Israël, pionnier dans l’agriculture du futur

Israël est très avancé dans la recherche liée à l’aquaculture

En amont de la conférence internationale révolutionnaire organisée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural sur l’aquaculture marine et la technologie alimentaire, qui se tiendra à Eilat du 18 au 20 octobre, i24NEWS a eu l’honneur de visiter des entreprises israéliennes d’innovation. Spécialisées dans l’agriculture marine et désertique, ces sociétés ont développé des solutions pour pallier l’insécurité alimentaire mondiale à l’heure du changement climatique où certaines espèces animales sont menacées de disparition.
Compte tenu du taux de croissance de la population, du réchauffement de la planète, des changements de climat, de l’élévation du niveau de la mer et de la diminution des zones fertiles pour les cultures agricoles, une part importante de l’avenir de l’alimentation doit provenir de la mer et du désert. Sur ce constat, la conférence qui exposera les enjeux mondiaux et les différents défis dans ce domaine, réunira des ministres de l’agriculture, des scientifiques et de grands entrepreneurs venus d’Israël, de Bahreïn, de Malte, du Maroc ou encore de Jordanie. « Nous avons tous conscience du problème de l’insécurité alimentaire et c’est pour cela que nous essayons d’apporter davantage de protéines à notre régime alimentaire. Le changement climatique et son influence sur l’agriculture ainsi que les nouvelles formes d’alimentation sont des sujets dont il faut se préoccuper dès aujourd’hui. Nous savons qu’Israël est très avancé dans la recherche liée à l’aquaculture, et a la capacité de créer des poissons et de développer des innovations adéquates », explique Michal Lévy, scientifique et directrice générale adjointe principale du ministère de l’Agriculture.
Caroline Haïat/i24NEWSCaroline Haïat/i24NEWSPoissons à la Faculté d’agriculture, d’alimentation et d’environnement de Rehovot
Le gouvernement actuel met l’accent sur des programmes pour les étudiants centrés sur l’aquaculture dans la région d’Eilat, qui présente beaucoup d’avantages en termes d’élevage d’algues et de poissons. En outre, il encourage la création d’infrastructures afin d’améliorer l’écosystème d’Eilat, et du reste d’Israël pour exporter ensuite les savoirs du pays à l’étranger.
A la Faculté d’agriculture, d’alimentation et d’environnement de Rehovot, l’équipe du Dr Lior David, expert en sciences animales, mène de son côté des études avancées en production de poissons pour accroître la durabilité. Chez les poissons, le Dr David étudie la génétique de la résistance aux maladies infectieuses et de la détermination du sexe. Les connaissances issues de leurs recherches fondamentales sont ensuite utilisées pour sélectionner des souches de poissons génétiquement améliorées pour résoudre des problèmes qui entravent la pisciculture.
Caroline Haïat/i24NEWSCaroline Haïat/i24NEWSLe Dr Lior David, le 03.10.22
« Nous voulons contrôler le ratio mâle-femelle en produisant plus de femelles pour engendrer davantage de naissances, grâce à des méthodes d’injections d’hormones. L’aquaculture est devenue la principale source de production de protéines à partir des poissons, mais l’apparition de maladies il y a 20 ans, en Europe et Israël, qui touchent désormais le monde entier, complique le processus », a-t-il expliqué.
Caroline Haïat/i24NEWSCaroline Haïat/i24NEWSFaculté d’agriculture, d’alimentation et d’environnement de Rehovot
A la Faculté, les chercheurs tentent notamment de développer un vaccin à injecter aux poissons pour réduire la propagation des maladies. En outre, ils font des micro-injections de gènes dans les œufs de poissons, pour contrôler la reproduction, utilisent la méthode de la ponte induite pour augmenter la quantité de poissons mais aussi « le cultured fish meat », qui permet de créer de la véritable viande en cultivant directement des cellules animales à partir du poisson.

La spiruline pour remplacer la viande?

i24NEWS s’est rendu dans le village de Tel Mond près de Netanya où est implantée Simpliigood, la première entreprise au monde à exploiter une technologie de production à grande échelle de biomasse de spiruline, une algue à haute qualité nutritive et très rentable.
Grâce à une approche multidisciplinaire faisant appel entre autres à la biologie, à l’ingénierie, à la chimie et à l’informatique, ils créent la source alimentaire naturelle la plus dense et la plus efficace sur terre. La spiruline est l’une des sources de protéines les plus nutritionnelles et végétales de la planète.
74% de la spiruline de Simpliigood est fabriquée à partir de protéines brutes qui fournissent 18 des 20 acides aminés nécessaires au bon fonctionnement du corps. Elle contient trois fois plus de protéines que la viande et permet de lutter contre l’anémie.
Caroline Haïat/i24NEWSCaroline Haïat/i24NEWSGlace à la spiruline
« Notre entreprise a débuté il y a une dizaine d’années avec pour objectif de faire passer la spiruline d’un complément alimentaire luxueux à une base de notre alimentation; puis nous avons commencé à la commercialiser. Nous essayons de produire des yaourts, du fromage, des glaces, du poisson et même de la viande à partir de la spiruline grâce à l’énergie solaire, au sel et à l’eau essentiels pour la cultiver », décrypte Bach Baruch CTO chez Simpliigood.
La spiruline peut aussi remplacer le gluten, créer des textures, ou encore servir d’émulsifiant mais elle a surtout pour but de rendre notre alimentation plus saine et plus riche.
« Nous exploitons la spiruline fraîche avec des méthodes naturelles sans antibiotiques ni hormones. Nous pouvons aussi ajouter du goût et customiser les couleurs afin de lui donner une apparence très semblable à la réalité. Chez Simpliigood, elle est cultivée dans deux micro-fermes à la pointe de la technologie dans des étangs d’eau douce à 50 degrés pour conserver un environnement de croissance idéal », a affirmé Bach.
Simpliigood offre une alternative étiquetée durable, abordable et propre avec une immense valeur ajoutée et en fournissant une source alimentaire peu transformée.

Les serres verticales : cultiver hors saison

Produire des fraises en hiver? C’est l’une des missions que s’est données la startup Vertical Field créée en 2006 près de Raanana, devant le supermarché Supersal. A l’aide de technologies de pointe, elle répond aux besoins croissants de la population en cultivant des produits dans n’importe quel espace urbain intérieur ou extérieur.
La société a conçu des plateformes verticales intégrées et a rapidement connu un succès international avec plus de 500 projets dans le monde. « Nous représentons le futur en matière d’agriculture car nous pouvons faire pousser les produits hors saison », a déclaré Gilad Marek, agronome en chef chez Vertical Field.
Ils contournent ainsi les inconvénients liés au climat sans toutefois entrer en compétition avec les fermiers. Au contraire, Gilad assure qu' »ils travaillent ensemble. »
« Nous utilisons 90% d’eau, aucun pesticide, ni produit chimique pour faire pousser à l’intérieur d’un conteneur sur deux ou 4 murs des herbes telles que du basilic, de la laitue, de la menthe, du persil, de la coriandre et à terme nous espérons produire des fraises, des champignons ou encore des tomates cerises. Nous éliminons aussi la chaîne d’approvisionnement puisque nous vendons directement nos produits aux clients de Supersal », explique Ronen Redel Vice-président du développement des affaires chez Vertical Field.
« Nous souhaitions mettre en place une méthode qui se rapproche au plus près de la nature. Cette technologie présente plusieurs avantages, basés sur le contrôle de l’air, l’irrigation et l’éclairage qui permettent de donner aux plantes les conditions et les nutriments dont elles ont besoin pour pousser en 21 jours », poursuit-il.
Les exploitants agricoles peuvent se fournir quotidiennement auprès du conteneur et Vertical Field a développé des projets pilotes en Australie, à Vienne, aux USA, ainsi qu’en Ukraine et en Russie avant que la guerre n’éclate.
« On peut aussi jouer sur l’éclairage jour/nuit pour favoriser la pousse, et surveiller aisément le développement de chacune des plantes. En les isolant de l’environnement, les plantes sont ainsi protégées des parasites et de la poussière responsables de leur détérioration », souligne Gilad.
Le savoir-faire israélien en matière de durabilité saura-t-il s’imposer sur la scène mondiale ?

Caroline Haïat est journaliste pour le site français d’i24NEWS.

 

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