Israël et les États-Unis rejettent le plan égyptien pour Gaza, le Hamas l’accueille favorablement
Un sommet de la Ligue arabe au Caire a approuvé mardi un plan quinquennal de 53 milliards de dollars pour l’enclave côtière déchirée par la guerre.
Israël et les Etats-Unis ont rejeté un plan égyptien pour la reconstruction de Gaza approuvé par un sommet de la Ligue arabe au Caire mardi, tandis que le groupe terroriste Hamas a salué la proposition.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a vivement critiqué la déclaration publiée lors du sommet d’urgence du sommet arabe extraordinaire, l’accusant d’ignorer les réalités sur le terrain après l’attaque brutale du Hamas le 7 octobre 2023.
« Cette déclaration reste ancrée dans des perspectives dépassées », a déclaré le ministère, ajoutant qu’elle « omet de mentionner l’attaque terroriste brutale du Hamas, qui a entraîné des milliers de morts israéliens et des centaines d’enlèvements ». Israël a également condamné le sommet pour son incapacité à dénoncer explicitement le Hamas.
Le ministère a pris pour cible la dépendance continue à l’égard de l’Autorité palestinienne et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), des organisations qu’il accuse de corruption, de soutien au terrorisme et d’incapacité à résoudre le conflit de longue date.
« Depuis 77 ans, les États arabes ont utilisé les Palestiniens comme des pions contre Israël, les condamnant au statut éternel de « réfugiés » », peut-on lire dans le communiqué.
Israël a également fait référence à de récentes propositions qui pourraient offrir aux Gazaouis un nouvel avenir, notamment des idées promues par le président américain Donald Trump. « Les Gazaouis ont la possibilité de faire des choix libres, en fonction de leur libre arbitre. Cela doit être encouragé ! », a déclaré le ministère. Il a plutôt accusé les États arabes de rejeter catégoriquement cette opportunité tout en continuant à lancer des « accusations sans fondement » contre Israël.
Le ministère a averti que les actions du Hamas avaient déstabilisé la région et que laisser le groupe au pouvoir empêcherait toute chance de sécurité durable. « Pour le bien de la paix et de la stabilité, le Hamas ne peut pas rester au pouvoir », a déclaré le ministère.
Israël a appelé les acteurs régionaux à dépasser les contraintes du passé et à travailler ensemble pour un avenir sûr et stable. « Nous exhortons les États de la région à collaborer pour créer un avenir de stabilité et de sécurité dans la région », conclut le communiqué.
Maison Blanche : « Une réalité inhabitable ignorée »
Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a souligné que « le président Trump reste fidèle à sa vision de reconstruire Gaza sans le Hamas » et que les États-Unis attendent avec impatience « de nouvelles discussions pour apporter la paix et la prospérité à la région ».
Mardi, au Caire, les dirigeants arabes ont approuvé un plan de reconstruction égyptien pour Gaza, estimé à 53 milliards de dollars, qui vise à reconstruire la bande de Gaza sans déplacer ses habitants, ce qui contraste fortement avec la vision du président Donald Trump de transformer Gaza en une « Riviera du Moyen-Orient ».
Sissi s’est dit confiant dans la capacité du président Trump à parvenir à la paix, notant que la bande de Gaza avait été dévastée par l’assaut militaire israélien.
Le roi Abdallah de Jordanie, dont le pays était un élément clé de la proposition de Trump en tant que pays d’accueil potentiel pour les habitants déplacés de Gaza, a affirmé lors du sommet : « Nous soutenons le plan égyptien. Nous rejetons toute tentative de déplacer les Palestiniens et soutenons pleinement l’initiative de reconstruction de Gaza. »
Il a également souligné : « Il est essentiel d’élaborer un plan clair et réalisable pour gouverner Gaza et assurer son lien avec la Cisjordanie. La solution à deux États reste la seule voie viable pour établir un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale. Nous nous opposons fermement à la décision d’Israël de faire obstacle à l’aide humanitaire à Gaza. »
Détails de la proposition égyptienne
Le projet de document de 112 pages définissant le plan quinquennal du Caire pour reconstruire Gaza, pour un coût de 53 milliards de dollars, décrit une approche en deux phases.
La phase initiale de relèvement, d’une durée de six mois, se concentrera sur le déblaiement des décombres et la mise en place de logements temporaires, pour un coût estimé à 3 milliards de dollars.
Des équipements de construction lourds sont alignés du côté égyptien du poste-frontière de Rafah avec la bande de Gaza le 20 février 2025, alors que le Hamas remettait les corps de quatre otages israéliens décédés à la Croix-Rouge tôt le matin dans le cadre d’un accord de trêve avec Israël. Photo de -/AFP via Getty Images.
La première phase du plan prévoit la construction de 200 000 logements à Gaza au cours des deux prochaines années, suivie d’une deuxième phase qui ajoutera 200 000 logements supplémentaires. D’ici 2030, le plan prévoit la construction de centaines de milliers de nouveaux logements, pouvant accueillir jusqu’à 3 millions de personnes. Il prévoit également la construction d’un aéroport, de zones industrielles, d’hôtels et de parcs.
El-Sissi a déclaré qu’un organisme palestinien « indépendant » superviserait la gestion de Gaza dans le cadre du plan de reconstruction, le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas exprimant sa volonté de voir l’AP jouer un rôle dans cet effort.
Le plan, examiné par Reuters, prévoit une mission internationale d’assistance à la gouvernance supervisant l’aide humanitaire et les efforts de reconstruction à Gaza.
Le préambule du projet souligne qu’aucun financement international significatif pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza ne sera fourni tant que le Hamas restera la force politique armée dominante contrôlant la gouvernance locale.
Le plan propose la création d’une force internationale de stabilisation dirigée par les États arabes, financée par des conférences de donateurs et impliquant les Palestiniens dans les efforts de reconstruction. Le plan exclut le Hamas et ne donne pas à l’Autorité palestinienne un rôle central. À la place, un comité directeur composé de pays arabes, de l’Organisation de la coopération islamique, des États-Unis et de l’Union européenne superviserait la mise en œuvre.
JForum.fr avec jewishpress et jns
Des terroristes du Hamas remettent les corps de quatre otages israéliens décédés à la Croix-Rouge à Khan Yunis, le 20 février 2025. Photo d’Abed Rahim Khatib/Flash90.
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