Progressivement, les oligarques israéliens perdent leur patrimoine et, parfois même, se retrouvent derrière les barreaux. C’est le cas récent de Nohi Dankner, qui vient d’être condamné à deux ans de prison; ou d’Eliezer Fishman que la justice vient de déclarer en cessation de paiements en raison de l’accumulation de ses dettes.

DES AFFAIRES DE FAMILLE

On sait qu’en Israël, la richesse est aussi une affaire de famille : les Israéliens les plus riches doivent souvent leur patrimoine à l’entreprise familiale. Résultat : la richesse nationale est concentrée entre les mains d’un petit nombre de familles qui sont dirigées par un oligarque (ici, on préfèrera employer le terme de Tycoon).

Chaque année, la presse israélienne publie un classement des Israéliens les plus riches. Au début des années 2000, les premières places du palmarès des grandes fortunes étaient détenues par les familles Harrisson (banque), Levaiev (diamants), Saban (communications), Ofer (pétrochimie), Weirtheimer (aéronautique), Shernoy (sidérurgie), Dankner (finances et télécoms), Techouva (Energie), Fishman (medias) et Bronfman (banque et distribution).

ARGENT ET POUVOIR

C’est la structure monopolistique de l’industrie israélienne qui a conforté le règne de grandes familles. En fait, la privatisation des entreprises publiques a surtout profité aux familles qui, par rachats et participations croisées, ont conforté leur position dominante sur de nombreux marchés. On pourrait même affirmer que quelques grands groupes familiaux (comme Strauss, Harrisson, Ofer, Zéevi, Fishman, Dankner et Récanati) ont longtemps entravé toute modification structurelle de l’économie israélienne.

La crise financière mondiale de 2008 aura précipité le début de la chute des grandes familles israéliennes. Puis ce sera la contestation sociale de 2011 (la “révolte des tentes”) qui marquera un tournant dans l’influence politique de certains oligarques et dans le lien “argent-pouvoir” qui est fort en Israël.

FIN DE RÈGNE

Les unes après les autres, leurs entreprises accumulent les pertes ou déposent le bilan. Les hommes d’affaires eux-mêmes s’enfoncent dans un endettement excessif : des oligarques comme Fischman, Dankner ou Levaiev, auront recours aux tribunaux pour prononcer un moratoire d’une partie de leurs dettes.

C’est le cas d’Eliezer Fishman ; il y a deux ans, son empire économique (presse, industrie et l’énergie) s’est fissuré. Le passif consolidé de ses entreprises s’est monté à 5 milliards de shekels (plus d’un milliard d’euros) et sa dette personnelle a atteint les 1,8 milliard de shekels. Aujourd’hui, Fishman réclame à la justice israélienne un moratoire de 95% de sa dette.

Pour d’autres, en revanche, c’est la justice qui les rattrape. C’est le cas de Nohi Dankner qui, la semaine dernière, a été condamné à deux ans d’emprisonnement et à une amende de 800.000 shekels. Ancien actionnaire majoritaire du consortium IDB, qui fut dans les années 2000 la plus grande société holding d’Israël, l’homme d’affaires a été reconnu coupable de manipulation boursière dans le but d’influer sur le cours de son entreprise en difficulté pour son émission de titres en 2012.

Jacques Bendelac (Jérusalem) Israël Valley

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