Incirlik : Erdogan retient les équipages aériens américains et des bombes nucléaires tactiques, victimes de sa purge islamiste contre Gulen
Incerlink_Turkey (1)

Environ 1.500 membres d’équipage et personnels de l’armée de l’air américaine restent enfermés sur la base aérienne d’Incirlik au sud de la Turquie, auprès d’un stock de bombes nucléaires tactiques, depuis que le Président Recep Tayyip Erdogan a écrasé une tentative avortée de coup d’Etat samedi 16 juillet. Dans les 4 jours qui se sont écoulés jusqu’au mercredi 20 juillet, il n’y a eu par conséquent aucune frappe aérienne contre Daesh en Syrie et en Irak déclenchée à partir de cette base turque.

Cette situation hors-normes, révélées par les sources militaires, fait qu’un vaste groupe de membres du personnel américain sont retenus virtuellement « captifs » par un gouvernement allié, a certainement été soulevée lors de l’appel téléphonique qui a eu lieu mardi entre le Président Barack Obama et Erdigan. Mais l’aspect le plus étrange de cette affaire est qu’aucun représentant officiel américain ne l’ait soulevée en public -( pas plus même que les détracteurs les plus bruyants de l’administration, lors de la Convention Républicaine qui a nommé Donald Trump comme candidat présidentiel.

Cette situation n’a obtenu que de brèves mentions dans certaines publications russes sous le titre : « Des enquêteurs turcs entrent à Incirlik et fouille la base aérienne où sont stockés des engins nucléaires américains ».

Au cours de cette purge massive qu’Erdogan mène dans tous les recoins du pays, des centaines de membres de la police accompagnés d’inspecteurs des Bureau du Procureur Général du Ministère de la Justice sont les seules personnes autorisées à pénétrer sur cette base aérienne stratégique, et seuls les cas d’urgence peuvent quitter les lieux, après d’être coordonnés avec les autorités turques.

Cette base fait donc l’objet d’un siège virtuel, de la part de vastes contingents de police et les réseaux électriques ont été coupés depuis plusieurs jours, excepté à partir de générateurs locaux (groupes électrogènes) qui seront bientôt à court de carburant. Cette pression apparaît comme la méthode employée par Erdogan pour transformer les centaines ds’Américains présents sur la base en otages, afin de contraindre Washington à exctrader Fethullah Gulen, qu’il accuse d’avoir orchestré le coup d’Etat manqué depuis son lieu d’exil en Pennsylvanie.

Les victimes de la stratégie d’extorsion d’Erdogan correspondent ç à plusieurs unités américaines déployées à Incirlik sous un commandement d’escadrille. Elles comprennent des unités du génie, des transmissions, de la logistique, un hôpital militaire et des installations médicales et opérationnelles, du transport aérien et ainsi de suite.

L’escadrille turque et le commandant de la base, le Général de Brigade Bekir Ercan, sont sous mandat d’arrêt, soupçonnés d’avoir tenu un rôle central dans la planification et l’exécution du coup d’Etat, en affectant des avions et des hélicoptères dans le but de le soutenir, la disparition  d’un grand nombre d’avions (42 F-16 se seraient « volatilisés ») et en aidant à la désertion d’équipages aériens en direction de la Grèce. 

Il fait partie des plus de 6.000 membres du personnel de l’armée, dont plusieurs généraux arrêtés sur soupçon de complicité active dans le coup d’Etat.

Mercredi, plus de 50.000 personnes ont été cernées, limogées ou suspendues de leurs postes par le gouvernement turc, à la suite du coup manqué de la semaine dernière, dont 9.000 policiers, la suspension d’environ 3.000 juges, cohorte de prisonniers qui s’est encore étendu, mardi aux enseignants, aux doyens d’université et aux médias qui sont accusés de liens avec Gulen.

Cependant, les craintes pour le sort des hommes de l’armée de l’air américaine piégés à Incirlik et pour les bombes nucléaires tactiques ont encore été exacerbées par les commentaires de deux responsables majeurs du régime Erdogan mardi.

Le Premier Ministre turc Binali Yildirim a insinué que les Américains peuvent être considérés comme des partenaires, au moins passifs de la conspiration, d’après le constat de l’usage fait d’Incirlik par les conspirateurs pour y envoyer des avions et les armer pour des missions consistant à intercepter l’avion du Président (élimination en vol qui ne s’est jamais réalisée) et afin de bombarder les bâtiements du Parlement à Ankara (qui a été réalisé). 

Le Ministre turc du Travail Süleyman Soylu, a été encore plus explicite : « Ce coup est entièrement monté par l’Amérique », a t-il tweeté sur son compte Twitter. 

US_incirlik_COUP__B_17.7.16

La prudence de l’Administration Obama à évoquer l’impasse assez effrayante d’Incirlik semble découler de l’inquiétude, partagée par Riyad, Le Caire et Jérusalem, que la purge stalinienne menée par le dirigeant autocratique turc atteigne tous les secteurs du gouvernement et toutes les couches de la société turque et qu’il fasse partie intégrante d’une révolution complète entreprise en Turquie par les Frères Musulmans. Une parole imprudente de Washington  pourrait ne faire qu’accélérer le processus en cours.

DEBKAfile Reportage Spécial le 20 Juillet 2016, 11:29 AM (IDT)

 

Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Elie de Saint Cloud

Il faut que les USA récupèrent par tous moyens en leur possession leurs engins nucléaires avant que…
le Hitler turc ne les pointe sur l’Europe…
Après que Poutine ait révélé l’imposture, chacun sait que Her Dogan est le vrai chef de Isis-Daesh…

Ben

Ne trouvez -vous pas que la Turquie du despote Her Erdogan ressemble à s’y méprendre un peu plus chaque jour à l’Iran des Ayatollah!..Accuser ses alliés de trahison et les retenir en captivité ,pour ma part je n’y vois aucune différence.

Serge

Le terme  » purge stalinienne  » semble être tout à fait adéquat , concernant la répression déclenchée par le grand vizir Erdogan 1er !