Imad Haj Mohamad possède un magasin de chaussures à Ramallah. A l’entrée de son magasin, une affiche accueille les clients :
« Avis à tous les Britanniques et à tous les Américains. L’entrée au magasin nécessite tout d’abord que vous présentiez vos excuses pour l’accord injuste de Balfour et pour la sale décision de Trump, en raison de toutes les souffrances infligées à notre peuple palestinien. Vous serez les bienvenus ».

A l’intérieur de son échoppe, le visiteur a l’embarras du choix. Imad vend des chaussures baptisées Trump, Balfour, Nikki (du nom de l’ambassadrice américaine à l’ONU). Il s’en est expliqué pour la chaîne de télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen TV, affiliée au Hezbollah pro-iranien.
« Ces créatures (sic) m’ont poussé à m’abaisser à leur niveau pour leur montrer leur véritable calibre : sur les chaussures que les plus petits enfants palestiniens pourraient porter… C’est aussi simple que cela ».
La chaussure, symbole de l’impureté
Lorsque l’on sait que dans le monde arabo-musulman, les chaussures sont porteuses d’impureté, on comprend mieux les intentions de ce commerçant de Ramallah. Par exemple, montrer la semelle de ses souliers, en s’asseyant les jambes posées sur un bureau ou sur une chaise est considéré comme malpoli voire insultant pour son interlocuteur.

De même, les bonnes manières locales veulent que, lorsque l’on se déchausse pour pénétrer dans une mosquée. Dans une maison, on tient ses chaussures « semelle contre semelle » pour éviter toute souillure de l’espace dans lequel on entre.
En Egypte « Ragel gezma », littéralement « homme-chaussure » ou « homme-semelle », signifie « individu méprisable, souillé, qui ne vaut pas mieux que le sol impur que l’on foule ».
Imad Haj Mohamad qui possède à Ramallah un magasin de chaussures (qui pour lui la chaussure est un symbole d’impureté) devrait changer de métier ou alors changer son affiche pour accueillir les clients ;
les remercier pour leur visite dans son échoppe. il est vrai que pendant des siècles dans ces contrées , ils étaient pieds nus, ou alors pour toute chaussure, ils n’avaient que des babouches !