Malcolm Hoenlein, vice-président exécutif de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, a déclaré qu’une sécurité adéquate de toutes les institutions juives aux États-Unis, synagogues et écoles comprises, pourrait coûter des centaines de millions de dollars et même atteindre un milliard de dollars.

Il a mentionné qu’il y a des centaines de petites communautés juives dans le pays où le fardeau des coûts de sécurité serait «très lourd». Hoenlein a déclaré que la situation était actuellement « meilleure qu’elle ne l’était », et a souligné que de nombreuses communautés travaillent bien avec les départements de la police locale. Il a notamment évoqué la coopération avec les services de police de Los Angeles et de New York, qu’il a qualifié de «remarquablement sensible et coopératif avec la communauté».

L’organisation Security Community Network, établie par la conférence des fédérations juives d’Amérique du Nord, travaille en étroite collaboration avec toute communauté demandant des conseils et une assistance en matière de sécurité, et fournissent aux fédérations locales une formation en matière de sécurité, a déclaré Hoenlein.

Toutefois, a t-il ajouté, la priorité accordée aux exigences de sécurité est souvent négligée peu de temps après des incidents tels que l’attaque de Pittsburgh.

«Après un incident, les gens sont très inquiets pendant environ une semaine, puis lorsque le budget sera présenté, la sécurité sera négligée», a déclaré Hoenlein.

Il a déclaré que lors d’une réunion prévue mardi à l’intention des dirigeants des principales organisations juives américaines et de Bennett, les dirigeants discuteraient des mesures concrètes qui pourraient être prises pour améliorer la sécurité des institutions juives. Il a ajouté qu’ils devaient prendre en compte « ce qui peut être fait de manière interne par la communauté juive et ce que nous devrions rechercher des forces de l’ordre et des autres ».

Hoenlein a déclaré qu’en raison d’une entente entre les gouvernements israélien et américain, Israël ne peut pas fournir de formation en matière de sécurité aux États-Unis, mais a déclaré qu’il existait «une grande coopération» entre les services de sécurité israéliens, le FBI et le département de la Sécurité intérieure, y compris l’échange d’informations concernant des menaces spécifiques ou des éléments et groupes antisémites.

Le gouvernement israélien étudie les mesures pratiques qu’il peut prendre pour aider la communauté juive nord-américaine à la suite de la fusillade dans la synagogue de Pittsburgh, notamment en ce qui concerne l’affectation éventuelle de fonds publics pour la sécurité des institutions juives américaines.

Les procureurs promettent la «justice» aux victimes de la synagogue de l’Arbre de Vie, le 30 octobre 2018 (Reuters) 

Le ministre de la diaspora, Naftali Bennett, et le président de l’Agence juive, Isaac Herzog, se réuniront cette semaine aux États-Unis avec les principaux dirigeants juifs à New York, où ils devraient explorer de possibles programmes. et des partenariats par lesquels le gouvernement peut s’associer pour renforcer la sécurité des communautés juives. Bennett est actuellement aux États-Unis et Herzog doit s’y rendre plus tard cette semaine.

En outre, des discussions sont en cours pour convoquer un comité interinstitutions qui se réunisse périodiquement pour discuter des besoins de sécurité des communautés juives à l’étranger.

Le comité comprend des représentants de l’Agence juive, du ministère de la diaspora, du Mossad, du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères.

Connu sous le nom de «Comité d’urgence», le groupe envisage de se réunir la semaine prochaine après le retour de Bennett et Herzog des États-Unis.

Le Mossad dispose d’un département spécial appelé Bitzur, qui se concentre sur la sécurité des communautés juives à l’étranger et collabore avec des agences de renseignement étrangères pour assurer leur sécurité.

Des responsables du Mossad et du Shin Bet (Agence de sécurité israélienne) fournissent aux communautés juives à l’étranger des informations sur la manière dont elles peuvent protéger leurs institutions et sur le type de mesures de sécurité et de systèmes de défense dont elles ont besoin. Ils fournissent également des informations sur des menaces spécifiques et sur les organisations susceptibles de constituer un danger pour une communauté.

Le comité s’est réuni ces dernières années après des attaques similaires contre des Juifs dans le monde, notamment après l’attaque terroriste au supermarché Hypercacher à Paris en 2015.

Le ministère des Affaires de la diaspora et l’Agence juive disposent d’une équipe de travail permanente qui se réunit régulièrement pour discuter de la lutte contre la mondialisation. l’antisémitisme et cherche des moyens d’aider les communautés juives de différents pays.