza », plutôt que le soutien financier.

La bande de Gaza. Photo : AFP

Abordant le conflit en cours, M. Netanyahou a rejeté les appels à un arrêt de la guerre, affirmant que l’objectif d’Israël est de « détruire complètement les capacités militaires et gouvernementales du Hamas ». Il a rejeté les allégations de punition collective, affirmant que « nous avons fait tout notre possible pour permettre l’aide humanitaire depuis le début de la guerre ». Le dirigeant israélien a également évoqué les inquiétudes concernant les victimes civiles à Gaza. Selon M. Netanyahou, la « meilleure estimation » de l’armée israélienne est que le ratio de morts civiles par rapport aux militaires est de 1 pour 1, ce qui, selon lui, est « extraordinairement bas pour un combat urbain ».

Envisageant l’avenir, Netanyahou a esquissé un plan vague pour la bande de Gaza d’après-guerre. Après la destruction du Hamas, dit-il, il souhaite que les pays arabes créent une entité civile palestinienne qui ne menacerait pas Israël. « J’aimerais voir une administration civile dirigée par les Gazaouis, peut-être avec le soutien de partenaires régionaux » et « une démilitarisation par Israël ». Cependant, les critiques, dont l’ancien chef du Mossad Efraim Halevy, soutiennent que Netanyahou manque de plan concret. « Il n’a aucun plan pour la fin de la partie », a déclaré Halevy à TIME. Rashid Khalidi, professeur à l’Université de Columbia, a prévenu : « Pas à moins qu’il y ait une sorte d’adhésion palestinienne, et il n’y aura pas d’adhésion à quelque chose qui ne soit pas dirigé par les Palestiniens. Quelque chose qui est dirigé par les Émirats ou toute autre alternative ne fonctionnera pas. »

Concernant l’avenir de la gouvernance palestinienne, M. Netanyahou a déclaré : « Je suis d’accord avec le fait que nous devons maintenir une majorité juive, mais je pense que nous devons le faire de manière démocratique. C’est pourquoi je ne veux pas que les Palestiniens de Judée et de Samarie soient considérés comme des citoyens d’Israël. » Il a ajouté : « Ils devraient mener leur propre vie. Ils devraient voter pour leurs propres institutions. Ils devraient avoir leur propre gouvernement. Mais ils ne devraient pas avoir le pouvoir de nous menacer. »

M. Netanyahou a également évoqué la division croissante des partis aux Etats-Unis en ce qui concerne le soutien à Israël. Il a attribué ce changement à des problèmes internes aux Etats-Unis plutôt qu’à des actions israéliennes, citant un sondage Harvard-Harris qui a révélé que 80 % des personnes interrogées soutenaient Israël tandis que 20 % soutenaient le Hamas, une organisation terroriste reconnue par les Etats-Unis. « L’Amérique a un problème », a déclaré M. Netanyahou. « Ce n’est pas un problème qu’a Israël. »

Des militants de gauche brandissent des pancartes et des drapeaux nationaux lors d’une manifestation anti-gouvernementale à Tel Aviv le 22 juin 2024 (Photo : AFP/Jack Guez)

Malgré les appels à la démission lancés par 72 % des Israéliens, selon un récent sondage, Netanyahou reste sur sa position. « Je resterai en poste aussi longtemps que je croirai pouvoir aider Israël à se diriger vers un avenir de sécurité, de prospérité et de sécurité durable », a-t-il déclaré. « Je préfère avoir une mauvaise presse qu’une bonne nécrologie. » Netanyahou insiste sur le fait que gagner la guerre est crucial pour la survie du sionisme. « Ce sera le cas si nous gagnons », a-t-il déclaré. « Et si nous ne gagnons pas, notre avenir sera en grand danger. »

JForum.fr avec www.israelhayom.com

 

 

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Asher Cohen

Sa détermination et sa persévérance à mener cette guerre, malgré toutes les oppositions internationales et ses tergiversations sur l’offensive de Rafah, l’ont grandi, et Israël est actuellement une puissance capable d’affronter l’iran, qui n’est qu’un tigre en papier. Mais, a-t-il tiré les leçons pour s’être fait niquer en beauté par le hamas et l’égypte depuis au moins 15 ans, et est-il capable, comme Clemenceau en 1914-18, de changer les généraux de Tsahal quand cela ne marche pas? Admet-il, comme Clemenceau, que la guerre est une affaire trop importante pour être laissée aux militaires, ou bien commet-il les bévues des Juifs Léon Blum et enjuivé Jean Zay des années 1930?

Yan

Asher Cohen, Bibi a toujours à mes yeux été un diplomate cherchant à ménager la chèvre et le choux plutôt qu’un chef de guerre…Il est titubant et lourdement hésitant quand il s’agit de trancher des décisions stratégiques importantes…Depuis 15 ans il a en plus fait l’erreur monstrueusement gravissime de jouer le Hamas contre Abbas, en s’imaginant que la situation allait rester immuable sur le terrain, que la clique de rats castrés gazaouis n’allait pas progresser dans sa volonté forcenée de nous éradiquer et étendre dangereusement son influence en Judeé-Samarie…Résultats on a eu le Samedi Noir avec 1400 morts, et il faudra au moins 2 ans pour rattraper la décennie de retard durant laquelle les rats castrés gazaouis se sont sur-armés à des points hallucinants et ont creusé des tunnels avec de multiples ramifications qui n’ont été étrangement que très timidement détruits…Plus globalement, la main-mise des ashkénazim gaucho-wokistes laïcards sur l’ensemble des institutions d’Israël, y compris et surtout sur l’appareil sécuritaire, nous mène droit au gouffre…J’ose espérer qu’avec la commission d’enquête sur le Samedi Noir on les fera sauter et remplacer par des sefardim nationalistes-religieux qui sauront parler le langage de la région et écrabouiller l’ennemi sans LA MOINDRE HESITATION NI LE MOINDRE ETAT D’AME et ne se laissant intimider par PERSONNE!!…Le Erev Rav, ce traître à l’âme goy et au masque juif, doit être chassé de notre sein, mais en évitant une confrontation interne dur et mortelle pour nous, avec une méthode d’externalisation de cette mission…

Asher Cohen

Netanyahou n’est pas un grand diplomate parce qu’il n’a pas une lecture adéquate de la nature humaine pour savoir identifier Sissi comme un ennemi et le hamas qui l’a joué pendant 15 ans, même s’il a bien manœuvré en opposant le hamas au fatah. Il n’est pas non plus un grand chef de guerre, parce que de grossières bévues stratégiques ont été commises sur Gaza. Il a trop fait confiance en des généraux inefficaces, alors que la guerre est une affaire trop importante pour être laissée aux militaires. Il a le sens de l’objectif et depuis 11 mois, une détermination sans faille pour l’atteindre malgré l’opposition internationale. Grâce à lui, l’économie israélienne tient le choc malgré la guerre. En 15 ans de pouvoir, il a rendu Israël capable de frapper l’iran sans feu-vert américain. Il a des capacités de leadership, mais est-il capable de tirer la chasse d’eau dans l’armée, et d’y mettre des généraux efficaces ? Je ne sais pas ce que veut dire la laïcité. Nous sommes un petit peuple, et des généraux séfardim versés dans l’art de la guerre, la stratégie et les techniques militaires, Israël ne doit pas en avoir des douzaines. Heureusement, le Président Herzog est conscient des ressources intellectuelles des la Diaspora, actuellement utilisées au profit de puissances étrangères, et qu’il faut ramener dans la Nation Juive. Enfin, je ne sais pas qui est le erev rav.

marco darmon

JE TE REPETE ASHER SI BIBI OSE RENDRE GAZA AUX ARABES IL SE FERA TUER PAR QQ1 DE SON CAMP QUEL TRAITRE CE PM LIKOUD QUI ETS EN FIN DE C/O EN MEME LIGNEE QUE LES EX PM LIKOUD QUI ONT FAIT QUE DES CADEAUX AUX ARABES ET ONT VENDU LEURS AMES ALORS SI C EST CA CA VAUT PLUS LA PEINE DE VOTER POUR CE TRAITRE DE BIBI QUI VEUT TRANSMETTER GAZA AUX ARABES ALORS GAZA A EU UNE HISTOIRE JUIVE QU IL NE SAIT PAS EN PLUS EN ANNEXANT GAZA A ISRAEL IL Y AURA LA SECURITE AU SUD ET CES CONNARDS DE PM LIKOUD SONT PIRES QUE LA GAUCHE D OSLO POUR FAIRE IDEM QU EUX …QUE DES CADEAUX AUX ARABES CE BIBI M E COEURE D EPLUS EN PLUS EN MOI J ESPERE QUE BEN GVIR ET SMOTRIC LE FERONT TOMBER DE SON POSTE DE PM PARCE QUE BIBI A VENDU SON AME AUX ARABES ET A BIDEN HARRIS QUEL HONTE IL CREERA ALORS UN ETAT FATAH SI CELA CONTINUE ?? LA PREUVE BIBI NE VEUT PAS DETRUIRE OSLO ET L AP DE RAMALLAH ALORS CETTE AP A ATTAQUER ISRAEL A L ONU OMS ET A LA CIJ A LA HAYE ET AU LIEU QUE BIBI SOIT DUR CONTRE EUX BIBI LEUR FAIT DES CADEAUX QUEL TRAITRE IL MERITE UNE BALLE ENTRE LES 2 YEUX S IL OSE DONNER GAZA …§§