Exclusif : Israël déduit moins de la moitié des salaires des terroristes sur le revenu de l’impôt de l’Autorité palestinienne

Alors que Jérusalem a décidé de couper une somme de 550 millions de shekels dans les fonds de l’AP, conformément au montant versé aux prisonniers palestiniens en Israël, les familles des « martyrs » ont tout de même reçu un total de 687 millions de shekels, selon un document officiel.

Le gouvernement israélien a annoncé dimanche qu’il déduisait environ un demi-milliard de shekels de la taxe perçue par Israël au nom de l’Autorité palestinienne, en raison du paiement par l’Autorité palestinienne des salaires des terroristes. Mais un rapport officiel produit par le ministère palestinien des Finances montre que l’Autorité palestinienne a alloué plus du double de ce montant aux familles de « martyrs » (décédés lors de l’attaque) en 2018, ce qu’Israël aurait apparemment ignorées.

 

La loi sur la déduction des salaires des terroristes a été adoptée en juillet 2018. En vertu de la loi, parrainée par les députés Elazar Stern (Yesh Atid) et Avi Dichter (Likoud), les fonds qui serviraient autrement à verser des allocations à environ 35 000 familles de terroristes palestiniens et leurs familles seraient automatiquement gelés conformément au Protocole de Paris. – sans la nécessité d’une approbation spéciale du Cabinet de sécurité.

Prisonniers de sécurité palestiniens libérés par Israël lors de l'échange de prisonniers Gilad Shalit en 2011 (Photo: EPA) (Photo: EPA)

Prisonniers de sécurité palestiniens libérés par Israël lors de l’échange de prisonniers Gilad Shalit 2011 (Photo: EPA)

 

Le document montre que 550 millions de shekels ont été versés à des terroristes emprisonnés par Israël, à la fois auparavant et actuellement, selon un éventail de paiements calculés en fonction de la durée de la détention des prisonniers en Israël. Les familles des « martyrs » (décédés lors d’une attaque) ont, quant à elles, reçu un total de 687 millions de shekels.

La décision du gouvernement ne concerne que les prisonniers de sécurité et leurs familles, ce qui explique les différences entre les montants qu’Israël a décidé de déduire de l’argent transféré à l’Autorité palestinienne et les montants alloués par le ministère des Finances palestinien aux familles de martyrs.

Dans le même temps, un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a critiqué le geste présenté par Israël, le qualifiant d ‘ »arbitraire et contraire à l’accord » entre Israël et l’AP.

« En déduisant les salaires des prisonniers palestiniens (des fonds de l’AP), Israël enlève au peuple palestinien l’argent qui lui appartient, ce qui est totalement inacceptable », a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

« Le président palestinien reste ferme sur cette question. L’Autorité palestinienne ne permettra pas que les moyens de subsistance de nos prisonniers héroïques et de ceux des familles des martyrs et des blessés soient lésés. Cette décision est arbitraire et viole le Protocole de Paris signé en 1994.

« La décision d’Israël aura de profondes ramifications à tous les niveaux, la direction palestinienne accordant la priorité à cette question lors de sa prochaine réunion », indique le communiqué.

En outre, le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a déclaré que la décision d’Israël « perturberait le développement économique. Néanmoins, nous n’échangerons pas nos droits contre de l’argent ».

 

« Cette initiative s’inscrit dans la continuité du comportement raciste d’Israël, qui soutient l’occupation et empêche la solution à deux États », a déclaré Hamdallah.

Le président palestinien Mahmoud Abbas (Photo: Reuters)

Le président palestinien Mahmoud Abbas (Photo: Reuters)

 

En 2014, l’Autorité palestinienne a fermé son ministère des affaires pénitentiaires en raison de la colère internationale suscitée par le fait que l’argent versé à l’Autorité palestinienne et utilisé, entre autres, pour financer les activités du gouvernement à Ramallah, aboutissait également au ministère chargé du financement des terroristes.

Peu de temps après, l’Autorité des affaires des prisonniers fut établie mais elle était perçue comme un organe relié à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) plutôt qu’à l’Autorité palestinienne. Ainsi, les salaires des terroristes et de leurs familles ne sont pas inclus dans le budget officiel de l’Autorité palestinienne.

En 2018, le Sénat américain a promulgué la Taylor Force Act, gelant le flux des fonds d’aide versés à l’Autorité palestinienne dans le but de faire échec à sa politique consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles, ce qui a conduit l’Autorité palestinienne à reprendre ouvertement leurs paiements aux terroristes.

 

Abbas a déjà déclaré à plusieurs reprises que les salaires versés aux prisonniers de sécurité emprisonnés en Israël et aux familles de martyrs seraient versés même si Israël décidait de déduire des fonds de l’argent des impôts destiné à l’Autorité palestinienne. Cette politique est apparemment due à la sensibilité de la question dans la société palestinienne et à une tentative de maintien de la stabilité de son pouvoir.

 

Elior Levy | Publié: 02.18.19, 14:55

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Macronyme Crimeur Contre l'Humanité

Pourquoi que la moitié ?
En fait, parions que la Maugré-inique (la fiancée de Abou Mazen) va compléter le manque à gagner de l’Entité Cisjordanienne (que les merdias nomment « entité palestinienne »).