Germaine Ribière: un cartable chargé d’histoire au musée

Limoges: le cartable d’une Résistante limougeaude offert par sa nièce au musée de la Résistance

C’est un don exceptionnel qui a été fait, jeudi 11 janvier, au musée de la Résistance de Limoges: le cartable de Germaine Ribière, Résistante limougeaude inconnue de l’histoire locale. Elle a sauvé de nombreux enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

La nièce de Germaine Ribière, Résistante limougeaude, a fait don de son cartable au musée de la Résistance de Limoges ce jeudi 11 janvier 2024. La nièce de Germaine Ribière, Résistante limougeaude, a fait don de son cartable au musée de la Résistance de Limoges ce jeudi 11 janvier 2024.

On ne le remarque pas, posé sur une table. C’est un objet anonyme, à priori banal. Un simple cartable en cuir marron bien conservé, un peu usé.

Et pourtant, derrière son aspect insignifiant, ce porte-documents contient une petite partie de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, de la persécution des juifs et de la Résistance française.

C’est Michèle Courteix, la nièce de Germaine Ribière, aujourd’hui dans un EPHAD de Poitiers, qui offre ce cartable au musée de la Résistance de Limoges. Claude Penin, historienne et nièce d’une amie de Germaine Ribière, a fait le déplacement pour remettre l’objet, ce jeudi 11 janvier, au musée.

« C’est un don particulier puisqu’il permet de retracer l’histoire d’une Résistante qui n’était pas du tout connue sur Limoges », explique Alexandra Moreau, la régisseuse des collections du musée de la Résistance. Chaque année depuis sa création en 2021, le musée enregistre une cinquantaine de dons de familles d’anciens Résistants, ce qui lui permet d’enrichir l’histoire locale.

Un cartable chargé d’histoire

Un objet discret, pour une héroïne discrète, Germaine Ribière, sa propriétaire. Une grande résistante, une Limougeaude, encore peu connue des habitants de la ville.

Pourtant, durant toute la Seconde Guerre mondiale, elle a transporté, dans ce cartable en cuir, des papiers, des documents, de l’argent et des informations qui ont permis de sauver des centaines d’enfants juifs persécutés par l’occupant nazi et les autorités de Vichy.

Agent de liaison pour les réseaux de Résistance

« Elle s’interdisait la peur », explique Claude Pénin, historienne et nièce d’une amie de Germaine Ribière qui vient de faire don de cet objet chargé d’histoire au Musée de la Résistance de Limoges.

Germaine Ribière • © Musée de la Résistance de Limoges

Avec son cartable, Germaine Ribière a également été agent de liaison pour les réseaux de Résistance de Lyon, de Toulouse ou de Brive.

Membre active des mêmes mouvements de résistants chrétiens que le Corrézien Claude Michelet, elle avait la confiance totale et absolue de ce dernier.

Dans les environs de Lourdes, elle travaillait aussi pour des filières de juifs polonais pris en charge discrètement par l’évêque de Toulouse.

Et dans le camp d’internement de Nexon, près de Limoges, elle était une assistante sociale dévouée et assidue auprès des prisonniers, comme en a témoigné le rabbin Deutsch après la guerre.

« On va pouvoir retracer le parcours d’une femme de Limoges, Résistante, qui a parcouru toute la France pour sauver des enfants juifs. Dans ce cartable, elle mettait tous les documents qui lui étaient nécessaires pour faire de la résistance. Ça pouvait être des faux papiers pour les donner aux familles juives, des tickets d’alimentation, des livrets de famille », poursuit Alexandra Moreau. « C’est grâce à sa discrétion qu’elle a réussi a résister toute la guerre sans être jamais inquiétée par les autorités, se savant connue sur Limoges par sa famille », précise-t-elle encore.

Juste parmi les nations et légion d’honneur

Par son engagement dans la Résistance, Germaine Ribière, née à Limoges en 1917 et décédée en 1999, a été distinguée par le titre de Juste parmi les nations, de la médaille de la Résistance, la Croix de guerre et la légion d’honneur. Son cartable, nouvellement acquis par le musée de la Résistance de Limoges, sera prochainement à découvrir dans les murs du musée.

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Cartable de Germaine Ribière • © Pascal Coussy/France Télévisions