L’administration Biden revient à l’ère Obama

Les États-Unis ont renoncé à demander à l’Iran d’arrêter le développement de missiles balistiques et l’agression de déstabilisation régionale de la volonté.  C’est ce qu’a indiqué le président américain Joe Biden lors du sommet du G20 qui s’est tenu la semaine dernière à Rome. Il a simplement « promis » que « si les États-Unis revenaient à l’accord nucléaire iranien, ils ne partiraient par la suite que si Téhéran enfreint clairement les termes de l’accord ».

Ces demandes faisaient partie intégrante du soutien d’Israël à la voie diplomatique préconisée par Biden pour résoudre la question d’un Iran doté de l’arme nucléaire et renégocier un accord avec l’Iran.

Cependant, les signataires européens de l’accord nucléaire initial de 2015 (JCPOA) ont salué cet engagement comme la clé pour débloquer l’impasse diplomatique atteinte sur la voie de Vienne. La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le britannique Boris Johnson ont déclaré : « Nous nous félicitons de l’engagement clairement démontré du président Biden à ramener les États-Unis à la pleine conformité avec le JCPOA et à rester en pleine conformité, tant que l’Iran fait de même.

Pas étonnant que Téhéran soit soudainement accommodant et ait accepté de reprendre les négociations le mois prochain.

Vu d’Israël, l’administration Biden est revenue sur son acceptation antérieure de la nécessité de restreindre la belligérance régionale et les missiles balistiques de l’Iran, ainsi que la recherche d’une capacité d’armes nucléaires :

  1. L’Iran a déjà commis de nombreuses violations des termes de l’accord de 2015, le dépouillant de son contenu à grands pas vers son objectif nucléaire. Que proposent Biden, Johnson, Merkel et Macron pour faire reculer l’horloge nucléaire iranienne ainsi que la leur ?
  2. Combien vaut la promesse de Biden si sa présidence se termine en 2024 ? Il ne sera pas contraignant pour ses successeurs puisque le Sénat n’a jamais approuvé le JCPOA et en effet il n’a jamais été formellement signé par Barack Obama et ne reposait que sur son engagement personnel que Biden propose désormais de renouveler.
  3. En revenant à la position d’Obama, Biden est également prêt à donner à l’Iran libre cours à son programme de missiles balistiques et à son bellicisme régional en utilisant des organisations terroristes comme le Hezbollah libanais, les milices chiites irakiennes et les rebelles houthis du Yémen.

Ces omissions dans l’agenda iranien de Washington ne concernent pas moins Israël que la question nucléaire.

Téhéran, pour sa part, n’a pas manqué de profiter de l’occasion pour repousser jusqu’au point de départ. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a déclaré succinctement: « Il n’y a pas besoin de négociation et la solution la plus simple est que Biden publie un décret disant qu’il revenait à l’accord nucléaire et lève les sanctions. » Autrement dit, éliminer la politique de « pression maximale » de Donald Trump et revenir au mode conciliant de Barack Obama.

Cependant, en supposant que Biden avait totalement abandonné toutes les options militaires, Téhéran a peut-être sauté le pas – en particulier en ce qui concerne la vie ou les intérêts américains,

Le 30 octobre, le président américain a également déclaré : « En ce qui concerne la question de savoir comment nous allons réagir aux mesures prises par eux contre les intérêts des États-Unis – qu’il s’agisse de frappes de drones ou de quoi que ce soit d’autre – est-ce que nous allons répondre, et nous allons continuer à répondre.

Il faisait référence à l’assaut combiné pro-iranien de drones armés et d’artillerie du 20 octobre contre la garnison américaine d’al-Tanf, dans le sud de la Syrie, aux frontières irakienne et jordanienne. Washington n’avait fait aucune réponse jusque-là. Le retard est peut-être dû à la longue absence du président de Washington au sommet du G20 et à la conférence sur le climat de Glasgow. Cependant, l’impression acquise à Téhéran était celle d’un président américain qui hésitait à recourir à l’action militaire face à l’agression.

Source : Debka

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